II. Chapitre 7 - Que peut-il m'arriver de plus ?

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Maxine,

De mauvais poil, je lance un regard noir vers le plafond de ma cuisine en pestant, ma tasse de café à la main. Les gloussements féminins qui me parviennent sont de plus en plus forts, dépassant le niveau de décibels déjà bien élevé de cette nuit.

Arès et Tyler ont ramené leurs conquêtes à la maison. En soi, je n'ai rien contre ça, ils sont chez eux. Ce qui m'agace, c'est qu'eux prennent leurs pieds alors que moi, je déprime dans ma cuisine, seule et esseulée après la soirée d'hier.

J'ai fait la paix avec Kyle, cette situation ne pouvait plus durer. De une, ce con me manque terriblement, même s'il est difficile de tisser des liens avec lui, une fois que c'est fait, il est impossible de les défaire.

De deux, Isa est tellement loyale qu'elle était prête à ne plus jamais lui adresser la parole, les voir souffrir tous les deux me devenait insupportable, alors j'ai agité le drapeau blanc. Ça m'a fait un bien fou et libérée d'un poids. Mais ce n'est pas ça qui me mine le moral.

Je ressasse encore et encore ma discussion avec Taylor, enfin si on peut appeler les balbutiements émis par ma bouche comme ça.

Enferme tes sentiments dans un coffre et ne l'ouvre plus jamais.

Nouveau gémissement, petit rire rauque et je décide de me tirer d'ici. Est-ce que je fuis ma propre maison ?

Absolument.

J'attrape mes clés de moto, mon casque et enjambe ma bécane pour me rendre au District, le club de Lana. À cette heure matinale, il est fermé mais Lana habite au-dessus. Hier, elle m'a appris qu'elle était rentrée et je compte bien la cuisiner sur son absence.

Le ciel est gris aujourd'hui, le mois de décembre s'écoule lentement et les rues commencent à se décorer pour Noël. J'adore cette période de l'année, pourtant, le cœur n'y est pas. Plus le temps passe, plus le mien s'écourte et ça me fout une trouille bleue.

Jesse et Evan font de leur mieux, le sérum est efficace, il me maintient debout. Néanmoins, je ressens cette fatigue constante, elle me plombe la poitrine, engourdit mes membres et m'assaille à tout moment de la journée. Malgré les entraînements, je m'essouffle de plus en plus vite et il me faut plus de temps pour récupérer.

Il me faut quarante-cinq minutes pour rejoindre le District. Lorsque je me gare, je repère immédiatement la moto de Taylor dans un coin reculé. C'est instantané, un élan de jalousie me vrille l'estomac. Que fait-il ici aussi tôt ?

Il est à peine 9 heures, et j'ai peur d'imaginer qu'en réalité, il est ici depuis cette nuit. Mon cœur se serre, ma gorge se noue, pourtant, je n'ai aucun droit d'être jalouse. J'ai décidé de mettre de la distance entre lui et moi.

Nous sommes amis maintenant. Oui, c'est bien ça.

Néanmoins, je ne bouge pas d'un poil, pétrifiée. Une silhouette apparaît dans la grisaille. Comme s'il sentait mon regard sur lui, Taylor lève la tête dans ma direction.

Le vert pâle de son regard me percute de plein fouet, mes pulsations cardiaques accélèrent et je ne peux retenir le sourire qui ourle mes lèvres quand les siennes s'étirent. Je descends de ma moto quand il s'approche et me rejoint à mi-distance.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? Demandé-je une fois à sa hauteur.

Un sourire en coin ravageur me répond, son sourcil noir se hausse avec défi.

— Je fais en sorte qu'une blonde sexy m'attende sur un parking complètement vide. Ricane-t-il d'une voix rauque.

— C'est marrant ! Moi aussi ! Rétorqué-je du tac au tac avec un sourire.

The Sons of Death [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant