Chapitre 37

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Après le réveil de Christopher, leur routine changea à nouveau. L'Alpha passa du service de réanimation aux soins intensifs en quelques jours, et il n'était plus question de laisser Rémi dormir auprès de lui toutes les nuits. Il enrageait, mais pas autant que son amoureux.

— Mais quand est-ce que moi je rentre à la maison ? Je dois avoir tellement de travail en retard Amour ! Comment je vais faire ?

— T'es sérieux ?

Rémi passa une main lasse sur son visage, mais ne put retenir le sourire dans sa voix quand il ajouta :

— Juan s'occupe de la compta, Julie et Markus du reste de l'administratif, avec l'aide d'une des salariées... Elisa, je crois. Samir a continué les visites comme d'habitude. Ce sont les seules qu'il a conservées, au début.

— Je vois. Il n'y a même plus besoin de moi, quoi.

— Mon Amour. Il faut quatre personnes pour te remplacer. Bien sûr que tu es indispensable. Et si tu veux mon avis, ça confirme ce que je te dis depuis six ans. Tu bosses trop. Mais ils ne vont pas te planter en route, donc tu vas prendre le temps de guérir complètement. C'est non négociable.

— Je t'aime quand tu fais ton autoritaire, tu sais ça ?

Rémi roula des yeux vers le ciel, puis se pencha pour poser un baiser sur les lèvres de son amoureux. Délicatement, pour ne pas raviver la douleur sous la cicatrice dont les sutures avaient été retirées quelques jours plus tôt. Mais les doigts de l'Alpha plongèrent jusqu'à sa nuque, puis dans les mèches à l'arrière de son crâne et le maintinrent fermement. La langue de Christopher força ses lèvres et il céda avec un bonheur si intense qu'il crut défaillir. Il se laissa guider dans le baiser, laissant l'homme qu'il aimait choisir le rythme et la pression, caresser sa bouche de sa langue et se réapproprier des gestes qu'ils n'avaient jamais interrompus aussi longtemps en près de trente ans de relation. Lorsque Christopher interrompit le baiser, ils restèrent front contre front, à respirer le même air, de longues minutes. La main du blessé s'était faite plus douce et avait glissé jusqu'à la joue de son amoureux. Du pouce, il essuya une larme qui avait débordé de son œil droit. Rémi cligna des paupières, pour en chasser les autres. Christopher l'embrassa sur les deux yeux, et le relâcha enfin, brisant l'intensité du moment pour ne pas s'y perdre.

— Je t'aime aussi le reste du temps, Amour.

— Je sais.

Rémi entrelaça leurs doigts et sourit, radieux. Christopher gloussa.

— Putain, qu'est-ce que t'es beau. L'amour te va bien !

— T'es con. On dirait un vieux parent. Tu m'as manqué.

Il se pencha et planta un baiser sur le front de son amoureux avant de se lever. Il avait beaucoup de travail qui l'attendait, et aujourd'hui trop de réunions pour qu'il puisse se contenter de les suivre en visioconférence. Il devait se rendre au Palais présidentiel.

— Repose-toi bien, mon amour. À ce soir.

Christopher opina et lui souffla un dernier baiser avant qu'il ne referme la porte. Il était épuisé, mais il savait que sa journée était loin d'être finie. Aujourd'hui, il devait passer toute une série de radios pour voir comment ses fractures se remettaient, et le kiné allait passer le torturer dans sa chambre, probablement. Il savait qu'il en avait pour des semaines, voire des mois. Sa jambe lui faisait parfois mal à hurler, et il comptait beaucoup sur les examens du jour pour comprendre. Il en avait parlé le moins possible à Samir et Rémi. Il ne voulait pas les inquiéter à nouveau. Ils avaient assez souffert ces trois dernières semaines. Mais il n'avait pas l'intention non plus de rester avec un dysfonctionnement dans son corps, il avait bien l'intention de guérir intégralement, et vite.

RévolutionOnde histórias criam vida. Descubra agora