II. Chapitre 10 - Démon ou ange gardien ?

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🎵Rihanna - Live your life.

Maxine,

Dans le salon de Taylor, Caleb et Seth, nous sommes tous réunis pour décorer le loft. C'est bientôt Noël, cette période de l'année éveille en moi la petite fille qui prenait le temps d'affubler la maison de guirlandes, de décorations en tout genre. 

Cardan et Craeg, missionnés de ramener un sapin, sont de retour avec un arbre plus grand qu'eux. La mine blasée de Taylor m'arrache un rire tandis qu'Ezra virevolte dans tous les sens, passant entre les jambes de Caze et Jesse. 

Ses petits cris de joie et sa bouille enfantine me rendent nostalgique et me font penser à mon frère. Alec adorait Noël. En grandissant, il faisait semblant que tout ça lui passait au-dessus, pourtant quand venait le moment, c'était lui qui allait chercher les décorations dans le grenier et qui passait sa journée avec moi pour décorer la maison.

Tantôt mesquin, tantôt doux et attentionné, il allumait toujours la bougie sur le châssis de la fenêtre avant de me préparer un chocolat chaud avec plein de guimauves dedans. La douleur dans ma poitrine, significative de son absence, effleure mon cœur. Il me manque.

Sous l'œil peu amène de Taylor, Cardan et Craeg disposent le sapin dans un coin près de la baie vitrée donnant sur le balcon. Ezra est survolté, son père adoptif tente de calmer ses ardeurs tandis que Seth les alimente en sautant partout comme un gamin.

— Tu as des guirlandes et des boules pour le sapin ? Demandé-je à Taylor qui attrape Ezra, l'incitant à se calmer un peu.

— Dans mon dressing. M'informe-t-il en grimaçant quand Ezra se débat. Dernière étagère, c'est une boite en carton.

Les lèvres pincées pour cacher mon rire, je m'esquive dans sa chambre. À peine ai-je passé la porte que mon rythme cardiaque augmente. Son odeur masculine, boisée et puissante embaume les lieux. 

Son lit aux draps noirs sur la droite est fait, sur le petit fauteuil est posé une veste en cuir. Sur le sol, des magazines de motos et d'armes recouvrent le parquet. Ses murs d'une couleur brun chaud sont décorés de cadres dont les photos sont en noirs et blancs. 

Des motos pour la plupart, mais aussi des nus artistiques sublimes et tentateurs. La porte donnant sur sa salle de bain est entrouverte, et son dressing sur ma gauche recouvre le mur. Une télé y est fixée, dont il ne se sert quasiment jamais. Lorsque mon corps se liait au sien ou durant nos nuits paisibles, il préférait mettre de la musique. 

Mes joues s'échauffent, ma peau frissonne et les flashs érotiques pulsent sur mes rétines. Des images de sa peau brûlante claquant contre la mienne, de ses doigts caressant mes cuisses, de sa langue avide entre elles. J'entends encore chacun de ses soupirs de plaisirs, des mots obscènes qu'il me susurrait à l'oreille, de ses gémissements rauques vibrants de plaisir.

Une chaleur intense se loge au creux de mes reins, de mon bas ventre. Je peine à déglutir tant mon souffle est saccadé. Mes ébats avec Taylor ont été les meilleurs de toute ma vie. À la fois passionnels et brutaux, dominateurs et langoureux.

Mazette, je ne vais pas m'en sortir.

Je chasse ces images perverses tant bien que mal et m'approche du dressing. Je pousse la porte coulissante et repère le carton sur lequel est inscrit "Décos de Noël" au marqueur noir. Sur la pointe des pieds et du bout de mes doigts, je le fais glisser jusqu'à moi entraînant la chute d'un deuxième carton qui s'écrase sur le sol, répandant son contenu sur le parquet.

Jurant entre mes dents, je pose le carton de décorations sur le lit et m'abaisse pour ramasser mes bêtises. Mes mains s'emparent rapidement des clichés avant de me figer sur place. Entre mes doigts, une photo de moi traversant une rue fréquentée de Chicago. Je dois avoir dix-huit ans, mon visage est plus jeune et défait.

The Sons of Death [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant