Chapitre 24

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Jeudi 16 Février 2023 - 23h30 - Monaco

POV Lando

Tous ses mots me choquent. Elle raconte ça avec un tel détachement, elle a malgré tout les yeux humides sans lâcher une larmes.

Mais comment des parents peuvent dire des mots pareils à son enfant. Je ne suis pas le seul à être choqué puisque Charles dans la cuisine a tout entendu.

- Tu ne m'avais pas tout raconté, Ju', dit-il en sortant de la cuisine.

Elle hausse les épaules et Charles, lui repart dans la cuisine pour nous laisser.

- Ça me donne pas vraiment envie de les rencontrer... dis-je.

- Je n'avais pas l'intention de te les présenter et ils ont pas besoin de connaître ta présence...

Dans un autre contexte, cette phrase aurait pu me blesser. Mais au vu de la situation, je ne peux que la comprendre.

Elle se lève pour aller chercher un pot de glace dans le congèle avec une cuillère et se réinstalle. Elle laisse une larme s'écouler quand je dépose un baiser sur sa tempe. Cette histoire la touche quand même.

- Je croyais que t'avais pas faim, Ju', se moque Charles.

- Y'a toujours de la place pour de la glace, lui répond-t-elle.

- J'ai même pas le droit à ma propre cuillère, me moque-je à mon tour.

Elle ne dit rien dépose un léger baiser sur ma joue et me tend la cuillère.

- Je rigolais Ju', dis-je inquiet.

- Non mais Charles a raison, j'ai pas faim, je vais être malade si je continue, dit-elle avec un geste de la main.

Je comprends qu'elle ne va vraiment pas bien. Je lance un regard discret à Charles pour lui faire comprendre.

Il l'a connaît mieux que moi et sait que quelque chose ne va pas. Alors il essaye de changer de conversation.

- Vous voulez pas rester cette nuit ?, demande-t-il, Alex n'est pas là jusqu'au moins Dimanche soir.

- J'ai plus d'appartement alors je dis pas non, dit Juliette.

- Ju', tu sais très bien qu'on ne te laissera pas à la rue, dit le monégasque.

- T'es une vraie tête de mule, Ju', me moque-je. Je chaud pour rester aussi !

***

POV Juliette

- Bon les amoureux, commence Charles, la chambre est prête... Pas de bêtise, se moque-t-il en se dirigeant vers sa chambre.

Lando lui lance un coussin tandis que je lui répond.

- T'es vraiment lourd, Cha', dis je en levant les yeux au ciel.

***

Installée dans le lit, je sens que Lando rumine et qu'il n'a pas l'intention de dormir.

- Je sais que t'as des questions, pose-les vas-y... lui dis-je.

- Non, non, Ju', je veux pas être indiscret, je suis désolé, dit-il en me prenant dans ses bras.

- Je t'assure, Lan', tu peux me les poser et puis je vois que ça te travaille, ça va te libérer...

Je ne suis pas sûre d'être prête à entendre ses questions mais je veux pas que ça lui pèse.

Il ne dit rien passe sa main dans mes cheveux, m'embrasse sur la tête et continue.

- Tu n'as jamais été proche de tes parents, fin, avant Sacha... demande-t-il.

- Avec ma mère jamais... Mon père c'était... mon exemple. J'étais sa "p'tite crevette", dis-je en souriant. Quand on était avec mes frères et mon père, on était... inséparables, on a fait les quatre cents coup ensemble. Je suis sûre et certaine que ma mère ne supportait pas notre relation et c'est pour ça qu'elle m'a balancé ces horreurs...

POV Lando

- J'avais occasionnellement mon père au téléphone et ça nous arrivait de nous voir, sans que ma mère le sache, continue-t-elle, enfin je pense qu'elle n'était pas au courant...

- Elle n'a jamais eu de remords ? lui demande-je.

- Jusqu'à aujourd'hui, non. Pas un message, pas un coup de téléphone. Elle a réduit en morceaux sa famille mais c'est de ma faute apparemment. Je me demande ce que mon père fout encore avec elle... dit-elle pleine de rage.

Je la serre un peu plus fort pour la réconforter. Et je continue.

- Et Simon ? Pourquoi Séoul ? Et toi, Nice ?

- Simon ne devait partir qu'un an pour ses études mais il a décidé de ne pas revenir, il a trouvé sa vie là bas. Moi c'est différent... Nice c'était le rêve de Sacha, il a été enterré là bas. Tout ce que je fais aujourd'hui, c'est principalement pour lui. Donc vivre à Nice, c'était une évidence...

- Mais pas ton rêve à toi, c'est ça ? demande-je. C'était quoi ton rêve ?

- Si, si fin je sais pas... dit-elle en jouant avec ma main. Je n'y ai jamais réfléchi enfaite, la question ne s'est pas posée. Je crois que j'ai jamais vraiment voulu me poser, je rêve de... voyager. Surfer dans les quatre coins du moins...

Quand elle me dit ça, je l'entend épanouie, des étoiles pleins les yeux.

- Tu penses pas qu'il serait temps de vivre tes rêves... Il n'est pas trop tard, tu vas avoir 22 ans. Pense à toi avant de penser aux autres, Ju'. Je ne connaissais pas ton frère mais je pense qu'il voudrait que tu vives ta vie pour toi. Et même si tu vis pour ton frère, il sera fier que tu vives tes propres rêves...

Ses mains si vives et son enthousiasme ont d'un coup d'un seul, disparus.

******

À suivre...

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