Ushuara - La chasse a commencé (Tome 1)

Chapitre 24

Je flotte. Où suis-je ? J'ouvre la bouche pour appeler mais aucun son ne sort. Je ne vois rien d'autre que ce brouillard blanc cotonneux qui m'entoure. Il fait froid. Si froid... Une ombre passe. Une silhouette se dessine. Elle est loin mais je reconnais Cassie. J'essaie à nouveau d'appeler, sans résultat. Alors je cours vers elle à toute vitesse, mais elle ne fait que s'éloigner davantage. Je suis aspirée en arrière par une force inconnue. Je tombe dans un couloir sombre sans pouvoir crier. Je tends la main vers la lumière mais elle disparaît. Mon dos heurte quelque chose de dur et de froid, semblable à du métal.

« Métal... »

Un crissement métallique me fait tourner la tête. Il fait à la fois noir et clair. Mon corps est illuminé comme s'il y avait un plafonnier au-dessus de ma tête mais quand je regarde, il n'y a rien d'autre que l'obscurité.

— MONSTRE.

C'était quoi ça ? Qui a parlé ? Et pourquoi me traite-t-il de...

— MONSTRE !

Cette fois, il y a deux voix mêlées. Je reconnais celles de mes parents. Les larmes me montent aux yeux. Pourquoi mes parents me disent-ils que je suis un...

— MONSTRE, MONSTRE !

Papa, maman, Cassie, Kilian, et d'autres voix que je n'ai dû entendre qu'une seule fois dans ma vie se mêlent et crient un mot :

— MONSTRE !

Une chaîne de métal grise et glacée sort de nulle par et fonce vers moi. Elle s'enroule autour de mon poignet gauche.

— REGARDE-TOI !

Mes mains tremblent, tout comme mes lèvres et mes yeux brillent. Deux autres chaînes, semblables à la première, arrivent vers moi à toute vitesse et m'emprisonnent l'autre main, plus une cheville.

— MUTANTE !

Y'en a qui ont trop regardé X-mens. Je voudrais leur crier un truc du genre « Hé, je ne suis pas Raven ! » mais ma voix est bloquée dans ma gorge. Je peux ouvrir la bouche et respirer, mais aucun son ne sort, pas même un gémissement. A chaque fois qu'un mot est prononcé par les voix, une chaîne apparait et s'enroule autour de moi, me serre et me contraint. Je suis accroupie au sol, les mains à plat par terre et la tête baissée. Une silhouette blanche se forme et s'approche de moi. C'est un homme, mais je ne le reconnais pas. Sa voix en revanche... Elle est calme. Contrairement aux autres, il parle et ne crie pas. Ses mots sont suffisants, meurtriers, blessants.

— Tu n'es même pas une des nôtres.

Une autre chaîne passe sous mes aisselles.

— Une fille comme toi n'a rien de mieux à faire que mourir.

Mes liens se tendent et une nouvelle chaîne passe dans la pliure de mon genou droit.

— Tu ne seras jamais... à ta place.

Mes chaînes me tirent d'un coup vers le haut. La silhouette de l'homme rapetisse à mesure que je m'élève. Ça me fait mal. Je voudrais crier mais ma voix est toujours bloquée. Soudain, mes liens se bloquent, puis commencent à tirer sur mon corps. Mes bras s'écartent de chaque côté de mon corps et une de mes jambes est soutenue par la chaîne qui passe sous mon genou. Je remarque alors l'absence de ma lumière. Elle aurait dû se manifester depuis longtemps ! Que se passe-t-il ? La silhouette blanche s'élève vers moi et s'arrête à ma hauteur. On dirait qu'elle est en suspension dans l'air, comme si elle volait. La main de l'homme se glisse dans mon cou et une décharge électrique me blesse au visage. L'homme se penche sur moi et murmure :