Chap 15 : pdv Idgie

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   À l'école, c'était très compliqué de gérer ma popularité. 

Je devais m'adapter à ceux qui étaient fans de moi et qui m'abordaient pour un selfie ou pour me féliciter pour ma dernière vidéo postée.

Il y avait ceux qui ne me calculaient pas, qui me traitaient de prétentieuse ou d'hypocrite sans même chercher à me connaître.

Il y avait les moqueurs ou les jaloux, mais aussi les indifférents. Cette dernière catégorie était de loin ma préférée.

Bizarrement, j'avais toujours l'impression que mes relations avec les autres n'étaient pas sincères ni spontanées. C'était étrange, mais je n'arrivais pas à gérer ma relation avec les autres. J'avais l'impression de ne pas savoir comment me comporter face à leurs jugements et leurs ressentis sur ma popularité. Je nageais à contre-courant sans vraiment savoir si j'allais un jour atteindre la rive.

Certains étaient mielleux avec moi en espérant y gagner quelque chose. Être amie avec Amazing Idgie pouvait devenir avantageux. Tout cela me perturbait et me rebutait.

Souvent, je me demandais : quels étaient leurs mobiles ? M'appréciaient-ils sincèrement ? À part Lali, qui étaient mes vrais amis ?

Lali ne m'avait jamais fait de mauvais coups. Je n'avais confiance qu'en elle.

-Tu en tires une tête ? me dit-elle soudain, en s'accrochant à mon bras.

-J'ai encore eu une remarque stupide.

-De qui ?

-De Guillaume.

-Toujours à cause de la photo ?

-Oui.

-Ils n'en ont pas marre. C'était il y a des semaines.

-Bien sûr que non. Ils n'en ont jamais assez... Tu sais bien comment ça fonctionne dans ce bahut !

Je m'installai sur un banc, aux côtés de Lali. Je me sentais mal à cause de cette histoire de photo. J'avais envie de vomir. La nausée me retourna l'estomac.

Nous avions un cours de math pour commencer la journée. Notre prof était toujours en retard donc nous avions encore quelques minutes pour discuter. Heureusement que Lali était là pour me remonter le moral. Sans elle, je serais déjà partie en courant.

-Ton père a fini par supprimer la photo ?

-Il dit que les garçons sont des pervers, donc tu devines la suite. Il ne veut pas la supprimer.

-Mais pourquoi est-il toujours si buté ?

-Aucune idée.

-Ça va aller, Idgie, je t'assure.

-Je dois tenir jusque 16h.

Je levai les yeux sur l'horloge suspendue au-dessus du tableau noir.

9h10.

La journée était loin d'être finie.





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