Chapitre 49 - Nate

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L'odeur du désinfectant me brûle les narines, le bruit incessant de toutes ses machines médicales m'irrite les tympans et tout ce blanc m'entourant, ainsi que formant la couleur principale de la déco de cette chambre d'hôpital me fatigue les yeux. Combien de fois ai-je fait de cet endroit mon refuge lorsque tout allait mal ? J'en suis arrivé à un point où je ne supporte plus cette ambiance respirant la mort, la maladie et la tristesse. Je n'aurai surtout jamais imaginé recevoir un coup de fil me forçant à mettre fin à un moment terriblement agréable et me retrouver à écouter l'avis de chaque membres de ma famille concernant l'avenir de ma mère. Une personne inerte, semblant si vide, si près et pourtant si loins et qui n'a aucun moyen de choisir ce qu'elle estime être le mieux pour elle. La voir dans cet état me brise le cœur, mais je refuse de la laisser partir. Toutes ces voix exprimant ce qu'elles estiment être le mieux ne sont pour moi qu'un bourdonnement incessant et désagréable.

Je suis fatigué. Épuisé.

Nate ? Tu nous écoutes ? Demande ma soeur en passant sa petite main devant mon visage.

Je lève lentement mes yeux vers elle en lâchant un soupire.

fois moi la paix tu veux, répondis-je froidement en tentant de ne montrer aucune émotion.

Il faut qu'on prenne une décision par rapport à maman. Tu sais bien qu'elle ne va plus se...

Je la coupe immédiatement en l'empêchant de finir sa phrase, mes billes jades la fusille littéralement du regard.

Je t'interdis de prononcer un seul mot, craché-je. Vous n'étiez pas là durant tout ce temps, j'étais le seul à lui rendre visite, le seul qui me préoccupait de son état ! Vous n'avez pas votre mot à dire alors que vous en avez rien à foutre d'elle durant tout ce temps !

Mon paternel s'avance en ma direction en essayant tant bien que mal de poser sa main sur mon épaule, cependant je l'éjecte immédiatement en me montrant réticent à tout contact physique provenant de sa personne.

Ne me touches pas, lui crié-je amèrement.

Il a un léger mouvement de recul, il semble presque troublé et déçu par ma réaction.

Je comprends ta colère, je sais combien tu aimais ta mère et nous sommes désolés de ne pas avoir pu être présents, mais il faut se rendre à l'évidence Nate. Ta mère a failli y passer une fois de plus, cela fait des mois quel est dans cet état végétatif et la seule chose qui la maintient encore en vie se sont ces machines. C'est vraiment ce que tu désires pour elle ? La retenir de toutes tes forces dans un monde dont elle ne fait plus réellement parti ? Tu ne crois pas que se serait la faire souffrir ?

Je t'interdis de parler d'elle au passé, lâché-je méchamment. Elle est encore vivante et j'ai encore l'espoir qu'elle se réveille. Tu veux savoir quelque chose ?

Ma soeur s'interpose immédiatement dans notre discussion, elle semble inquiète et extrêmement tendue.

Arrêtez de vous disputer. Je vous en supplie, nous demande-t-elle d'une voix basse et tremblante. Ce n'est vraiment pas le moment ni l'endroit. Maman a failli mourir aujourd'hui. Ce jour aurait pu être son dernier et vous prendre la tête comme ça risque d'empirer son état.

Mon regard froid et vide de toutes bonnes émotions se posent sur celui de ma soeur.

Que ça te plaise ou non, je compte quand même le dire.

Je me tourne cette fois vers mon père.

Laisses mon coeur, je suis curieux d'écouter le nombre de sottises qu'il a à me dire, lâche-t-il soudainement en croisant les bras à son torse. Je t'écoute mon fils. Qu'est-ce que je dois savoir ?

Dark GameWhere stories live. Discover now