Chap 8 : pdv du sans-abri

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   J'entendais parfois des gens dirent que la vie pouvait basculer en un instant. 

Avant, je ne le croyais pas vraiment. Je me disais que c'était facile de dire ça pour impressionner ou pour effrayer les autres, mais c'était de la naïveté et de l'insouciance.

Avant, je me sentais en sécurité. J'avais une épouse, un emploi stable, un salaire chaque mois, une jolie maison. J'avais tout ce confort et je pensais ne jamais les perdre. Tout me paraissait acquis à jamais.

Puis, un jour, j'avais fait un mauvais choix. Cela avait amené une série d'évènements que je n'avais pas anticipés. Depuis, mon existence avait été perturbée puis terrassée.

Une fois que la descente aux enfers avait commencé, elle ne s'était plus jamais arrêtée. Finalement, j'avais touché le fond avec fracas.

Certains jours, je me refaisais le film. J'avais le temps de réfléchir à ma vie passée, de tout décortiquer, de revoir en boucle mes erreurs, assis dans la gare à longueur de journée, seul avec mon chien.

J'avais le temps de ressasser tout ça.

J'avais le temps de comprendre où je m'étais planté, de râler, de pester contre les autres puis contre moi-même. Pour ensuite comprendre qu'il était trop tard.

Impossible de revenir en arrière.

Le train de nos vies ordinairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant