VIII

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À mon réveil, je suis allongé dans une chambre qui n'est pas la mienne. Des posters de hockey sont collés au mur, sur le bureau un trophée et des médailles. Je connais cette chambre, je suis déjà venu ici, mais quand cela ne me revient pas. Très vite, j'allais avoir des réponses puisque la porte de la chambre s'ouvre. Lorsque je vois son visage, je me crispe, je mets les mains à mon visage et le supplie de ne pas lever la main sur moi. Il rigole bêtement, me saisit les cheveux et me tire sur le sol. Je tente de me débattre, mais rien n'y fais, il me donne de violents coups dans les côtes. Il s'abaisse à mon niveau et prend la parole :


"Comme on se retrouve. Hier soir, tu étais bien déchiré, j'en ai profité pour t'embarquer. Liam était avec ta sœur et ton soit disant ami Alan lui était sûrement avec une fille alors. Maintenant, tu ne peux plus m'échapper, tu es à moi. Je te préviens que si tu dis quoi que ce soit ton petit corps se retrouvera sous terre.


- Tu n'es qu'un bouffon ! Comment oses-tu t'en prendre à moi après tout ce que tu m'as fait vivre ? Je n'avais jamais réussi à parler de ce que tu m'as fait vivre le jour de mes seize ans. j'ai mis deux ans à t'oublier et tu réapparais comme si de rien était ? Tu vas donc hanter ma vie jusqu'à ma mort ? Je te déteste Logan et cela ne changera jamais."


Il s'apprête à me donner un nouveau coup, mais je suis sauvé par la sonnerie de son téléphone, il me laisse au sol avant de quitter la pièce, ce qui me permet de me redresser avec difficulté. Je passe par la fenêtre et je me laisse glisser le long de la gouttière. Je tombe lourdement sur les fesses, je frotte mon jean et boite loin de chez mon bourreau. Je sais qu'il va me faire du mal, mais tempi, je ne dois rien dire."


Sur le chemin, une voiture s'arrête à mon niveau alors je tente de presser le bas, mais trop tard la portière s'ouvre. Je regarde rapidement la silhouette, c'est encore une fois Alan, quand va-t-il me lâcher cet abruti ? Je m'arrête tout de même à cause d'une douleur vive au niveau des côtes que je tente de dissimuler comme je peux. Alan voit directement que je ne suis pas en état de marcher jusqu'à chez-moi, alors il s'approche sans pour autant me toucher et me regarde pour demander mon accord. À contrecœur, je décide de le laisser me maintenir et m'installer dans sa voiture. Durant le trajet, je vois ses poings serrer, je sais qu'il va vouloir comprendre ce que je subis et surtout savoir pourquoi je ne suis pas rentré chez moi après la soirée.


"Émilie... Si je suis ici, c'est par ce que Liam et ta sœur me l'on demandé. Ils ne t'ont pas vu quitter la soirée, et surtout lorsqu'ils sont rentrés, tu n'étais pas dans ton lit. Ils voulaient appeler la police, mais je leur ai promis de te ramener. Tu nous a fait si peur sache le, car oui, je joue au con avec toi, mais j'aimerais enterrer la hache de guerre avec toi. Je regrette mon comportement d'hier soir, le coup dans le ventre, je l'ai bien mérité.


- Alan, je ne voulais pas vous inquiéter, j'avais trop bu alors sans trop savoir pourquoi j'ai quitté seule la soirée et suis aller dormir dans un champ. Je vais bien, mais pour ce qui en ai de nous deux, je risque d'avoir du mal à être cool avec toi, mais je veux bien essayer de faire des efforts.


- Emi... J'ai horreur du mensonge, je t'ai vu quitter la maison de Logan par la fenêtre. Il te voulait quoi ? Pourquoi tu sembles avoir peur de lui ? "


Je ne parvins pas à parler, les larmes montent, je tente de les dissimuler, mais Alan pose sa main sur la mienne pour tenter de me calmer. Il regrette d'avoir parlé de ce sujet sensible, le reste du trajet se fait dans le silence. Je n'ai qu'une envie rentrée, me doucher et ne plus rien me souvenir.


À peine la voiture garée, j'ouvre la porte de la voiture et tente de me lever, mais je n'y parviens pas, mes côtes me font beaucoup trop mal. Alan se précipite vers moi et sans réfléchir soulève mon t-shirt. Il reste bloquer sur l'hématome qui se forme peu à peu. Je sais qu'il se questionne, mais je tente de le rassurer en disant que je suis tombé hier soir à cause de la trop grande quantité d'alcool que j'ai bu. Il semble rassurer, il me porte et rentre sans frapper. Il me dépose sur le canapé, Liam semble soulager de me voir, mais je me tords de douleur alors il perd son sourire. Alan lui explique rapidement que j'ai chuté hier, qu'il me faut de la glace et du repos. Ma sœur, qui était sur les genoux de Liam, part chercher ce qu'il faut pendant que l'on s'occupe de retirer mon haut afin de me soigner. j'ai horreur de mentir, mais je tiens à ma vie, je ne veux pas mourir sous les coups de Logan. Je sais déjà que demain, je vais m'en prendre une. Mais pour le moment, je dois à tout prix me laisser soigner et profiter de ce petit moment de répit.

Ma sœur applique la glace sur mon hématome, Liam me donne un verre d'eau et Alan dépose un papier sur la table, il me semble avoir aperçu son numéro de téléphone. Il n'en manque pas une celui-là, mais après tout, il pourrait m'être utile, je l'ai aidé à fuir la police sans en avoir su la raison. Il me sourit et quitte la pièce sans un mot. Me voilà seule avec Liam, car ma sœur est allée accueillir ma mère. Il me sourit tristement et prend rapidement la parole.

"Émilie, tu n'es pas tombé, je suis pompier volontaire et crois moi, tu aurais chuté, tu n'aurai pas que cet hématome, tu as pris un coup, mais tu veux couvrir la personne. Avoue-le-moi, Alan te frappe !

- Mais tu es malade, je le déteste du moins cela commence à changer, mais jamais il n'a levé la main sur moi ! Ne va pas t'en prendre à lui alors qu'il n'a rien demandé. Puis vous avez quoi à tous dire que je me suis pris un coup ? Sérieux lâchez moi ! J'ai assez mal comme ça !"

Notre discussion est coupée par l'entrée de ma mère, le regard noir, elle s'approche de moi et demande à ma sœur et Liam de quitter le salon elle aimerait discuter avec moi. Je connais ce regard, depuis la mort de papa, je suis vu comme la cause de son départ. Je ne la regarde pas, elle se place à mes côtés et avant même de parler, elle abat sa main sur ma joue. La claque est si forte qu'elle me fait lâcher une larme. Je ne sais pas comment je fais pour tenir le coup, je lui lance un doigt d'honneur et prends la parole.

"Connasse ! Oui, je viens de t'insulter, tu joues la mère modèle devant Liam et ma petite sœur, mais en réalité avec moi, tu es détestable. Tu comprendras quand, que papa est parti à cause d'un accident de travail et non par ma faute ? Je te déteste, il ne faudra pas pleurer si je finis par foutre le camp ou carrément me foutre en l'air !

- Comment tu oses me parler comme ça ? Tu n'es rien qu'une enfant pourri gâtée, ton père est mort par ta faute, tu ne lui aurais pas demandé d'aller avec son entreprise aidée le voisin à réparer sa toiture, il serait encore parmi nous ! Tu n'es plus ma fille depuis ce jour-là ! Et si tu quittes la maison, cela ne fera aucun vide ! Va vraiment voir ailleurs si tu ne nous aimes pas ! La gifle était bien méritée, je ne veux pas te voir du repas ce soir, en plus hier, tu as préféré aller faire la pute, en couchant avec je ne sais qui !"

Les mots de ma mère son si violent, je suis complétement choqué. Je me redresse malgré la douleur de l'hématome, saisis le papier sur la table et quitte le salon pour me réfugier dans les toilettes et envoyer un message à Alan. Oui vous avez bien entendu, je vais écrire à celui que je suis censé détester. Le message est parti, plus cas espérer qu'il réponde, je vais aller faire un tour en attendant. Je quitte les toilettes, je prends mes baskets et sort discrètement dehors. Je branche mes écouteurs, mets le son à fond et me mets à courir en direction du lac. Je ne sais plus ce que je fais, je veux juste stopper toutes ces souffrances. Plus je cours, plus les larmes coulent, mais cela n'a plus d'importance. Je repère au loin le lac, je pose mes baskets, pose mon portable à côté et me dirige d'un pat décidé vers le lac. Mais je suis stoppé dans mon élan par deux mains fermes, je me retrouve sur une épaule musclée. Je tente de me débattre, mais c'est peine perdue, la pression est trop forte. Je sais déjà que je suis dans une situation de danger, mais n'ayant plus mon portable, je ne peux appeler personne alors je tente de crier, mais j'aurai dû me taire. Un violent coup s'abat sur mon crâne et ensuite le noir total.

De la haine à l'amourWhere stories live. Discover now