Akuma

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Le diable au corps, je vagabondais entre les terrasses et sur le port. Le vent claquait contre les façades, le ciel grondait d'un sombre vacarme. Je n'étais qu'une feuille morte. Voletant au gré des éléments. Happée par les abysses, je plongeais chaque nuit sans lendemain. Plus rien pour me retenir, tempête maussade et mélodie morbide.

Les rues m'asphyxient et les sourires m'étouffent. L'acidité des mots me coulent dessus avec effet de brûlure. J'observe la vie mais je ne suis pas là. Absente de mon propre moi, j'oublie ma conscience et le dernier morceau de mon âme. Enfant oubliée, je dépéris dans chacun de tes secrets.

Qu'est-ce l'amour si ce n'est les cris ? Qu'est-ce aimer si ce n'est les larmes ? Hurler un peu, souffrir toujours. Ensevelie par des coups invisibles, je ne suis qu'anonyme, fille non désirée et ordure d'une nuit.

Mes démons dansent et mon cerveau implose. Que faire dans une tête qui ne m'appartient plus ? Labyrinthe infernal, je déambule entre mes hantises et mes tourments. Gamine d'une douleur sang, je respire chacune de mes cendres.

Les mots me poignardent et m'enlacent. Sombres traîtres et maussade vérité. Je saute de toit en toit et d'idée en idée. Qui suis-je dans ces murs gris ? Qui est-elle, cette fillette meurtrie ? Il n'est rien de plus dérangeant que d'observer le miroir et d'y voir le pire de ses ennemis.

Je crie mais je n'ai plus de voix. Mes cordes vocales cèdent et explosent. Cacophonie et désaccords moroses. J'écoute cette musique ignoble qui ne m'appartient pas. Ces notes qui me hachent le cœur et torturent mon estomac. Je croule sous le poids de cet air macabre. Du liquide noir s'écoule des mes yeux. Serait-ce du sang ? Ou le simple enfant qui est désormais mort et souhaite rejoindre les cieux ?

L'amour en noir [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant