Chapitre 49 On s'Appartient

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TYLER

Je dois aller voir mon père. Même si je ne pourrai jamais lui pardonner. Je ne veux pas l'exclure de ma vie. Il n'est pas au courant qu'il va être grand-père dans moins de quatre mois. Je veux que ma fille le connaisse. Il est génial avec les enfants et ça je ne peux pas lui enlever. Il est beaucoup moins doué avec les adultes en revanche.

Je lui donne rendez-vous au café du coin. Je n'avais pas envie d'aller chez lui.
— Salut mon fils. Il est ému de me voir.
— Salut papa.
— J'ai appris que tu ne vivais plus à la fraternité ?
— Et non. Je ne suis plus étudiant donc...
— Tu aurais pu y rester tu sais ?
Je le regarde.
— Prends ta voiture et suis-moi.
Il ne comprend pas mais me suit.
— On est chez qui ici ?
J'ouvre la porte. Billie va arriver elle est avec Kat et Tom.
— Chez moi ... Et Billie
— Tu es encore avec elle ?
Il ose me demander ça ? Finalement je me demande si j'ai bien fait. Ça commence à m'énerver.
— Pourquoi cette question ? Bien sûr que oui !
— On m'a dit que tu lui avais acheté une moto que tu l'emmènes en week-end, au restaurant... T'es sûr qu'elle est honnête et qu'elle ne profite pas ...
— T'as toujours pas compris. Tu ne la connais toujours pas et tu ne mérites même pas de la connaître. C'était pas une bonne idée. Et d'abord c'est qui ce "on" ?
— Attends, je veux juste te protéger c'est tout. Elle a eu beaucoup de problèmes. Pourquoi tu...
— Elle n'a pas eu de problèmes ! On n'arrête pas de lui faire du mal ce n'est pas la même chose et toi t'en fais partie. Tu ne piges toujours pas que je suis dingue amoureux d'elle ! C'est la fille la plus sincère, la plus honnête et la moins égoïste qui soit mais non tu aurais préféré que je me mette avec l'une de tes connasses de bonnes familles de mes couilles qui se la pètent et qui pensent que leur plus gros problème c'est de se péter un ongle ? Allez c'est bon j'en ai marre. Casse-toi, et surtout oublie-moi !
Il me toise.
— Tu n'auras plus un sou de ma part, il est hors de question qu'elle en profite. Il secoue la tête.
— Tant mieux. J'en ai rien à foutre de ton blé de merde ! Je travaille tu sais, et tout ce que tu me donnes, entre nous soit dit, je n'en ai pas dépensé un cent depuis mes treize ans quand tu t'es barré pour aller te taper une garce qui t'as jeté comme une merde après, alors que maman faisait ce qu'elle pouvait et alors que soi-disant tu l'aimais !                      Tiens d'ailleurs je te rends la totalité (je lui fais un chèque). Pour ton information elle travaille aussi d'ailleurs et en plus elle n'a jamais rien demandé, Billie est indépendante, elle s'est toujours battue pour tout et elle sait se débrouiller. J'imagine que ça ton informateur de merde ne te le dit pas hein ? Allez c'est bon dégage, va te faire foutre !

Je lui ouvre la porte. Il prend le chèque qu'il fourre dans sa poche. Il fait demi-tour et s'en va.
Je claque la porte. Il me fait chier. Je vais dans la chambre, pour me vautrer sur le plumard mais je sens ses yeux sur moi. Merde. Billie est là. Elle a dû tout entendre.

Elle ne dit rien, elle ne pleure pas, elle me regarde, je m'approche d'elle.
Elle m'embrasse et me prends dans ses bras.
— Je suis désolé pour ce qu'il a dit. C'est un connard et il est hors de question que ma fille le connaisse. J'ai voulu essayer mais il est trop con.
— T'excuses pas pour lui. Je m'en fous. L'important pour moi c'est ce que toi tu lui as répondu.
— Je ne laisserai jamais personne dire du mal de toi. Par contre, je voudrais savoir qui lui raconte ça. Si je le trouve je lui fracasse sa tronche de merde.
— Calme-toi mon ange.
Elle me caresse la nuque de ses doigts. Je l'embrasse. Je lâche un soupire.
— Tu ne devais pas être avec Katy et Tom toi ?
— Si. J'y suis allée, j'ai essayé une robe sauf que Katy a vu les bleus dans mon dos. J'ai dû lui dire. Je n'ai pas donné de détails mais après ça on avait plus le cœur de continuer alors on est rentrés. Je lui ai dit de ne pas en parler à Tom.
Merde.
— Je suis désolé bébé.
— Pourquoi ? T'as pas être désolé. Je ne veux pas que tu sois désolé. Je veux juste que tu continues de m'aimer comme tu me l'as encore prouvé ce soir c'est tout.
Cette fois c'est moi qui mets dans ses bras et pose ma tête contre sa poitrine. Je ne comprends pas qu'on arrive à penser qu'elle a quoi que ce soit de mauvais en elle.
— Je continuerai toujours de t'aimer.
— J'espère bien, d'autant plus qu'on va se marier.
Elle rigole
— Viens, on va aller en ville. Y a plus rien dans l'frigo.
— J'irai en course demain avec ma poubelle.
— Toute seule ? Pas question.
— Il faut bien qu'on mange.
— Ok mais tu me dis quand tu pars et tu réponds à mes messages. Tous mes messages !
Je soupire. Elle va se retrouver seule dans ce magasin de merde.
— Je te rassure je n'irai pas dans celui-là. Y en a d'autres. Je te dirai où je vais et oui je répondrai à tous tes messages.
— Tu devines toujours ce que je pense.
— Toi aussi ça t'arrive.
Elle me caresse la joue.
— Allez viens on va chez Mady. Elle fait de super burgers.
— Avec des frites ? J'ai envie de frites. Elle rigole encore.
— Ouais avec des frites, ma puce.
— Et des glaces ?
J'éclate de rire...                                                                    — Notre fille a faim on dirait.

Pour Les Yeux D'un Ange...Je Suis Là     Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant