III

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Me voilà à moitié endormi, il est une heure trente et je décide enfin de poser mon portable sur la table de nuit. Pourtant, on dirait que ce soir personne ne veut que je dorme, puisque Louise rentre en courant dans ma chambre. Je sens la colère monter, mais je me dois de l'écouter sans la gifler, c'est ma sœur après tous.


« Émilie, je sais que tu es encore énervé contre moi, mais je dois te parler.


- Mais Louise, demain, j'ai cours et je suis crevé alors on en parle plus tard.


- Je viens te parler d'Alan, lorsqu'il était un peu bourré en fin de soirée, il rigolait et m'a expliquer pourquoi tu le détestes tant que ça. Tu le haies, car au lycée, il te bouscule, se moque de toi, mais surtout, il se tape toutes les filles du lycée. Et je sais que cela t'insupporte au plus haut point, donc pour te protéger, j'ai demandé à Liam de le calmer et de ne plus te faire de mal.


- Tu m'embêtes en pleine nuit pour cela ? Tu te fou de moi, j'espère puis comment te dire que je n'ai plus huit ans donc je sais me débrouiller ! Maintenant, sors de là et laisse-moi dormir ! »


Elle sort la tête basse, sans un mot et ferme la porte. Après cette petite altercation, je pus dormir quelques heures en paix, du moins jusqu'à ce que des cris surgissent de la cuisine. En sursaut, je me lève, mets mes pantoufles et descends voir pourquoi ma mère hurle et surtout sur qui. En sortant, je me rends compte que pour la deuxième fois d'affilée, je suis en retard, je ne sais pas ce qui se passe, mais je dérive. Puis mince, je dois d'abord aller voir ce qui se passe en bas, les cris, je ne les supporte plus.


En entrant dans la cuisine, maman tient Louise par l'oreille et lui hurle dessus, cette dernière est en larmes face à maman. Malgré le mauvais comportement de Louise hier soir, je ne supporte pas que ma sœur pleure alors j'explose.


« Maman, arrête d'hurler comme cela sur elle, tu vois bien qu'elle est traumatisée face à toi. Elle a fait cette soirée hier, car elle est perdue, elle part complétement à la dérive. Depuis que Mathieux est dans ta vie tu ne vois pas qu'elle va mal, qu'il lui faut de l'aide pour retrouver le droit chemin ! Tu penses que pour nous, c'est facile, que la vie est belle et que l'on peut se débrouiller seule ! Mais non, tu te trompes, je ne suis pas forte comme tu le penses et louise non plus surtout depuis le départ de papa. Merde réfléchie avant de vouloir jouer la mère modèle »


Une fois, cela dit, personne ne parle et je finis par leur tourner le dos pour aller me préparer malgré mon retard. Une nouvelle fois, les larmes coulent, lorsque je parle de papa, c'est difficile d'en parler, c'est encore trop dur. Je rentre dans la salle de bain, m'habille et sors prendre mon sac ainsi que mon portable. J'ai l'impression que mes journées se ressemblent, l'enfer à l'école, les cris et la solitude à la maison ! Tout en pensant à ce que je vis, je sors rapidement pour ne pas croiser ma mère, elle m'a beaucoup trop énervé.


Je sors donc en claquant violemment la porte, d'ailleurs en la claquant, il me semble qu'un cadre est tombé, mais tempi. Sur le chemin, je prends mon temps, car le rugby n'est pas du tout un sport que j'aime, puis je sais que la professeure va me forcer à faire dix tours de terrain à cause de mon retard. J'arrive au lycée gelé puisque nous sommes en plein décembre et il neige à gros flocons. Mais trêve de discussion, je cours dans les vestiaires, me change rapidement et entre dans le gymnase où tout le monde est déjà en train de se plaquer violemment. La professeure me voit, me fait signe de venir vers elle et avec son regard noir me hurle de faire dix tours de terrains sans m'arrêter. Je vous jure cette prof, je vais finir par lui refaire le portrait, elle n'a pas à me parler comme cela.


Lorsque l'enfer du sport est fini, je rejoins les autres filles de la classe pour rapidement me changer et allée poursuivre ma journée. Mais ce qui m'attend va être mouvementé, je suis tellement innocente et naïve que jamais je vois le danger venir.


De la haine à l'amourWhere stories live. Discover now