Le tourment

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Elle avait enlevé ses vêtements, dénoua ses cheveux roux, enfila sa longue chemise de nuit a manches.

Elle s'était glissée dans son lit, lasse, la tête aussi lourde qu'une citrouille. Elle revoyait avec frénésie, le visage d'ange de son frère, ces cheveux d'ébène qui étaient si différents des siens, roux presque rouge. Jamais elle n'aurait penser que son amour démesuré pour son frère allait prendre une telle envergure.
- Que Dieu me punisse je suis en train de perdre la raison. Que vais-je donc faire ?

Soudainement elle fut prise de honte. Son cœur allait-il s'arrêter? Il l'a faisait souffrir en l'incluant a choisir entre ce qui est pur et impur. Elle connait tout cela, mais son être s'y refusait.

Et cette...Anglaise! qu'elle haïssait. Si cette petite Catin n'était pas là, tout aurait tellement été mieux. Elle aurait vécu avec son frère, sans le toucher,sans lui révéler, la douleur qui la tourmentait, mais elle serait heureuse car elle serait a ces cotés, mais l'apparition de cette femme a déjoué ses plans et sa jalousie s'est réveillée, féroce et destructrice. Elle haïssait cette femme.

Mon frère est a moi..se dit-elle et je capterai toute son attention. Jamais il ne s'intéressera a cette pimbêche..

C'est ainsi que par désespoir et par peur, son visage se figea dans un sourire. Oui.

Elle descendit rapidement de son lit et sortit de sa chambre. Doucement elle s'approcha de la porte, ses mains fines touchèrent le bois, elle approcha une oreille dans le but d'entendre un quelconque bruit

Il n'y avait que le bruit d'un jet d'eau. Doucement elle tourna le poignet de la porte et entra dans la chambre. Elle regarda autour d'elle, la chambre empestait la cigarette et le lit était défait, des papiers partout, au sol gisait une bouteille de vin vide. Ici il régnait un désordre incroyable. Une chemise sur le lit, elle s'assit, et toucha timidement la chemise comme si elle était brûlante. Elle regarda autour d'elle et la prit entre ses mains

Elle était chaude, elle ressentait maintenant toute la chaleur de ce corps entre ses doigts si jolis. Elle la serra contre elle, et sentit l'odeur de tulipe lui caresser doucement les narines, ainsi que l'aigreur de sa sueur. Elle poussa un soupire. Les yeux fermées, elle continua de serrer ce bout de chemise contre son coeur. Elle rêvait. Que c'est beau l'amour...cette passion d'aimer a la folie, de ressentir dans un bout de tissu ce bout de la personne aimée, ce tissu..Elle en était jalouse. Il touchait l'être aimé, s'imprégnant de son odeur, caressant sa peau. Elle fut soudain prise d'une douce tristesse qui ressemblait plutôt à de la résignation. Quand soudain une voix forte et autoritaire la fit sauter du lit.
- On peut savoir ce que tu fais ici a cette heure jeune fille!

Les yeux de l'enferWhere stories live. Discover now