Pour Les Yeux D'un Ange...Je Suis Là Partie 1

Chapitre 24 Seulement Trois Jours

TYLER

Elle s'est endormie, j'en profite pour aller me chercher un café. Je croise le médecin.
- M. ...Hornett, j'ai autorisé que vous puissiez rester avec Mademoiselle Fearn pendant trois jours. Au-delà ce sera impossible, le protocole est très strict, je vous fais vraiment une faveur. Ses constantes sont bonnes, elle est un peu fatiguée mais c'est normal vu ce qu'elle a subi et je suis même surpris de son état. J'ai demandé un examen cérébral pour vérifier s'il n'y a pas eu de dommage neurologique, il faudra faire un suivi sur un an, sachez qu'en cas de récidive, les statistiques, pour un troisième arrêt cardiaque, montre un taux de seulement dix pourcent de chance de survie, ménagez-la au maximum pendant un à trois mois. Ramenez-la tout de suite en cas de douleur.
Si tout va bien, vous pourrez la ramener chez vous dans une semaine.
Il me tape le bras et se barre.
Merde j'essaie d'accumuler tout ce que ce connard vient de me dire ... Il faut que je parte dans trois jours ... Bordel... à part ça faut la ménager super.

Comment je vais pouvoir lui dire. J'avale mon café en me brûlant le gosier.
Je retourne dans la chambre. Il y a deux plateaux repas. Elle est réveillée, elle a dû paniquer car elle a les larmes aux yeux.
- Tout va bien ?
- Non ... Ils m'ont dit que tu ne pourrais rester avec moi que trois jours.
- Le médecin vient de me le dire aussi. Je suis désolé.
- Dans trois jours je pars avec toi. Rien à foutre. Je signerai une décharge.
- Ma puce... S'il te plaît. Il m'a dit que tu pourrais rentrer dans une semaine avec moi. Ça va passer vite. Écoute, pour l'instant je suis là, alors on va essayer de manger un peu, ok ?
- J'ai pas faim ...
Sa voix n'est qu'un murmure. Elle s'enfonce dans son lit. Qu'ils sont cons ... Ils ne pouvaient pas attendre qu'elle ait mangé non ? Putain. Je m'allonge près d'elle. Elle serre ma main. Elle est paniquée.
- Je t'aime tu sais.
- Je sais. (Elle chuchote) Je t'en veux pas. Je t'aime aussi.
Elle me serre plus fort.

Je ne veux pas la laisser moi non plus. J'ai peur de la laisser et qu'il lui arrive un truc. Il n'y a pas de surveillance dans cette chambre. Un agent de service entre pour reprendre les plateaux sans frapper. Ce qui la fait sursauter.
- Et bein ce n'est pas comme ça que vous rentrerez chez vous si vous ne mangez rien.
Sa voix est détestable et il parle fort.
Je lui jette un regard furibond.
- Faites votre boulot et gardez vos réflexions, en plus quand on est poli on frappe à la porte ! Vous lui avez fait peur bordel ! - Ca va ma puce ? - Oui c'est bon, ça va, mon ange.
Il me regarde comme un con et s'en va. Elle se rendort. Je le sens quand sa main se relâche de la mienne. La fatigue commence à se faire sentir. Je me couche à mon tour et fini par sombrer.

Toute la nuit jusqu'à quatre heures, on a été réveillé par les allées et venues incessantes du personnel. Comment est-ce qu'on peut récupérer dans ces conditions ? ...Sérieux !
Lorsque je me réveille, je découvre que Billie s'est glissée dans mon lit. Elle est tellement fine que je ne l'ai pas senti.
Elle est réveillée.
- Bonjour me dit-elle doucement.
- Bonjour mon bébé. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je voulais juste être près de toi pour te sentir et puis j'ai fait un cauchemar mais pas ceux de d'habitude.
Merde...
- Je suis là ma puce, si tu veux, tu peux me raconter ? Je lui caresse la joue.
Elle se tourne vers moi mais regarde dans le vide.
- Si tu veux...J'étais ici à l'hôpital, tu venais de t'en aller. York était là avec Tarah. Il pleuvait dehors, il faisait froid, ils sont venus dans ma chambre. Ils m'ont arraché ma perf et m'ont attaché puis ils m'ont emmené dans cette grange... Ils riaient. Ils m'ont jeté un seau d'eau glacé et ils sont partis...Personne n'est venu, j'avais froid. J'entendais ta moto passer et repasser, tu me cherchais mais tu ne m'as pas trouvé, j'essayai de crier mais je n'y arrivais pas... et tout devenait noir et silencieux puis je me suis réveillée.
- Je suis avec toi, ce n'était qu'un cauchemar, ok ?
- Me laisse pas ici je t'en supplie.
Elle pleure en silence. Je la serre dans mes bras. Elle a réellement la trouille. Elle se calme un peu puis me regarde et reprend.
- Hier quand je me suis réveillée, y avait quelqu'un dans la chambre j'en suis sûre.
- C'était moi bébé. Je redoute qu'elle ait entendu Tarah.
- Non, ni toi, ni une infirmière ...C'était bien avant. J'ai entendu ses talons, c'était elle, j'ai reconnu sa voix, elle m'a traité de petite salope et ensuite j'ai entendu comme une alarme.
Elle l'a entendu... Putain ...
- Écoute-moi. Je suis là et tant que je suis là, tu ne craindras rien ok ? Par contre là, faut que j'aille pisser bébé, Je reviens. Je lui fais un bisou sur le front.