Sang d'Alpha

Chapitre 16

Le jour du couronnement était arrivé. Je ne pouvais pas croire que j'allais devenir officiellement membre de la royauté... j'allais devenir pas moins que la reine des loups-garous en personne! C'était comme un rêve. Évidemment, ce ne l'était pas, car ça se produisait droit devant mes yeux, qui étaient eux-mêmes rattachés à mon corps on ne peut plus éveillé. Des centaines de pensées se bousculaient dans ma tête, m'empêchant de me concentrer sur ce que mon père disait, devant tous les membres importants de toutes les meutes existant qui se trouvaient dans la salle du trône, l'écoutant attentivement. Peut-être devrais-je prendre exemple sur mon futur peuple, mais j'en étais incapable. Tout ce que j'arrivais à penser était le fait qu'Eric se trouvait à quelques mètres de moi et je pouvais sentir que mon loup ne voulait pas rester immobile en attendant que la couronne ne se pose sur ma tête. Tout mon être me criait d'embrasser mon âme soeur, mais heureusement, ma tête était plus forte que mes hormones. Pouvez-vous imaginer? L'héritiaire fausser compagnie au roi en plein discours précédent le couronnement lui-même pour aller embrasser un homme? Non, ce n'est pas exactement une bonne image à projeter à ses citoyens. J'aurai amplement le temps de faire ce que je veux après l'évènement.

Mes yeux se détachèrent du corps d'Eric pour se poser sur le visage de ma mère. Je ne pu empêcher un tendre sourire d'apparaître sur mes lèvres devant ses larmes de joie. Mon sourire d'attendrissement laissa toutefois vite place à un petit rire étouffé à la vue d'Enzo essayant tant bien que mal de s'éloigner d'une femme assez âgée qui essayait de le charmer. Il faut croire qu'Enzo est un vrai charmeur de ces dames... à noter que je n'ai pas dit demoiselles. Mon attention retourna éventuellement vers mon père, terminant son discours. Quelques instants plus tard, une couronne assez lourde fut posée sur ma tête et après que le roi m'ait embrassé les joues, il se tourna vers son, enfin, mon peuple et annonça fièrement "Voici votre reine. Sa Majesté la reine Lexie Von Wulf." Puis, comme si c'était le signal, tous ceux et celles présents m'applaudirent et semblaient très heureux. Mes yeux retournèrent sur ma mère, pleurant d'un trop plein d'émotions joyeuses. Eric avait un bras autour des épaules de ma mère pour essayer de la consoler et quand nos regards se rencontrèrent, je sentis mon coeur battre un peu plus vite. Il me souria de toutes ses dents, comme s'il savait l'effet qu'il me faisait, quoique peu probable parce que je ne lui avait encore rien dit de sur mes sentiments à son égard. Notre contact fut coupé par le gloussement d'une femme, la même femme qui essayait de charmer Enzo. En parlant de lui, le pauvre semblait terrifié par le rire de la femme. Cette fois-ci, je me permis de rire devant cette scène et Enzo, en me voyant rire de son malheur, faussa compagnie à son admiratrice puis vint directement me voir.

"Ce n'est pas parce que tu es officiellement ma reine que je ne vais pas me venger pour avoir ri de moi... Tu sais, tes sujets ne seraient pas d'accord que tu te moques de ceux en détresse..."

"Oh, comme ce serait triste... et comment comptes-tu au juste te venger?"

"La beauté dans une vengeance, c'est que tu ne la vois jamais venir..." Dit-il en me faisant un clin d'oeil et un sourire narquois.

"Ouais, ouais, c'est ça! Mais pour l'instant, je ne vois pas pourquoi tu ne retournes pas avec ton âme-"

"Je te jure que si tu termines cette phrase, tu vas le regretter..."

Je le regardai d'un air de défi, puis je fis exactement l'opposé de ce qu'il voulait. "Âme sœur."

Dès que ces mots quittèrent ma bouche, le visage d'Enzo changea de couleur. Ha!

"Au diable la royauté, je vais te trucider!" Il fit un bond dans ma direction, puis réalisant ce qui allait m'arriver si je ne bougeais pas, je me sauva en courant. Bien sûr, Enzo me collait aux talons.