Chapitre 61

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Chapitre 61 :

Je sors de cet entretien accablé. Je suis désarçonnée par ce qui m'a été rapportée. Ils n'ont pas froid aux yeux, et espèrent qu'une lettre me fera oublier toutes ces horreurs. Je ne suis pas dans l'acceptation de leur crime. Je ne vais pas m'adoucir. Ça me met hors de moi. Je suis agacée, énervée. Je suis comme un volcan en éruption. Je fais les cent pas dans mon bureau. J'ai envie d'exploser. J'ai envie d'hurler ma frustration. Je suffoque d'être ici. J'ai besoin d'air. De beaucoup d'air. Je prends mes affaires et me dirige vers les ascenseurs. Miguel et mon père accourent vers moi. Ils s'engouffrent aussitôt dans l'ascenseur. Je ferme les yeux. J'ai besoin de me concentrer. La descente se fait rapidement et en silence. Je sors et prends une bouffée d'air frais. Je m'étouffais dans cet espace. J'ai du mal à respirer. J'ai la poitrine qui va exploser. J'essaie de me ressaisir. Il me faut quelques minutes pour que je reprenne ma respiration. Mon cœur battait tellement vite. Je ne pouvais le contrôler.

-Milla veux-tu un peu d'eau ? Demande mon père inquiet.

J'acquiesce de la tête. Miguel se précipite vers la cafétéria et revient à la hâte une bouteille d'eau fraîche à la main.

-Tiens, me dit-il en me tendant la bouteille.

Je la bois d'une traite. Le liquide glace tout mon corps et ça m'aide à me ressaisir. Je reprends mes esprits. Je sais que je travaille énormément et que je devrai ralentir mais cela m'est impossible. J'ai besoin d'être active. J'ai besoin de me battre pour ce que je désire. Je me relève et prends sur moi pour ne pas paraître plus abattue.

-J'ai besoin de me reposer, dis-je.

Nous nous dirigeons vers le penthouse. Je suis préoccupée par mes retrouvailles avec Adam... nous n'avons jamais été si longtemps loin de l'autre...

Qu'est-ce que les choses ont évolué en si peu de temps. Je ne me voyais pas me détacher de lui. Et pourtant il le fallait. Pour lui et pour moi. Ensemble nous n'arrêtons pas de ressasser le passé. Quand je l'observe je ne vois que ma souffrance. Je ne vois que sa souffrance. Ce que je vois également c'est qu'il est mon sauveur. Celui qui a été ma force. Celui qui a été ma lumière. Ma sœur et lui ont accomplis un parcours formidable main dans la main. Je souhaite que cela se poursuive.

-Adam est chez toi, informe mon père.

La tension monte à son comble.

-J'ai besoin de lui parler en privé, ajoutée-je.

Mon père adhère à ma décision. Nous arrivons, dans un silence pesant. Il n'y a que nos pas qui résonnent dans le hall. Quand je passe le pas de la porte du duplex je tombe nez-à-nez sur toute ma famille. Ma mère, mes sœurs, Adam et Lucie. Ils me scrutent avec beaucoup d'appréhension. Le moment est solennel personne ne dit le moindre mot...

-Bonsoir, dis-je doucement pour lancer la conversation.
-Bonsoir, répondent-ils tous en chœur.
-Nous pouvons discuter tous les deux Adam ? Suggérée-je.
-Bien sûr, accepte-t-il.

Je me faufile à travers eux. Mes mains effleurent celles de mes sœurs, de ma mère et Lucie qui n'osent pas m'agripper pour m'éteindre. Nous aurons tout le temps après la discussion que j'aurai avec Adam. Je sais que c'est injuste envers Lucie. Je mets délibérément des barrières entre nous. Elle ne sait pas réellement ce qui s'est passé. J'en parlerai avec tout le monde ce soir. Je veux que l'on se confie. Que l'on puisse se faire confiance. Je suis prête à le faire.
J'entraîne Adam à l'intérieur de mon bureau. Instinctivement je m'installe derrière ce dernier. J'allume les lumières. La pièce s'éclaircit aussitôt. Le soleil s'étant couché depuis un moment nous étions dans une pénombre morose.

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