Mafia academy

Chapitre 43

Pdv : Alex.

Le bruit strident résonnait comme un écho dans mes tympans, me faisant instantanément réaliser ce qui venait de se produire.

Les yeux de Plume ressemblaient à deux billes immobiles, dont les pupilles se dilataient sans pour autant changer de direction.

— Qu'est... qu'est-ce que t'as fait ? articulai-je en me retournant brusquement.

Nous étions dans une ruelle déserte, bordée de plusieurs habitations, mais heureusement, personne n'était dans les parages.

Le corps inerte d'un homme gisait sur le sol. Je ne regardais pas Plume, qui semblait aussi muette qu'immobile, laissant mes pas se rapprocher du cadavre.

Mes pensées étaient brouillées, tout s'était passé si vite...

Je m'accroupissais rapidement, avant d'attraper ses jambes pour le tirer jusqu'à ma voiture.

La balle avait atterri pile entre ses deux yeux...

Plume sait tirer...

— Je...

— Pourquoi t'as fait ça, putain ! m'énervai-je en ouvrant rapidement le coffre.

Ma tête ne savait plus où se focaliser, entre cette révélation et ce cadavre qui devait disparaître au plus vite...

Je préférais concentrer mon attention sur mes gestes, soulevant le corps pour le mettre dans le coffre.

— Il... il voulait te tirer dessus... j'ai...

L'espace d'un instant, je détournai le regard du cadavre, devenu glacial sous mes doigts, pour regarder Plume, légèrement happé par sa confession.

— Il... allait tirer... et... je...

Les larmes coulaient en abondance, sa main tremblante laissait l'arme tomber au sol, provoquant un écho.

— Il...

Je me dépêchai de fermer le coffre, avant de m'avancer vers elle. Je courais presque, voyant qu'elle était sur le point de s'effondrer. Ses yeux ne me regardaient plus, ils semblaient plongés dans une obscurité effrayante.

— Faut qu'on parte, maintenant, Plume, c'est rien, regarde-moi, m'exclamai-je rapidement en ramassant l'arme tombée à terre.

— Je... je l'ai tué...

— Tu l'as dit toi-même, tu l'as fait pour pas qu'il me tue, mmh ?

Malgré mes paroles, son regard restait rivé sur l'endroit où l'homme s'était écroulé. Je n'avais même pas pris le temps de vérifier qui c'était, de regarder ses traits.

Ça sera toujours elle avant le reste.

— On va monter dans la voiture et oublier ce qui s'est passé. Tu n'as rien fait de mal, tu voulais juste me sauver.

— Je l'ai tué...

— Tu m'as sauvé.

Aucun mot ne semblait atteindre son esprit, à en juger par ses tremblements incessants, comme si cette mort ne l'impactait pas en priorité.

Comme si... quelque chose d'autre la broyait de l'intérieur...

— Je les ai tués... je suis un monstre... balbutiait-elle, totalement déconnectée de la réalité.

Je n'avais plus le choix, et sans réfléchir, je la soulevai pour la conduire à la voiture. Nous devions partir au plus vite.

Je me sentais démuni face à son état. Les secondes s'enchaînaient et ses tremblements continuaient sous mes bras. Elle ne protestait pas, elle se contentait de pleurer à travers des sanglots que je ne savais comment réprimer.