Pour Les Yeux D'un Ange...Je Suis Là Partie 1

Chapitre 45 Dévastés

TYLER

J'entre dans une espèce de long corridor glauque. Il y fait sombre. Y'a une odeur atroce là-dedans. Je trouve une porte et je cherche la serrure à tâtons. J'essaye d'y insérer la clef en restant sur mes gardes. C'est bon, je tourne la clef. J'ouvre la porte.

Un morceau de bois énorme vole dans ma direction. C'est vraiment passé tout près de ma tête. Mes yeux cherchent Billie dans la pièce. Elle est là... Elle est recroquevillée dans un coin. Ses yeux sont pleins de terreur. Elle lève sa main qui contient un énorme caillou.
— Bébé putain ! Bébé c'est moi. C'est Tyler ma puce ! N'aies pas peur. On va se tirer. Je te ramène avec moi !
Sa main se baisse. Elle me regarde en pleurant. Son beau visage est sale, ses vêtements le sont aussi et déchirés.
— Tyler ?
— Oui ma puce. Putain je t'ai retrouvé merde. Je t'ai cherché partout.                                                           
Je l'embrasse. Je chiale. Je cherche mon souffle.

On entend du bruit. Je lui fais signe de se taire. Je ramasse le bout de bois et me plaque contre le mur. Les pas se rapprochent. Deux types bourrés et puant entrent et se rapprochent d'elle qui se saisit de sa pierre.
Elle est assise et se recroqueville d'instinct en ramenant ses jambes vers sa poitrine. L'un des mecs s'aperçoit de ma présence, il me colle un coup de poing et m'éclate la lèvre.                       
Mon morceau de bois se casse la gueule de mes mains. Je le chope, je lui bourre la gueule de coups de poings, je peux pas m'arrêter, je vais le démonter cette petite sous merde.                 
Lorsque je me relève il est inconscient par terre, la gueule en sang.                                                 
L'autre a pris Billie par les cheveux la forçant à se mettre debout, il commence à balader ses sales pattes dégueulasses sur elle en me regardant. Je suis enragé, je vais le buter.
— Lâche là tout de suite espèce d'enculé !
Il s'adresse à moi avec un accent très prononcé.
— Elle a la peau très douce tu sais ta copine ? Elle est farouche mais Su pequeña vagina... Humm
J'allais foncer pour le tuer quand je la vois lui écraser la pierre dans la tronche avec une fureur noire.
Il s'écroule, sonné, et se tord par terre, elle ramasse le bout de bois et hurle en pleurant, elle lui en fout un gros coup, puis un autre sur la gueule et relève l'arme de fortune avec une force animale en continuant de hurler.                                                          Je l'arrête en l'enfermant dans mes bras, il ne bouge plus.
— Bébé viens. Viens c'est fini on se tire de là.

Ses yeux sont emplis de rage. Elle lui crache dessus et me suit. J'ai vu réellement et pour la première fois chez elle, la haine dans ses yeux, je l'ai jamais vu comme ça. Putain, j'espère qu'ils ne lui ont rien fait, mais vu sa réaction je redoute le pire et je me mets à flipper.
Je l'embrasse et la serre fort un instant pour la calmer mais on n'a pas le temps. Les autres vont sûrement rappliquer après ce raffut.                                Je lui donne mon blouson que lui ferme jusqu' en haut car elle tremble comme une feuille et claque des dents, elle semble en état de choc.                                  Je referme la porte à clef. Elle tient ma main et mon bras de ses deux mains et continue de pleurer en silence, ses mains sont gelées.

Je passe la tête. Je vois la nana qui nous fait signe de venir. On se dissimule dans les arbres derrière le village.
— Il faut faire vite. Où sont les deux autres pourritures ?
Elle parle avec un accent espagnol.
— Ils sont assommés en bas. Je les ai enfermés à clef. Je la lui rends.
— Ok. Vous voyez la petite lumière qui clignote là ?
Je cherche un instant. Je la repère.
— Oui
— C'est mon frère. Tant qu'il la garde allumée vous devrez avancer. S'il l'éteint, arrêtez-vous et ne faites plus aucun bruit. Il vous conduira à votre moto.
— Et vous ?
— Ne vous en faites pas. Il va mourir. Il m'a volé mon bébé. Maintenant sauvez-vous et sauvez votre femme et votre bébé.
Elle pleure aussi et ses yeux sont enragés.
— Merci.
Elle disparaît.