Chapitre 18.

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Je me réveillai avec un mal de tête pas possible. Je regardai autour de moi et je me trouvais encore sous la même tente, mais cette fois, Eric et Enzo n'y étaient plus. Oh non...

"Où sont Eric et Enzo?" demandai-je en tirant sur les cordes qui me retenait, mais la douleur perçante causée par ces cordes me fit arrêter. Quel genre de cordes était-ce??

"Si j'étais toi, je ferais attention... Vois-tu, j'ai trempé ces cordes dans de l'aconit, alors plus que tu tires, plus elles se resserent et plus elles te brulent par le fait même.

"Répond-moi. Où sont-ils?"

"Encore en vie, pour l'instant..." Puis il tira sur une corde qui fit tomber un rideau, derrière duquel se trouvaient Eric et Enzo. Je remarquai qu'ils étaient tous deux en sang et très peu de couleurs se trouvaient sur leurs visages. "Dans quelques heures ils se seront vidés de leur sang. La seule chose qui puisse les sauver est un de ces pouvoirs que tu es sensée avoir en toi."

Qu'avait donc dit Bernhard, l'homme qui avait fait ma formation, à ce propos? Ah oui! Je me rappelle. Je devais tuer quelqu'un de mes propres mains pour accéder à mes pouvoirs. Il m'avait dit que le jour venu où je serais prête, je le saurais. Je crois que ce jour est arrivé. Je n'en avais pas le choix. Si parmi mes pouvoirs j'ai celui de sauver Eric en Enzo, je devais faire le sacrifice. Je devais tuer quelqu'un sans aucun remord, de sang froid, et j'avais la personne parfaite devant moi. Bill Connors.

Je pris une grande inspiration et je tirai de toutes mes forces sur les cordes qui brûlaient ma peau, la transperçant, ma vision se brouilla, puis l'instant d'après, les cordes cédèrent devant les yeux abasourdis de Bill, qui recula d'un pas. Je ne perdis pas un instant : je sautai sur lui, sur ma proie, et je le plaquai au sol, mes mains trouvant leur chemin autour de son cou.

"Tu n'arriveras pas à me tuer, tu en es incapable. Tu oublies que j'ai gardé un oeil sur toi tout au long que tu as grandi! Tuer n'est simplement pas en toi. Tu es comme ton père, un pacifiste. La seule chose que tu es capable de tuer, c'est un insecte."

"Tu ne me connais pas depuis ces dernières semaines. J'ai beaucoup changé. On se revoit en enfer, insecte." Sur ce, je lui cassai le cou d'un seul mouvement. Le craquement résonna sourdement dans ma tête et ce fut avec horreur que je découvris que je n'avais aucun remord. Je venais de tuer un homme, celui que je croyais être mon père, mais aucun sentiment ne venait se manifester, autre que celui des étincelles dans mon corps.

Je me levai de sur le corps sans vie de Bill, puis je regardai mes mains. Elles brillaient, littéralement. Qu'est-ce qu- Non. Pas le temps pour ça. Je me dirigeai rapidement vers Eric et Enzo et je plaçai mes mains sur le torse d'Eric, puis celles-ci se mirent à briller jusqu'à en devenir lumineuses. Au bout de quelques secondes, je vis des couleurs revenir sur le visage d'Eric, puis quelques autres secondes plus tard, il revint à lui, plus aucune goutte de sang ne s'échappant de son corps. Je ne me laissai pas le temps de comprendre ce qui arrivait, je passai automatiquement à Enzo. La même chose se produisit, puis je criai-chuchotai-je de joie en les prenant dans mes bras, suite à mon action de leur sauver la vie à tous les deux, en ne tuant qu'une seule personne. Un insecte pour la société.

"Il faut partir avant qu'on ne nous surprenne! Vite, debout!" dis-je en prenant une main de chacun, les dirigeant à ma suite dans la direction d'où j'étais arrivée. Une fois assez loin pour que personne ne nous voit, nous arrêtâmes de courir.

"Lexie, comment as-tu fais tout ça? Comment as-tu pu nous sauver la vie?" demanda Enzo, en plaçant une main sur mon épaule.

"À ma formation, j'ai appris que je possédais des pouvoirs, mais avant de pouvoir les utiliser, je devais sacrifier une vie, sans aucun remord, de sang froid. J'ai tué Bill et j'en ai aucun remord, alors ce pouvoir est apparu comme ça alors que je pensais à vous sauver la vie. Il était hors de question que je ne vous laisse mourir. Enzo, tu es mon meilleur ami, tu m'es vraiment très cher." Je pris Enzo dans mes bras et je le serrai fort contre moi.

Sang d'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant