4.Eden (2)

86 21 5
                                    

— Tu ... tu ne veux pas t'habiller ? Sérieusement ! me demande-t-il en indiquant ma tenue de la main d'un air exaspéré.

Et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Finalement, j'ai l'air de lui faire de l'effet. C'est bien la dernière chose à laquelle je m'attendais. Et bizarrement, je ressens une petite pointe de fierté à l'idée de pouvoir le manipuler aussi facilement. L'envie de l'emmerder prend le dessus, alors je ramasse le torchon qui est tombé, et ça juste sous son nez. Je le vois se raidir lorsque je me redresse, et je croise son regard qui m'ôte tout envie de rire. Je déglutis péniblement sans pouvoir décrocher les yeux de ses iris devenues plus noirs que les ténèbres. Je secoue la tête pour rompre ce moment étrange, me sentant rougir comme une adolescente, puis je replonge dans l'humour et le dédain, c'est tellement plus facile à gérer :

— Essuie ta bouche Cameron, tu baves.

— Je n'ai jamais dit que tu n'étais pas attirante, me répond-il sur un air de confidence.

La petite fossette au creux de son menton s'accentue, et il se rapproche dangereusement de moi en remettant en place une mèche de cheveux qui lui tombait dans les yeux. Je sens mon pouls s'accélérer et me recule doucement.

— Tu es très attirante, Princesse, me susurre-t-il en laissant son regard s'attarder sur le haut de mon top. Seulement, tu ouvres la bouche, et là je me souviens d'à quel point tu es insupportable, conclut-il avec son sourire arrogant.

Cameron fait un pas en arrière, fier de son effet.

— Crétin ! Si tu crois que je te laisserais me toucher ou m'embrasser, même juste devant les caméras, tu te fourres le doigt dans l'œil, jusqu'au coude !

— C'est un défi que j'accepte volontiers.

Ses lèvres se retroussent, je lève les yeux au ciel. Je suis persuadée qu'il dit ça pour m'embarrasser et je ne lui ferai pas ce plaisir.

— Qu'est-ce que tu fous là, Cameron ?

Son sourire se fane, laissant place un sérieux que je ne sais interpréter ; un petit pli soucieux creuse l'espace entre ses deux orbes pétrole. Il hésite, semble chercher ses mots, à mille lieux de son image habituelle d'homme sûr de lui. Il détourne le regard, pour l'accrocher à nouveau au mien quelques secondes plus tard, redevenu lui-même.

— OK, voilà comment je vois ça. On veut, je pense, tous les deux garder notre job. Donc pas d'autre choix que d'obéir sagement à Brian et de bosser le scénario de notre palpitante histoire d'amour fictive.

Devant mon air détaché, il croise les bras, les dents serrées. Sur le papier, tout paraît simple, mais une petite alarme clignote dans ma tête. Cette alarme, elle s'appelle Alex. Suis-je prête à risquer ma relation avec lui pour un travail ? Je suis paumée, tiraillée. Puis je pense à ma carrière, à celle de mon collègue, et aux conséquences vis-à-vis d'Hailey. Alors, je fais semblant de réfléchir, histoire de torturer Cameron un peu plus.

— OK, de toute façon, on n'a pas réellement le choix !

Je vais adorer expliquer ça à Alex...

— Et pour les fans ?

— Quoi, les fans ? Laissons-les croire ce qu'ils veulent !

— Mais j'ai un petit ami putain !

Cameron grimace sans ajouter un mot, ce que je n'arrive pas à interpréter.

— Il est hors de question qu'on confirme ces rumeurs ! On n'a qu'à... leur faire croire qu'on est proches, et je répéterai aux journalistes que j'ai un copain, mais qu'on est les meilleurs amis du monde.

Le rôle de ma vie...Where stories live. Discover now