Médée

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L'esprit dressé, tendu vers les marrés, 
L'aube effleure son front, de vapeurs nacrées, 
Ô Médée cruelle, aux sombres desseins, 
Ta fureur débat Cicéron sous tes mains.

Reine des ombres, méprisant le jeu des amours, 
Tu lis pour percer l'obscur, à travers le jour, 
Cherchant l'au-delà, des rivages cachés, 
Dépasser tes rivales, te voir libérée.

L'amour que tu maudis de tes mots enflammés, 
Les hommes que tu fuis dans les ombres damnées, 
Ô Dieux, tu les as tous croisés dans l'abîme, 
Leurs visages hantent tes nuits, ces spectres infimes.

Tes mots sont des sorts, des éclats d'incantations, 
Et mes pages s'imprègnent de tes malédictions, 
Mon cœur alourdi, en proie à ta magie, 
Y a-t-il dans ton âme un recoin pour ma vie ?

Toi, douce Vénus, de chairs et d'éclairs, 
Tu mérites une Odyssée, un chant millénaire, 
Mais tu rêves des jours que tu pouvais forger, 
Car ton choix, c'est d'aimer ou de tout consumer.

Cœur ingrat, saigné par mille trahisons, 
Les cris des cavernes et des sombres déraisons, 
Dévorée, consumée, aux crocs de l'oubli, 
La terre t'appelle depuis l'éternité. 

Les cloches sonnent, les cornes hurlent, 
Les corps s'étreignent dans le chaos funeste, 
La guerre embrasse tes entrailles en cendres, 
Et la vie enfin, a cessé de t'attendre.

L'amour en noir [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant