XIV. Perdue.

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Asma: tu l'as dit à Fouad?

Moi: non...

Asma: Anaïs tu abuses là! Ça fait déjà six jours que tu le sais. Six!

Non jures que je ne le sais pas?!

Asma: tu dois lui dire Ana...Dit-elle d'une voix plus douce.

Moi: Oui je sais...

Asma: Alors quand est-ce que tu comptes le faire?

Au même moment il entra dans la pièce.

Fouad: Il faut qu'on parle.

Moi: Asma je vais te laisser.

Asma: d'accord hbiba.

Je raccrochai & me mis face à Fouad.

Il inspira.

Fouad: alors pour commencer, j'ai vraiment pas apprécié ce que tu as fait dernièrement. J'ai conscience que mon comportement à ton égard n'a pas vraiment arrangé les choses et j'en suis vraiment désolé. Nous sommes adultes et nous devons nous comporter comme tels.

Jure? C'est toi qui boudais je te rappelle...

Lui: on vit ensemble et voilà...

Moi: j'ai compris.

Lui: amis?

Moi: oui...amis.

Lui: super alors.

Il me sourit. Ça faisait longtemps. Asma avait raison, je devais lui dire.

Moi: Fouad je dois te dire un truc...

Il fronça les sourcils.

Lui: vas-y je t'écoute.

Moi: en fait, c'est pas très facile à dire. Je...je...D'abord Fouad, je te promets que ce n'était pas prévu du tout. C'est venu comme ça...

Lui: T'es amoureuse de moi c'est ça?

Moi: hein?

Lui: Anaïs ça saute à l'œil que tu craques pour moi. Tu sais très bien que nous deux c'est mort depuis les 115.

Fierté quand tu nous tiens.

Moi: bien-sûr que non, je ne craque pas pour toi...

Il fronça à nouveau les sourcils.

Lui: Ah ouais? Alors qu'est-ce tu voulais me dire?

Moi: que...que...je suis super contente qu'on se reparle.

Il s'approcha dangereusement de moi jusqu'à me coller au lavabo de notre salle de bain. Il me fit un bisou sur la tempe, puis descendit dans mon cou et me fit un suçon qui m'arracha deux-trois gémissements. Quand il finit sa torture, il me susurra dans l'oreille...

Lui: Tu sais quoi Anaïs ? Je vais faire semblant de te croire mais surtout n'oublies pas que toi et moi c'est mort. Tu ne m'aimes pas c'est ça? Bah moi aussi. C'était juste un mariage forcé et rien de plus. Nous sommes "amis" et c'est bien mieux comme ça.

Il allait à présent franchir la porte de la salle de bain lorsqu'il se retourna vers moi.

Lui: J'oubliais le plus important...le premier qui tombe amoureux a perdu. N'oublies pas ça Anaïs, surtout ne l'oublies pas.

Moi: je n'ai sûrement pas fait exprès de t'aimer sinon je ne le serais pas. Dis-je en chuchotant afin qu'il n'entende pas.

Il s'en alla.

J'allais lui annoncer que j'étais enceinte de lui mais après ces paroles, je n'en avais plus tellement envie.

***

Je rentrai à présent dans mon deuxième mois de grossesse et Fouad ne le savait toujours pas. Les seules personnes informées étaient Perle, Inaya et Asma qui elle était déjà à son septième mois et quelques semaines de grossesse. Avec Fouad ça allait mieux, on était "amis". Les scores étaient même montés: Fouad 44 - Anaïs 42.

Les nausées étaient de plus en plus présentes dans mon quotidien, je dormais encore plus que la normale et manger n'en parlons même pas. Heureusement que mon ventre était encore plat parce que Fouad commençait à le remarquer. Il avait arrêté de découcher et était plus présent à la maison. On pouvait dire que c'était redevenu comme avant et c'était tellement mieux même si savoir qu'il ne ressentait rien à mon égard faisait atrocement mal. Lorsqu'il me demandait ce qui n'allait pas je répondais que j'étais malade et ça marchait.

***

PDV de Fouad.

Ça faisait déjà pas mal de temps que tout était redevenu "normal". C'était super bien mais malheureusement Anaïs était un peu malade du coup elle ne m'accompagnait pas vraiment aux soirées. Certes quand nous allions aux soirées ensembles, je passais la majorité du temps à gérer les autres meufs présentes mais j'aimais beaucoup le fait que elle soit là. On dansait ensembles, rigolait et elle se moquait des filles que je gérais: selon elle, elles étaient pas trop bien pour moi, trop moches ou encore trop vulgaires. Quand elle parlait ou dansait avec des mecs, je faisais paraitre que cela ne m'affectait pas et elle aussi faisait la même lorsque j'étais en très jolie compagnie.

Oui, il était vrai que je savais qu'elle était éperdument amoureuse de moi (sans trop vouloir me vanter, en toute modestie). Elle ne le savait pas mais ça se voyait vraiment.

C'était l'anniversaire de Khader alors on avait organisé une "méga soirée". Je n'en avais pas déjà parlé à Anaïs car vu qu'elle ne se sentait pas bien, je ne voulais absolument pas la forcer. Mais heureusement pour moi, les choses avaient tourné à mon avantage...

Hum!

Je grognai.

Quelque chose d'humide et d'étroit pressait mini Fouad...c'était plaisant, vraiment plaisant. Cette même chose faisait des vas et vient ce qui m'arrachait des grognements...c'était bon, vraiment bon.

Ayant les yeux fermés, je me demandai alors si c'était un rêve ou alors...

Moi -entre deux grognements- Anaïs...

Elle était complètement nue et avait mini Fouad dans sa bouche. Elle continua sa douce besogne tout en me regardant de temps en temps dans les yeux ce qui m'excitait encore plus que je ne l'étais. Elle savait comment faire avec moi, elle me rendait fou. Aussi bien que je n'arrivais pas à me lasser d'elle.

Moi: bébé...

Hum!

Moi -entre deux grognements- bébé je viens.

A l'entente de mes paroles, elle arrêta sa torture.

Elle: non mon cœur, tu viendras que lorsque tu seras en moi.

Moi: je suis aussi de cet avis.

Sans lui laisser le temps de répondre, je la pris par les hanches, baissai d'avantage mon caleçon et je rentrai en elle tout en soutenant son regard ce qui lui arracha un énorme gémissement. Nous fîmes l'amour au beau milieu de la nuit et nous nous endormîmes nus et enlacés.

Elle allait amplement mieux alors nous allions partir tous les deux à la soirée de Khader.

Je repensais sans cesse à cette phrase que je n'étais pas censé entendre vu qu'elle avait été prononcée dans un chuchotement: "Je n'ai sûrement pas fait exprès de t'aimer sinon je ne le serais pas".

Pour une raison qui me terrifiait, je m'étais éloigné d'elle pendant pas mal de temps. Pour une raison qui me terrifiait ça n'avait rien arranger. Pour une raison qui me terrifiait j'avais peur.

Je savais qu'Anaïs était éperdument amoureuse de moi mais ce que j'essayais de ne pas m'avouer c'était que moi aussi je l'étais.

Le premier qui tombe amoureux a perdu...

Fierté quand tu nous tiens!




Moi, mariée de force.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant