Dark Game

Chapitre 25 - Nate

Je viens de finir de faire quelques retouches sur la Mustang de Tyler pour une prochaine course. Il est déjà 22 heures, je crève la dalle et je n'ai rien avalé depuis ce matin. Je ne me suis même pas rendu compte que je m'étais absenté autant de temps. Honnêtement, ça m'a fait du bien et ça m'a évité de penser à Alma et à ce qu'il s'est passé hier soir. Je sais que j'ai fait une énorme connerie et que je n'aurais jamais dû me faire sucer par la première venue. Seulement, je n'arrive plus à savoir comment réagir face elle et je ne contrôle plus mes réactions et sentiment lorsqu'il s'agit de cette fille. C'est dans ce genre de moments que nous prenons conscience d'à quel point les relations entre humains peuvent être compliquées et destructives.

Noah, Tyler et Maya sont affalés comme des gros porcs sur le canapé se situant sur la mezzanine appartenant au garage. Ils ont commandé des pizzas, achetés des bières et ils jouent à des vidéos. J'ai évité d'invité Clara, la fille que j'ai embrassé à ma dernière soirée sous les yeux d'Alma. C'est une allumeuse qui cherche à me foutre dans son lit et depuis notre dernière dispute avec mini Williams, je ne souhaite pas rajouter de l'huile sur le feu ou jouer d'autant plus aux gros cons.

J'ai aussi reçu un appel récent de mon père, m'informant qu'il compte venir à Miami quelques jours dans environ une ou deux semaines. Bien évidemment, ça ne me ravi pas. Le début de l'appel se passait plutôt dans une ambiance calme et civilisée mais, les animosités ont très vite commencé. Je lui ai fait comprendre une fois de plus que je ne voulais pas de ce mariage et que je ne comptais pas continuer cette mascarade ridicule pour qu'en fin de compte, il n'en ait rien à faire de mes envies ou de ce que je ressens. Cet appel m'a donc apporté d'autant plus de haine et de rage.

Je monte le petit escalier en bois menant à l'étage, toujours dans mes vêtements quelques peu souillés et appartenant au garage. Mes petits loups se divertissent, mangent et boivent comme il se doit sans sembler se soucier de la vie extérieur. Il faut savoir que tous les sales coups, nous les faisons ensemble. Que se soit les paris sur les courses de voitures ou pour nos plans d'intrusions chez des personnes puissantes dans le but de trouver toute information visant à les réduire à néant. Le symbole notre groupe est bien évidemment le loup et tout ce que nous souhaitons, c'est rétablir la justice là où il n'y en a pas. Certaines personnes ont beaucoup d'influences et sont protégées malgré leurs actes criminels. Il fallait bien que quelqu'un se charge de leur cas. On forme une petite famille dont je suis fière. La plupart d'entre nous, avons des points en commun dans notre histoire de vie et l'on se comprend. On est unit, on ne s'est jamais lâché et cela depuis mon adolescence. Quand l'un ne va pas bien, tout le monde se montre à l'écoute et présent, prêt à défoncer des petites gueules s'il le faut. Même notre cher petit avocat préféré a accepté de se joindre à nous. Après tout, tous les professionnels baignant dans l'ambiance des professions juridiques ont pleinement conscience de certaines injustices se déroulant parfois à l'intérieur de chaque tribunal.

Je m'installe confortablement entre Maya et Noah, en m'empressant de prendre une part de pizza que je viens dévorer, ainsi qu'une petite bière. Le carton presque vide posé sur la table basse en verre, démontre que ces petits cons ne se sont pas privés. Il y a plusieurs coussins confortables disposés contre le dossier du canapé en tissus gris claire, l'écran plat est déposé sur le meuble télé blanc verni. Un léger tapis imitation peau de vache longe sur le sol en carrelage gris foncé et la lumière est tamisée rendant l'ambiance d'autant plus agréable, familiale et sans prise de tête.

— C'est ça la belle vie hein ? Le petit Nate qui travaille et vous qui bouffez et jouez dans mon garage, ricané-je en avalant une bonne gorgée de bière.

Maya se met à rire immédiatement en venant passer son bras autour de mon épaule, dans le but de me taquiner comme à sa grande habitude.

— Arrêtes un peu. On t'avait proposé de faire une petite pause et de monter mais, tu n'as rien voulu entendre, dit-elle en venant me frotter les cheveux.