Parfois, ignorer nos blessures fait moins mal que de les guérir, mais comment faire lorsque celles-ci nous pourrissent la vie ?
Elle ne voulait qu'une chose : comprendre.
Ils voulaient qu'une chose : mettre la main sur lui.
Les ennemis de mes ennem...
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Dans le chapitre précédent : Lysandre et Voss sont restés seuls chez Orlando, et à la suite d'une dispute, notre protagoniste a cédé à une crise d'anxiété, juste avant que Orlando et Camila ne rentre de chez le légiste où ils ont fait analyser le tableau.
| Lysandre |
1er décembre, 19h38, Route A45
« T'es pas assez importante pour ça » « T'es faible » « T'es pas à la hauteur » « Tu ne supportes même pas tes propres pensées » « Il t'a abandonnée »
Mon cerveau est un tourne-disque cassé, dont le vinyle rayé de mes pensées ne cesse de répéter en boucle ce son désagréable, sans jamais s'arrêter. Le visage tourné vers la route, mes yeux fixent les lampadaires qui défilent au fur et mesure que l'on roule. La lune nous a abandonné ce soir, laissant place à des nuages épais, m'empêchant de m'évader le temps d'un instant, en regardant les étoiles. J'ai l'impression d'avoir été drainée de toute énergie. Camila a beau avoir essayé de faire la conversation lorsque nous sommes entrées dans la voiture, je n'ai pas la force de faire semblant. Pas ce soir. J'essaie de me souvenir de ce qu'ils nous ont raconté il y a quelques heures, en rentrant, mais c'est comme si mon esprit avait quitté mon corps pendant une période de temps. Mes souvenirs sont flous, aussi brumeux que le ciel.
Quelques heures plus tôt....
1er décembre, 15h40, Appartement d'Orlando
Assise sur le canapé, à l'opposé du bâtard, j'observe Camila et Orlando s'installer sur des chaises en face de nous. Le visage du mexicain est fermé, une parfaite réplique du mien. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et entoure mes jambes de mes mains.
一 C'est quand vous voulez, s'impatiente le tatoué.
Le son de sa voix réveille la douleur sur mes bras que j'avais réussi à oublier. Discrètement, je tire sur les manches du sweat d'Orlando que j'ai emprunté. Je sens le regard vide du mexicain se poser sur moi un instant, essayant en vain de lire quelque chose sur mon visage. Mais je suis fermée. Comme à chaque fois que je cède. Je me renferme. Je cache toute émotion, trop honteuse d'avouer ce qui se passe dans ma tête.
Mes yeux fuient les siens en se posant sur la brune. Camila a elle aussi un visage assez froid. J'aperçois sa gorge déglutir juste avant qu'elle ne se racle la gorge. La brune se gratte l'arrière de la tête.
一 On a un nom pour l'acheteur anonyme, lâche-t-elle enfin. 一 Quel acheteur ? Demandais-je.
Il me manque une information... Elle ferme les yeux et se pince ses lèvres entre elles, comme si elle venait de réaliser qu'il me manquait une pièce du puzzle.
