L'opium de tes lèvres

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Le visage d'Amanda se ternit face a son frère qui se tournait vers la porte en essayant de bien paraitre un minimum. Les yeux verts lançaient maintenant des éclairs et les petites mains se crispèrent de rage

FACE A DIANA

Quand Edward m'apparut a la porte il me fixait et me lança un sourire excessivement gêné. je plaçai mon regard sur sa droite et je vis la petite silhouette rousse en vêtements de chambre se glisser lentement vers la salle de bain et claquer la porte, c'est la voix d'Edward qui ramenèrent mes yeux vers lui

- Je suis désolé, ma princesse, ma sœur et moi on s'amusait a jouer aux échecs. c'est une adepte, on y jouait souvent lorsqu'on était plus jeune

- Vous auriez pu m'inviter je m'ennuie un peu et ce vent glacial ne me fais pas de bien, au lieu de vous enfermer nous aurions pu jouer tous les trois

Je le lui dis de manière a lui faire comprendre que franchement je n'étais pas d'accord que je m'inquiétais. Mais ce regard finit par me dissuader  de continuer sur ce chemin ainsi que les paroles qui suivirent :

- Écoute moi, il y a des choses entre elle et moi qui sont nos privilèges.. ne le prends pas mal. Mais c'est ma sœur, une sœur qui a beaucoup comptée pour moi autrefois et que j'ai retrouvée. Laisse moi s'il te plait vivre ses instants avec elle... je le désire. C'est important.. mais..

Il s'avança près de moi et me prit par les deux joues, en ancrant ces yeux émeraudes dans mes océans.

- Je te promets que la prochaine fois ce sera rien que nous trois..

Il déposa un baiser sur mon front, tandis que mes yeux validaient ce qu'ils venaient de me dire. il s'éloigna et me ferma la porte au nez, doucement comme une ombre. Je ne dis rien. N'est-ce pas mon futur mari.. j'ai plus le devoir de lui obéir que de faire un scandale pour une simple banalité.

Edward avait refermé la porte. Son sang ne faisait maintenant qu'un tour, une chaine invisible l'emprisonnait dans cette chambre et cette chaine était deux bras blancs comme le lait qui étreignaient sa taille en ce moment. La petite voix mignonne chuchotait maintenant

- Elle est partie..?

Edward aquiesca de la tête, tandis que les petits bras serraient plus fort encore, des chaines a chaleur humaine, qui lui parcourait l'échine comme mille caresse. il se détacha cependant de cette étreinte et vint se positionner face a l'énorme bocal de fer par terre.

D'une main tremblante, il alluma le petit four, tandis que sa sœur accourait pour ouvrir le bocal..

Bientôt.. d'épaisse fumées vertigineuses enveloppait la chambre. ils respiraient en silence sans dire un mot, couchés l'un a cote de l'autre. L'épaisse chevelure rousse enveloppait la poitrine de son frère qui en respirait aussi l'innocence, mais aussi une certaine perversité, une damnation éternelle, mais rien ne comptait plus que l'instant présent.. cet instant qui valait une mine d'or, il regardait maintenant les lèvres rouges bouger doucement , la fumée s'échappant, les yeux émeraudes si magnifiques, des cils aussi long que le fleuve Euphrate.. oui une beauté surprenante, elle aurait pu être la réincarnation suprême de n'importe quelle reine et Edward la regardait..il continuait.. ce n'était plus l'opium qui le faisait vibrer mais ce petit corps couvert d'une simple mousseline cette chevelure si épaisse et ces lèvres si rouges qu'on aurait dit du sang frais..

Les yeux émeraudes se levèrent vers lui enfin, le corps se glissa en avant.. tel un serpent dont les lèvres restèrent fermés, flairant. Arrivée a la hauteur des lèvres de son frère qui sentant le danger pour la première fois ne pouvait plus bouger.. ce n'était pas un danger ordinaire..

les lèvres s'approchèrent encore.. douce félicité. Il en tremblait, elle allait surement l'embrasser..

Ce n'est pas ce qui se passa.

Portant la fumée dans sa bouche, elle lui passa cette même fumée au  creux de ses lèvres brulants...

l'illusion du rêve le fit pâlir... un baiser de fumée.. un baiser berce d'illusion.. tandis qu'il aspirait cette fumée, Une petite larme sur les joues de sa sœur le rendit perplexe..

- Mon âme est comme cette fumée je te la donne

je te la rends dans mon dernier souffle sur le bout de mes  lèvres

Ne regarde pas mes larmes

ce sont des couteaux tranchants

des couteaux d'amour et en même temps de haine

prends juste mon âme entre tes lèvres

qu'elle parcourt ton corps

comme moi je ne peux le faire

qu'elle te caresse

comme j'aurais voulu

et qu'elle t'aime

comme moi je t'ai aime

elle est en toi maintenant

comme moi j'aimerais être...

Les yeux de l'enferWhere stories live. Discover now