Pour Les Yeux D'un Ange...Je Suis Là Partie 1

Chapitre 6 Ses Yeux Bleus

TYLER

C'est elle !! Les yeux bleus ...
Katy rigole avec elle, elles entrent dans la maison.
J'ai soudainement envie de retourner dans cette connerie de fête pour aller la trouver. Je me ravise aussi sec ... et je bois une lampée de Vodka. Je me rallonge sur mon muret. Pourquoi je veux la trouver ? Sérieux ... Qu'est-ce qu'il me prend. Je secoue la tête.

Au bout d'à peine quelques minutes, j'entends de légers crissements sur les gravillons, je me relève sur un coude et je l'aperçois sortir de la maison. Elle se dirige d'une démarche mal assurée et en se baissant pour masser ses talons régulièrement vers un banc où elle s'assied. Elle regarde le ciel, je l'aperçois sourire un instant et puis se perdre dans ses pensées. Ses cheveux longs reflètent les lumières de la fête. Elle les a détachés. Je remarque que ses jambes et ses bras sont vraiment fins.

Trois mecs complètement déchirés se rapprochent, ils l'ont repéré ...
— Oh mais regardez cette brebis égarée du troupeau...
— Elle a peut-être envie de rencontrer le loup...
— Eh bein ... T'es mignonne toi.
Putain ... fallait bien qu'ils aillent l'emmerder.
Je m'attends à ce qu'elle se barre de là, comme elle ne bouge pas, au début je me dis qu'elle est finalement comme les autres mais en l'observant je trouve qu'elle a une réaction et un mouvement étrange. Elle semble se recroqueviller sur elle-même. Elle a la trouille ? Mais ouais, elle se pétrifie sur place en fait. Sans m'en rendre compte, je me suis déjà dirigé vers elle. J'attrape le plus proche d'elle qui a déjà posé une main sur son visage pour la toucher et comme à mon habitude je ne parle qu'avec mes poings et lui bourre mon poing dans la gueule !
— Hey mec ! Mais ça va pas ! T'es con ou quoi ? Tu m'as pété le nez ! Ça pisse le sang putain !
— Touche là et je te finis ! T'as compris ? Barre-toi !
Ses deux copains me regardent comme des abrutis dégénérés.
— On te la laisse ... Gros con va !
— Dégagez ou je vous défonce !
Elle pleure sur le banc. Elle est prostrée.
— Merde, ça va ?
Elle essaye de répondre mais aucun son ne sort. Ses yeux sont fermés.
Putain... Ça me vient d'où cette envie de la protéger comme ça ? Ce n'est même pas mon genre de fille mais elle est si petite, elle semble toute fragile, c'est plus fort que moi, déjà chez Mady c'est ce ton désespéré et sa petite voix qui m'ont incité à l'aider.
Je m'assieds à côté d'elle. J'attends les bras croisés en la regardant de temps en temps, ses larmes ne coulent plus. Elle se détend.
— Tout va bien ? Je demande doucement.
Elle me regarde. Ses yeux bleus ... Ses beaux yeux bleus me fixent d'un air désolé.
— Si tu veux que je m'en aille dis-moi.
Elle secoue doucement la tête pour me dire non.
— Ça te dit qu'on se casse de là ? On va faire un tour à moto ?
Cette fois c'est pour me dire oui qu'elle la secoue. Aucun son ne sort, merde. Elle a quoi cette nana bordel ? Je m'étais pas trompé, elle trimballe un truc avec elle. Je l'avais vu dans ses yeux. Je lui tends ma main qu'elle attrape. Elle me serre mais ce n'est pas douloureux, elle n'a pas beaucoup de force et elle a l'air crevé. Ce sont les nerfs qui se crispent.

Cette jupe l'empêche d'enjamber la selle. Je la soulève doucement pour l'aider et sens son parfum à la vanille. Je lui mets le casque sur la tête en pinçant mes lèvres et me place devant elle. Je démarre content de me barrer de cette soirée et je sens ses petits bras se serrer doucement autour de ma taille.
Elle procure chez moi, quelque chose d'indescriptible. Je ne connais pas cette meuf mais c'est bizarre... Je roule avec elle pendant une heure environ. Je décide de m'arrêter un peu. Il y a un parc avec un plan d'eau et des bancs pour s'y asseoir. C'est un endroit bordé d'arbres et très calme.
Je l'aide à descendre.
— Je reviens tout de suite. J'ai envie de pisser lui dis-je.
Elle retire son casque et me fait un petit acquiescement de la tête. Je m'éloigne un peu pour me soulager. Lorsque je reviens vers la moto. Elle n'est plus là. Merde, putain elle est passé où ? Je regarde un peu partout et je m'avance lorsqu' au loin je distingue une petite forme assise contre le tronc d'un arbre, les jambes repliées sur le côté.
— Hey, je te cherchais ...
Elle tourne la tête vers moi, et je vois ses yeux si fatigués, je m'assois près d'elle sans un mot. Sans que je puisse dire où faire quoi que ce soit, elle pose sa tête sur ma cuisse. Elle semble plus détendue à présent. Son geste est totalement innocent et spontané mais ça me surprend, elle doit vraiment être crevée.
— Merci, je m'appelle Billie ...