Aвιgαιℓ

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Mon père ce gare dans l'allé. Je sors de la voiture en compagnie de mon frère, anxieuse de revoir ma mère et Heather. Toutes deux, n'ont pas souhaité participer à la convention de Papa qui eu lieu à New-York. Je m'engouffre dans notre demeure, me chamaillant avec Caleb pour des broutilles comme à notre habitude. Lorsque nous installons dans le séjour, un lourd silence plane sur la pièce, comme si la maison semblait vide. Heather n'étant surement pas là, je m'attends à voir ma mère faire irruption dans la pièce, puis nous prendre dans ses bras. Mais rien ne ce passe. Il fallait ce rendre à l'évidence personne n'est présents. De la gouvernante aux servantes. Bizarre, maman m'a assuré qu'elle ne bougera pas de la maison tant que nous ne serions pas rentré. Elle a du avoir un contre-temps bien que sa voiture n'a pas bougé, garé toujours à la même place que d'habitude...

Néanmoins, je me lève, monte dans ma chambre afin de prendre une douche. Je rentre dans ma salle de bain, prête à me déshabille lorsque j'aperçu une masse dans ma baignoire. Je m'approche lentement, tétaniser en repoussant mes idées noires. Non ce n'est pas possible, ça ne peut pas arriver pas à moi, pas à nous, pas à elle ! Pourtant, je suis là, regardant plein d'effroi son corps sans vie immerger sous l'eau. Alors instinctivement, me diriez-vous, je pousse un cri strident. Le temps que mon père et mon frère arrive, mes jambes ont chancelé à terre. J'amène mes mains toutes tremblantes sur sa joue. Je l'a retire brusquement, le choque thermique entre mes doigts brûlants et son corps gelés est bien trop importante.

- Non... Non... Non ! hurlai-je, tu ne peux pas me faire ça !

Je l'a secouais en vain. Dans le désespoir, on agit de manière idiote et bien je pensais au plus profond de mon cœur que cet acte pouvait la réanimé. Cependant, je me fourvoyais, rien de se que je peux faire ne l'a ramènera. Mais je persistais, encore et encore.

- Arrête Aby ! S'écrie Caleb. Arrête...

Il m'extirpe en arrière, me contraignant à la lâcher. Les larmes coulaient à flot, mais je ne l'ai remarque à peine. Une douleur insaisissable m'emparait dans la poitrine. J'en suffoque presque. Pourtant, ce n'est pas ça qui me fait le plus souffrir. Oui, ma mère est morte, mais c'est invivable quand on devient la personne qui découvre son corps inerte dans sa propre baignoire. Je me sens sale, j'ai les mains sale malgré que je n'ai rien fais. C'est comme si le destin souhaite m'offrir une culpabilité qui m'empêcherait de vivre, qui m'étoufferait jour après jour, m'anéantissant année après année. Alors oui, j'ai le droit de pleurer comme une gamine, car rien ne sera comme avant.

- Calme-toi Aby..., me supplie presque Caleb d'une voix étranglé.

Mon regard croise le sien. Ses joues sont intactes, sans larmes contrairement à ses yeux bleu humides. La souffrance est beaucoup plus dur lorsqu'on la refoule...

- Tu n'as pas le droit de me demander ça !Clamai-je. Je viens de découvrir le cadavre de notre mère dans ma baignoire donc dans ma chambre et j'ai laissé mes empreintes sur elle, je fais une pause reprenant mon souffle. Je suis le parfait accusé !

- Sauf que t'oubli une chose, renchérit mon père, tu n'as rien avoir la dedans.

Il est comme Caleb, pas de pleure. On peut juste lire sur ses traits une grande culpabilité ainsi que de l'effroi.

- Le rapport d'autopsie ne dira pas ça.

- Fais-moi confiance, poursuit-il, je trouverai le coupable quoiqu'il m'en coûte. Cependant, j'ai promis une chose à votre mère.

Mon frère et moi le regardons surpris.

- Quoi donc, quémande Caleb sèchement.

Mon paternel jette un rapide coup d'œil au corps de ma défunte mère avant de se retourner vers nous le visage dur.

- Vous devez partir, vous ne devez pas rester dans cette maison et encore mois dans cette ville. Je ne souhaite que votre bien alors partez et ne vous retourné pas pour l'amour de Dieu.

Je fronce les sourcils. Ceci est un acte complètement insensé de la part d'un père qui vient de perdre sa femme et qui chasse ses enfants de leur propre maison. Il faut qu'on m'explique, car il doit nous protéger certes, mais on doit rester sous ses yeux pour ça, pas à l'autre bout du pays.

- Raison de plus pour rester uni et en famille. Tu sais très bien que Heather ne s'en remettra pas comme ça, et encore moins si son père n'est pas avec elle, lui fis-je remarqué chevrotante.

Au tour de lui de froncer des sourcils. Il passe une main sur sa tempe, le frottant agacé.

- Tu as confiance en moi ?

- Oui, mais...

- Alors, faites ce que je vous dis, nous n'avons plus le temps ! Scande-t-il.

Caleb pousse un long soupir.

- Aby ramasse tes affaires on va y aller si c'est la dernière volonté de notre mère.

Je l'observe sidéré. Depuis quand Caleb prends le partie de notre père ? Je les dévisage méchamment avant de sortir de la salle de bain. Je ramasse deux trois habits aux hasards dans un sac, passant par la chambre de ma sœur en faisant de même, car je suppose qu'elle nous suit aussi. En revenant dans ma chambre je les entends murmurer, pas assez fort pour décrypter la conversation. Mais j'entends ceci :

- Il va s'en prendre à vous. Alors fais attention car il est sans pitié.

Je me résous à fermer ma bouche, car ils me répondront pas, pas aujourd'hui en tout cas. J'inspire profondément et je lâche.

- Je suis prête.

Prête à affronter le désespoir, et le gouffre qui m'attends au dehors. Fini la vie de princesse, bonjour le destin meurtrie et sans pitié.

Caleb sors de la chambre sans un regard. Il ne veux pas qu'on voit sa tête, qu'on traduit sa peine qui lui ronge le cœur.

- Rejoins-moi dans la voiture, croasse-t-il en passant près de moi.

Je me tourne à présent vers mon père qui me regarde comme si je suis une petite chose fragile. Je détourne les yeux, m'avance vers mon bureau. Je prends un stylo et commence à griffonner un semblant de lettre que je range ensuite dans une enveloppe. J'inscris alors son nom dessus : Jacob.

J'emporte la lettre avec moi, et avant de quitter ma chambre, je saisis un cadre photo. Nous étions tous présent sur cette photo, nous réjouissant d'un bonheur parfait qui nous est aujourd'hui arraché. Vous connaissez cette douleur trop poignante qu'aucune larme n'en sors ? Eh bien je vais vivre avec jusqu'à quand ? Je ne sais pas.

- Au revoir papa, tu auras au moins été un bon mari ainsi qu'un père aimant jusqu'à aujourd'hui...

Sur ces paroles poignant et pas très fin de ma part, je pars sans me retourner, comme il le voulait, sans regret...

Avant de monter dans la voiture, je glisse la lettre dans la boite aux lettres des Miller.

- J'espère que tu ne m'en voudras pas trop, marmonnai-je à moi-même.

Lorsque je rejoins la voiture, Heather viens de franchir le seuil du portail l'air désemparé.

- Qu'est-ce qui ce passe ? demande-t-elle étonné.

- Monte, ordonne Caleb.

Elle s'exécute. Caleb peut se montrer très autoritaire, pour notre plus grand malheur.

- Je vous avertie tous de suite, lance mon frère, Pas de question, Pas de plainte, sinon je vous laisse sur le bord de la route. Prenez ce voyage comme une de ces conneries pédagogique.

- Pédagogique ? Ajoutai-je en cœur avec Heather.

- Une chasse à l'homme est pédagogique selon vous ?

Il esquisse un demi-sourire en coin. D'accord, il est clairement devenu fou.

- Bien, et qui vas-t-on chasser ? Interroge Heather.

Caleb la contemple comme si elle venait de prononcer une idiotie.

- C'est nous les proies, conclut-il d'un ton glaçant.




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Chapitre modifié le 30/07/2016.

RegretWhere stories live. Discover now