Broken Butterfly

16 | J

Dans les chapitres précédents :
Notre équipe a kidnappé Joseph Marchal, l'homme que Bruce Stephenson a payé avec le tableau lors de la tuerie du casino.

| Camila |

6 décembre, 17:45, Appartement de Camila

Mon corps est une coquille vide. C'est étrange, je suis tellement épuisée que je ne ressens même plus la fatigue, comme une droguée obligée d'augmenter la dose parce que son corps s'est habitué aux effets. J'ouvre ma petite fiole de carbonate d'ammonium et en respire les effluves pour gifler mon esprit et le tenir éveillé. Avant que les garçons ne reviennent, je range mon flacon dans le double fond de mon dressing, où je garde les poisons que je préfère avoir à portée de main.

Allez Cam', tu peux le faire.

Lorsque je referme le tiroir, le son d'une notification dans la pièce adjacente me créait un shoot d'énergie. Je sors rapidement du dressing et me jette sur mon lit pour atteindre mon portable, comme une adolescente dans l'attente d'un message de son crush. Ma chienne monte sur mon lit et s'allonge à côté de moi, pendant que je caresse son pelage brun et blanc.

Lysandre :
« Est-ce que je peux avoir le numéro de Voss, s'il te plait ? »

Un sourire s'étire en premier lorsque je vois son nom apparaître sur l'écran, mais il s'évanouit vite pour laisser place à la confusion.

Moi :
« Oui, si tu veux. Est-ce que je peux te demander pourquoi ? »

Lysandre :
« Oh tu sais à quel point j'aime papoter avec lui, on s'entend si bien ! »

Elle réussit à m'arracher mon premier rire en cinq jours. Mon coeur bat plus vite que d'habitude, comme s'il était en manque, lui aussi drogué à quelque chose dont je n'ai pas encore le nom. La dernière fois que j'ai vu Lysandre, c'était le jour où l'on a kidnappé Joseph Marchal, l'acheteur du tableau. J'ai l'ai déposée chez elle et je lui ai prêté un de mes livres préférés. Depuis, je n'avais plus de nouvelles d'elle. J'ai la sensation que mon cerveau a commencé à trouver une forme d'échappatoire en sa présence.

Ça fait du bien putain.

En presque une semaine, on a pas cessé de torturer le présumé mort. A tour de rôle, on a essayé de nombreuses solutions pour faire avouer Joseph, mais rien n'a fonctionné.
L'homme est un fantôme que tout le monde croit mort, il n'a rien à perdre.

Il a fini par comprendre que nous, par contre, on a besoin de lui. Ce bâtard s'est mis à vouloir négocier d'après Voss et à ce que j'ai compris, il refuse de dire quoi que ce soit aux garçons, exigeant de parler à moi et moi seule.

J'en peux plus...

Je suis une tueuse à gages et une serveuse, torturer les gens, c'est pas ma spécialité. Mais le plan, c'est le plan. Il nous reste deux jours pour le faire parler, alors autant voir si ce qu'il exige en échange de ses aveux est envisageable.
Les garçons sont censés revenir avant la tombée de la nuit, laissant notre proie à Melodie.

« Mais quel humour ma chère ! » Répondis-je à la rouquine, en me concentrant sur ma discussion.

Mon message reste en vue quelques secondes avant qu'elle ne réponde. Il y a une partie de mon esprit qui s'accorde enfin une pause en lui parlant,...