- Où que tu sois, mon coeur ne cessera de crier ton nom. -

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ADAM EN MÉDIA...

PDV Thomas :

Mon cours avait débuté il y a un bon quart d'heure quand quelqu'un toqua à la porte.
Andréa était derrière. Ses cheveux défaits étaient répandus sur ses épaules. Ses yeux étaient rougis et noircis par les restes de maquillage. Elle portait un grand pull gris qui était sans doute du cashmere dont les manches étaient pleines de traces de mascara. Elle me lançait un regard neutre.
Je me mis sur le côté, lui laissant accès à la salle. Elle me fixait d'un air impassible, se refusant à rentrer.
« Andréa, tentais-je prudemment, vous pouvez rentrer.
- Pourquoi ne me demandez vous pas pourquoi je suis en retard ? murmura-elle, le regard dans le vide.
- Andréa, ne faites pas l'enfant. Rentrez. »
Elle secoua négativement la tête. Je soupira bruyemment.
« Je n'ai besoin ni de traitement de faveur, ni de votre pitié.
- Andréa rentrez.
- Non professeur. Je refuse. Je suis en retard, je n'ai pas le droit d'être acceptée en cours si facilement. Ce n'est pas parce que je suis "Andréa la pauvre petite orpheline" que j'ai le droit d'être favorisée. »
Toute la classe et moi-même étaient abasourdis par tant d'insolence et par sa réaction si peu familière.
« Andréa. Je vais vous demandez de rentrer immédiatement. »
Et à ma grande surprise, elle mit un pied dans la salle et alla s'assoir aux côtés de Mia.
Le cours passa sans que Andréa ne montre le moindre signe de vie. Elle fixait le mur en face d'elle. Elle ne prenait même pas la peine de copier le cours.
Quand la cloche sonna, tout le monde sortit, sauf Andréa, qui ne bougea pas d'un cil et resta assise, silencieuse comme une tombe. On aurait pu la croire dans une sorte de transe.
« Récapitulons, dis-je en soupirant. Tu arrives en retard, tu refuses de rentrer en cours malgré la grande générosité dont je fais preuve et tu..
- De la générosité.. ou de la pitié..?
- Pardon ?
- Vous m'avez vu ce matin. Et bien vous n'auriez pas du. Pourquoi croyez-vous que je me forge cette putain de carapace ? Pourquoi croyez-vous que je suis si froide ? Pour éviter les réactions dans votre genre. "Oh la pauvre petite, elle a perdu ses parents. Laissons-la tranquille le temps qu'elle fasse son deuil." Mais je ne le ferais jamais, ce putain de deuil. Ils sont partis. Et ils ne reviendront jamais. Jamais, vous entendez ?! Mon monde s'est brisé et ça ne redeviendra jamais comme avant. Mais il est certain que si vous me faites passer pour une putain d'enfant gâtée qui a besoin d'aide, ça marchera pas. »
Son ton était cassant, ses yeux étaient froids et chacun de ses mots me tranchaient le coeur telle une lame de scalpel. C'est parce qu'elle avait totalement raison.
« Andréa, j'entends ce que tu dis et je le comprends, mais..
- Non, me coupa-elle. Vous comprenez que dalle monsieur Gomez. »
Elle m'avait rejeté comme une merde. Et j'avais horriblement honte.
Elle se leva brusquement et attrapa son sac à l'effigie des Beatles. Elle se dirigea vers la porte et pris la poignée entre ses doigts vernis de noir.
« Andréa, je..
- Allez vous faire voir. »
Et elle sortit en claquant la porte. Je restai là, les bras ballants, abasourdi par ses mots. Je m'en voulais. J'avais honte. Je voulais m'excuser.

ELLIPSE DE LA JOURNÉE

17h30 venait de sonner, indiquant la fin de ma journée. Crevé, j'entrepris de ranger mes affaires. Je savais que Andréa avait des options en plus qui lui faisait finir à 17h30 également. J'espérais de tout coeur pouvoir la trouver avant qu'elle parte pour m'excuser.
Je ferma la porte à clé et descendit les escaliers très rapidement, priant pour croiser Andréa. Et mon voeu fut exaucé. Car je vis Andréa, de dos, fouillant dans son casier. J'attendais que le coin soit désert pour m'avancer vers elle.
LANCEZ LA MUSIQUE
« Andréa.. » l'interpellait-je.
Je vis son corps se raidire à l'entente de ma voix. Elle se retourna, une lueur de rage dans les yeux.
« Je pensais avoir été claire professeur.
- Andréa, je..
- Taisez vous ! »
Elle tenta de partir mais je la bloqua contre son casier avec mes bras.
« Tu vas te taire et tu vas m'écouter. Je m'en veux énormément pour mes mots de tout à l'heure, Andréa. J'ai parlé trop vite. Je comprends ton envie d'être comme les autres. Mais pourquoi être si froide ? Soit toi-même, Andréa. Si tu le veux, tu peux redevenir l'enfant souriante que tu as sûrement été. Ton monde ne redeviendra jamais comme avant, c'est sur. Mais tu dois rester toi-même. Pour ceux qui sont encore là. Tu n'es pas seule, Andréa. Rends-toi en compte. Tes parents seraient fiers de te voir souriante malgré ta douleur. »
Durant mon monologue, ses grands yeux bleu ciel s'ouvrirent petit-à-petit et se bordèrent de larmes. Sa bouche rosée tremblotait. Ses joues rougissaient. Ses épaules tremblaient entre mes mains. Et sans que je m'y attende, son corps frêle et fragile se retrouva contre le mien. Je resta un instant surpris, avant de décider d'entourer son corps secoué de mes bras. Une chaleur anormalement agréable pris possession de mon être.
« Je me sens conne, professeur.. » murmurait-elle contre mon torse. Elle sanglotait contre moi, tandis que je caressai ses cheveux pour la consoler.
« Ils me manquent, professeur, si vous saviez.. Je ne sais pas comment faire pour que tout redevienne comme avant.. »
Je pris son menton entre mes doigts et plongea mon regard émeraude dans ses deux diamants azur.
« Écoute. Tu sais aussi bien que moi que ce ne sera plus comme avant. Mais tu mérites d'avoir une belle vie. Et tu es assez forte pour réussir à vivre. J'en suis certain. »
Elle me regarda dans les yeux, et je lis simplement dans son regard la gratitude qu'elle avait pour moi.
Elle se décolla ensuite de moi, et partit lentement. Son départ causa un vide en moi, un manque. Manque que je ne suis pas sensé ressentir. Pour mon élève de 17 ans. Putain, dans quoi je m'étais embarqué. Je ne pouvais pas. C'est mon élève. Il fallait impérativement que je remette une distance entre nous. Et très vite.

PDV Andréa :

Je pris le chemin pour rentrer à la MDA, totalement déboussolée. Il avait été si doux. C'était plus fort que moi. Je m'étais jetée sur lui. J'avais honte. Je me sentais faible et vulnérable. Je n'étais pas comme ça d'habitude.
Je pris mon téléphone et, pour me changer les idées, je lançait la chanson "Big big world" de la chanteuse Emilia.

I'm a big big girl
In a big big world

Je pensais à l'arrivée surprise de ma tante Silvia, la soeur jumelle de ma mère. Elle m'avait proposé d'emménager chez elle. Quitter la MDA pour de bon. Retrouver une famille. Mais devoir quitter mes amis. Seul une personne pouvait venir.

It's not a big big thing if u leave me
But I do do feel
That I do do will
Miss u much

Emil et Théa étaient tout de suite exclus : je les adorait, évidemment, mais je préférais aider quelqu'un qui en avait besoin. Eux étaient très bien à la MDA. Tout se jouait alors entre Marvin, Gaëlle, Caro et Mathia.
Mathia serait certes dur à quitter mais il se débrouillera bien sans moi.
Caro, je ne me voyais pas la quitter. Elle était mon alter ego, ma soeur jumelle.
Gaëlle, sous ses airs "j'ai tout vu, tout connu" serait perdu sans moi.
Marvin le serait également.
Jamais on ne m'avait demandé de faire un choix aussi difficile.
C'est comme si on me demandait de choisir entre m'enlever le coeur ou les poumons. Les deux m'emmeneraient à la mort.
Mon cellulaire vibra dans ma poche, interrompant mes pensées. Un message de Caro justement s'afficha sur l'écran d'accueil.

De : Bichette
À : Andréa
À : 18h06
Poupeyyyyy tu viens me chercer ?

Mon sang se glaca dans mes veines. Caro était dans le même lycée que Adam. Je savais que y aller impliquait un risque énorme de le croiser. Je réfléchis à la vitesse de la lumière. Puis je pris mon cell et écris :

De : Andréa
À : Bichette
À : 18h07
ok mi corazon, j'arrive

Et je pris la rue inverse pour me rendre au lycée.
Arrivée devant l'établissement, je m'appuyai sur un muret, attendant la sortie de Carolyne.
Quand, depuis la porte, je vis Adam, aux bras d'une fille de taille moyenne, les cheveux teints en blanc, habillée dans un style gothique.
Depuis là bas, ses yeux se posèrent sur moi. Son expression faciale se ternit et il détacha vite son bras de la fille à ses côtés. Il sortit en trottinant et arriva à ma hauteur.
« Andréa, fit-il. Qu'est ce que tu fais là ?
- Ne crois pas que c'est pour toi que je suis là.
- Andy.. murmura-il en posant une main sur mon épaule.
- Ne me touches pas tu vas me salir.
- Wow.. Toujours autant de repartie à ce que je vois..
- Et toi toujours aussi con.
- Bon écoutes. Je vais pas y aller par quatre chemins. Tu me manques. Je regrette l'époque où on était ensembles.
- Bah écoute mon grand, j'ai vu ta nouvelle meuf, le regret est justifié.
- Andréa je suis sérieux. Je crois que je t'aime toujours...
- Chacun ses problèmes.
- Andréa putain j'essaye de te parler sérieusement ! Je suis pas là pour voir lequel de nous deux descendra l'autre plus bas que terre le premier.
- Bien. Parlons sérieusement alors. Je t'écoute.
- Je t'aime.
- Chuuut..
- Hein ?!
- Écoute..
- Écoute quoi ?!
- Le vent que tu viens de te prendre connard. »
Et je le laissa là, seul, pour aller rejoindre Carolyne qui me faisait signe depuis le trottoir d'en face.
« Dis, demanda-elle, c'était pas ton ex, Adam ?
- Non. Rien qu'une erreur du passé. »
Nous fîmes le chemin en sens inverse en riant. Pendant ce temps, je me demandais qui allais-je choisir.. L'image de Lizéa, la nouvelle habitante, venait de me surgir à l'esprit.. Elle semblait mal en point.. Je ne pouvais pas la laisser seule.. La choisir au lieu de mes meilleurs amis faisaient-ils de moi une amie indigne..?
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Salut à tous !
Aujourd'hui, un chapitre assez court, certes, mais je n'avais pas posté depuis un bon moment et je ne voulais pas vous laissez dans l'attente trop longtemps..
Mais j'en profite pour vous poser une question.. Entre nous soit-dit, moi-même je ne sais pas avec qui emménagera Andréa chez sa tante. Alors je me suis dit que vous pourriez choisir ! Le choix se fera entre Carolyne, Marvin, Éloïse, Gaëlle, Mathia, Lizéa, ou bien qu'elle reste à la MDA !
À vous de choisir ! Vous serez les seuls à pouvoir décider, la décision finale sera prise par vous ! Alors à vous de voter en commentaires !

J'attends vos votes, commentaires et réactions avec impatience !

Énormes bisous,
Mathou <3


El precio del amor [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant