La fille au parapluie bleu [terminé]

Chapter -IV-

Chapter 4

Le vendredi, j'avais beaucoup de mal à suivre en cours. Pour cause, je n'avais pas beaucoup dormi la nuit, ressassant sans cesse les événements qui s'étaient passés. Je devais sans arrêt batailler pour ne pas fermer de fatigue mes yeux cernés en cour. Allan me lançait parfois quelques regards appuyés, mais je secouais discrètement la tête. Axel s'était également aperçu que quelque chose d'important pour moi avait eu lieu, mais n'était pas encore venu me questionner.

Des questions tournoyaient sans cesse dans ma tête. Pourquoi est-ce que mes parents étaient-ils comme ça ? Etais-je une enfant non désirée ?

...

A la récréation, j'allai m'enfermer dans les toilettes. Je n'avais pas envie d'être au milieu de personnes qui n'en avaient strictement rien à foutre de moi. Je me calai sur la cuvette fermée et ramenai mes jambes contre moi. Je mis mes écouteurs et lançai une playlist pour faire passer le temps. Mais j'avais oublié que les toilettes étaient le repère des filles en manque de maquillage. Elles débarquaient là, se plantaient devant le miroir, et au son de leurs « Oh mon Dieu, j'ai grossi, » « Merde, mon mascara a coulé » et autres cris narcissiques, se remaquillaient avec tout leur arsenal de produits cosmétiques. Au bout de cinq minutes de cris, j'en eus assez. Je me levai, ouvris la porte de la cabine où j'étais planquée, faisant sursauter toutes les autres personnes présentes dans les toilettes. Je sortis de là et me dirigeai vers une salle de classe vide.

Là-bas, je m'accoudai à une fenêtre qui était ouverte, et observai le dehors. Des personnes étaient éparpillées un peu partout dans la cour, profitant qu'il ne pleuvait pas. En portant mon regard plus loin, j'apercevais les immeubles de la ville, et en regardant encore un peu plus loin, j'apercevais la mer. Oui, la ville est située sur le littoral. Et en voyant cette étendue d'eau si vaste, je fus prise d'une envie folle de tout laisser là et d'aller nager. De laisser tous mes soucis et d'aller me perdre dans cette immensité. J'étais tellement prise par cette idée que j'amorçai un mouvement de recul, avant de me souvenir que j'étais au lycée. Et la porte qui claqua derrière moi me le rappela également.

Je me retournai et tombai face à face avec Axel. Ce dernier m'observait avec inquiétude. Il finit par me demander :

« - Tout va bien Julie ? »

Que répondre à ça ? Je ne le connaissais pas assez pour lui livrer ce qui me tourmentait, mais j'en avais terriblement envie. Malgré qu'il m'aie dit que je pouvais me confier à lui, j'avais encore des hésitations. Il était bien réputé pour sa discrétion, mais même. Je ne pouvais pas. Je marmonnai :

« - Oui, c'est juste... La fatigue... »

Je vis bien qu'il n'était pas dupe et qu'il ne croyait pas un mot de mon excuse. Mais il soupira et répondit :

« - Heureusement alors que les vacances sont ce soir. »

Attends... Les vacances sont ce soir ? Je le fixai en fronçant les sourcils, et il rit doucement :

« - Oui, c'est ce soir. D'ailleurs, j'irai à la plage environ tous les jours, donc si jamais tu as envie de compagnie, n'hésite pas à me rejoindre. »

La sonnerie retentit, interrompant notre conversation, mais je vis bien qu'il était inquiet pour moi. Je détournai le regard et allai m'asseoir. Aucun élève normal oubli les vacances, enfin...

...

C'était le soir, et j'errai dans mon appartement. Cela faisait environ une heure que je faisais les cent pas dans mon salon. Je n'avais pas revu mes parents, et cela me soulageait. En effet, durant le (court) trajet de retour, j'avais la peur sourde de les voir surgir au coin d'une rue. Mais heureusement, cela n'était pas arrivé.