De la haine à l'amour

IV

La journée est presque finie, mais je me sens énormément fatigué, je ne sais pas trop ce que j'ai et à midi je n'avais pas super faim. Alors je décide de ne pas me rendre en espagnol et de rentrer directement chez moi. Lorsque je rentre chez moi, je vois que ma sœur n'est pas en cours, Liam non plus et surtout ce qui me surprend, c'est que ma mère est là aussi. Je pousse donc la porte d'entrée et une odeur de lasagne vient chatouiller mes narines. J'entre donc dans la cuisine, ma mère et ma sœur cuisinent toutes les deux et rigoles comme deux enfants. Cette scène sonne fausse pour moi, ce matin, ma mère a été horrible et là comme par magie elle joue la mère parfaite. Je décide de ne pas les déranger, mais Liam me voit et me sourit avant de prendre la parole.

« Emi ? Tu n'es pas au lycée ?

- Je me sentais fatigué, je vous laisse cuisiner, je monte faire un peu mes devoirs. Je ne descendrai pas manger d'ailleurs, car je n'ai pas faim.

- Emi, ta sœur et ta mère, serait ravie que tu te joignes à nous alors s'il te plaît.

- Hors de question, jouer la famille parfaite alors que rien ne va non merci ! »

Liam ne répond rien, il reste sans voix face à mon comportement. Je monte, jette mon sac sur mon lit et saisi mon portable pour appeler Trévor mon ami d'enfance, j'ai un besoin fou de le voir.

« Hey, Emi, tu sais que tu peux laisser un message et je te rappelle plus tard.

- Désolé, mais je dois te voir, plus rien ne va en ce moment, ma mère joue la femme parfaite alors que depuis le départ de papa elle enchaîne les coups d'un soir.

- Ma puce calme toi, je passe te prendre dans dix minutes, on va aller manger de la pizza sur la plage, cela te fera un bien fou.

- Tu es le meilleur vraiment, je prends une veste et je descends t'attendre dans la cours ne traîne pas trop, je t'aime petite tête. »

Il rigole et raccroche, je vous jure, je l'aime ce garçon, il est comme un grand frère. Je prends ma veste, mets un bandana dans mes cheveux et saisi mon sac à main pour rapidement quitter cette maison de malheur. Mais en descendant les escaliers Liam se dépêche d'ouvrir la porte ce qui me rend mal à l'aise.

"Emi ? Tu pars ?

- Je ne mange pas ici, je te l'ai déjà dit ! Les fausses familles parfaites, je n'en veux pas. Maintenant, je te souhaite une belle soirée ! »

Je tire Trévor par le bras, claque la porte et cours dans sa voiture. Je pense déjà à la bonne odeur de pizza qui nous attend le long de la jetée. Malheureusement, je suis coupé dans mon élan par ma folle de mère qui nous bloque le passage. Elle se met à hurler que si je quitte cette maison ce soir, le reste de ma vie ici sera un enfer. La connaissant, elle est capable de tout alors je tente de négocier. Je lui explique que je reste manger seulement si Trévor peut rester sinon il en est hors de question. Son visage s'adoucit légèrement, elle accepte et retourne à sa cuisine ; Trévor me lance un regard noir, il sait que ma mère ne sait pas cuisiner et que ses lasagnes vont encore être trop cuites. Je lui lance mon regard charmeur, il souffle et finit par me prendre dans ses bras. Je sors de sa voiture, le prends à nouveau par la main et nous retournons à la maison en traînant des pieds. À peine la porte passée ma mère m'annonce qu'elle a besoin de Liam et Trévor pour porter des cartons à la cave. Ma sœur, de son côté joue encore la comédie pour rien faire, je suis donc obligé d'aller lui chercher des Doliprane à la pharmacie de garde. Ma mère me donne vingt minutes pour faire l'aller-retour sinon ils mangeront sans moi. Après, tout ce n'est pas une grande perte puisque le repas va être immangeable. J'embrasse Trévor sur la joue et quitte tristement le salon. Je retire donc mes talons, mets des baskets et monte rapidement dans la voiture, je ne veux pas rester trop longtemps dehors.

Une fois les médicaments pris, je m'apprête à redémarrer, mais un ado essoufflé entre dans la voiture et me force à démarrer. C'est bizarre, cette voix me dit quelque chose, j'ai comme une sensation de déjà vue. Il se tourne face à moi, le regard sombre et me hurle de démarrer. Je rêve, Miller est dans ma voiture, que me veut-il ? Va-t-il s'en prendre à moi ?