Les yeux de l'enfer

C'est a cause du Soleil

Le soleil s'était levé, froid et les yeux de Diana étaient rougies, bouffies par des larmes comprimées, elle entendait d'une oreille lourde, la petite voix cristalline chanter des notes magnifiques, si ce n'était pas la sœur de son futur époux, elle la tuerait peut-être?, comment dire qu'une jalousie tout simple naissait deja, on aurait dit une teinte sale sur une robe de mariée, le sang entre les cuisses d'une femme distinguée, une tache. Mais elle se tut, se prépara normalement comme toute anglaise, son devoir avant tout.

Le soleil était radieux dehors. On voyait deja les gros nuages noirs qui hier avaient fait pâlir le ciel s'en aller loin de la terre des Naviere. On pouvait entendre sur la galerie, Une voix fraiche, limpide répéter ses notes avec une elegance sans pareil, les cheveux de braise retenus par une longue tresse brutale et épaisse, le visage concentré qui n'enlevait pas une goute de sensualité a ce visage, A chaque note quelque chose semblait germer, en accord au son de sa voix, la douce mélodie s'échappait de ses lèvres d'où jaillir quelques morceaux d'apaisement, de joie et de jeunesse

Le soleil était mortel aujourd'hui, mais dans la chambre du vieux Père tout paraissait si froid. Longtemps ces fenêtres avaient été condamnées depuis la mort de sa femme, cependant, il pouvait sentir la chaleur de ce vieil ami transpercer ces morceaux de bois et de fers tout aussi vieux que lui pour lui chuchoter des souvenirs si doux et si cruels, et la voix qui l'accompagnait lui donna une vive répulsion.

Elle chante..tout comme toi tu chantais autrefois mon amour... annonçant le printemps de ta voix...elle chante..comme toi

ces quelques mots, lâchés avec tristesse, les mains veineuses et ridées s'emparèrent gracieusement d'une photographie d'où l'on voyait rayonner le visage d'une jeune femme dont on pouvait deviner les cheveux roux, avec un regard intense, le magnifique visage sur lequel le pauvre homme versa des larmes douloureuses.. et brusquement la serra contre son cœur

Le soleil était brulant, et dans la chambre du jeune Edward ou celui ci se faisait insistant, face a son miroir ou il avait déposée un récipient écaillé qui contenait une eau chaude et son visage parsemé de crème blanche son rasoir a la main, ce soleil jouait avec lui et la voix claire d'Amanda le faisait un peu rêver, si bien qu'il se coupa, la douleur vive le fit sursauter

- elle a une voix de sirène, mais celle-ci mange les hommes, dévore les marins, comme elle est justement en train de le faire

Chuchota t-il en regardant le sang entre ses doigts, tandis que la voix s'élevait plus haute, plus folle encore, Elle ne se souciait guère de son entourage, ni de leurs pensées en ce moment aussi bien que son insouciance et son amour enfantine l'emmenait au loin vers les montagnes solitaires. Car tous, leurs pensées, leurs déductions, leurs actions. Ils croient rêver et chacun dira a leur tour

- Mon humeur, je pense que c'est a cause du soleil.