Ses yeux noirs, doux chant nocturne,
Dévoraient mon cœur, ma plume,
À sa fenêtre, loin de moi,
Il me suffisait seulement de son ombre pour trembler.Encore j'entends ce sang battre,
Son spectre, à peine entrevu,
Et dans la foule, tel un murmure,
Elle dansait, légère et nue.Ses mains balayaient l'univers,
Le vent, la raison ; et tout s'effaçait,
Je n'étais rien, moins qu'un éclair,
Quand nos regards furtivement se liaient.Devant, triste Vénus,
Ses lèvres flirtant avec tous ces corps,
Je suffoquai, cœur battant contre l'éther,
Comprenez-moi, pauvre poète dévoré,
Elle fut tout, ma dérive céleste, un rivage,
Quand cette vieille ville me tuait,
Elle, ma lueur diurne, muse égarée,
La lumière, pâle reflet face à l'éclat de ce qu'elle m'imposait,
Et moi, spectre éteint, errant dans le rêve, moi, mort-vivant.
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L'amour en noir [Poésie]
PoetryL'amour que je cherche, le noir que je trouve. La solution à tous mes problèmes que je pensais cachée partout sauf en moi-même ; j'ai navigué près des autres, dans des eaux troubles. C'était sans compter la noirceur du monde et celle de l'humain. J'...