VI

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La lumière du jour vient chatouiller mon visage, mes yeux s'ouvrent doucement et je bâille légèrement. Lorsque je me redresse, aucune trace de Miller, je suppose qu'il s'est barré comme un abruti. Je vous jure la politesse chez lui, ça le tuerait ! J'enfile ma robe de chambre, mes pantoufles et sors dans le couloir. Ma sœur, je sais qu'elle est déjà partie avec Liam au lycée, alors que pour une fois, je ne suis pas en retard puisque moi, j'ai cours à dix heures trente. Ce qui me tracasse quand même où Alan a-t-il pu aller, le connaissant, il ne peut pas partir sans me faire du mal encore une fois.

Je suis soudain attiré par le bruit de l'eau qui coule, cette abrutie se croie chez lui, n'y crois pas ! Je frappe violemment à la porte, je veux qu'il se dépêche, je ne suis pas en retard, mais je dois me préparer.

« Alan, bouge de là ! Je dois me préparer. »

Aucune réponse, la porte s'ouvre juste et une main me tire à l'intérieur. Me voilà entre la porte et le torse musclé de Miller, je sais que vous allez vous dire que c'est le rêve. Pourtant, je voudrais juste me téléporter dans une autre pièce, il a de nouveau son regard noir, celui qui me traumatise.

« Émilie, merci pour la nuit, on se reverra vite ne t'en fais pas. Pour le moment, je file, je dois régler quelques trucs. »

Il sort, me laissant seule contre la porte, pourquoi me dit, il cela ? Je m'en fous qu'il règle ses soucis, je ne veux pas y être mêlée. Je suis un peu déboussolée, mais je m'enferme et me fais couler un bain tiède pour me détendre un peu avant le lycée. Bien sûr, Trévor, entre-temps, m'envoie un message pour me dire que le professeur n'est pas là, et qu'il passe me prendre pour aller se balader tous les deux.

Lorsqu'il passe me prendre, il me sourit et me dit qu'il doit juste passer au lycée pour un papier alors, je l'accompagne. Il entre dans le lycée, je m'assieds pour l'attendre et Alan arrive au même moment, super, il ne se gêne pas pour me parler ! Il rigole bêtement, pause sa main sur mon épaule et me dit :

« Alors Baby, pas trop fatigué de l'histoire d'hier soir ?

- Connard, je t'aide et toi, tu me remercies comme cela ? Mais va te faire voir en fait ! Je te déteste plus que tout au monde.

— Tu me détestes ? Moi, je te hais donc c'est réciproque ! »

Il me tape l'épaule, se lève en riant et s'éloigne pour aller parler à sa copine d'un jour. Je vous jure, le gars, je l'aide à semer la police et il trouve le moyen de critiquer. Trévor revient vers moi l'air désolé, pourquoi fait-il cette mine déconfite.

« Trévor, pourquoi cette tête ?

— Je suis désolé, mais je vais en ville avec Lucie.

- Attends... Tu sors en ville avec ta petite amie alors que tu me proposes en premier de me voir ?

- Chat ne boude pas, on se revoit très vite.

- Mouai, salut.

- Bebou !

- Quoi ?

- Ne boude pas !

- T'es relou, aller file, on ne fait pas attendre une fille. Je t'aime crétin ! »

Il s'éloigne en me lâchant une mine de chien battu, je vous jure, il me fait craquer l'idiot. Je décide donc de me rendre à la cafétéria pour me détendre, mais dans le hall une main puissante me saisit et me colle au casier. Dans ma tête, je me dis que c'est Alan, je suis son souffre-douleur depuis le début, donc il recommence. Je m'apprête donc à encore une fois l'insulter, mais en me retournant, c'est le choc, face à moi se trouve mon ex, il me dit qu'il est désolé, il veut que je lui laisse une chance, mais c'est trop dur, je ne peux pas oublier ce qu'il m'a fait. Je baisse la tête face à lui, je suis tétanisé, face à lui je redeviens une petite fille sans défense et ne voit même pas qu'Alan nous observe.

De la haine à l'amourWhere stories live. Discover now