Moi, mariée de force.

II. La Khtoba.

Samedi arriva plus vite que prévu et à vrai dire mon humeur n'avait toujours pas changé. Je me rendis vite compte que mon père était très sérieux à propos de ce mariage. Ma mère m'avait acheté un caftan pour l'occasion. Même si elle n'était pas d'accord avec mon père, elle ne put rechigner. C'était l'enfer! J'avais même pensé à fuguer. Mais où allais-je partir? Et avec quel argent? Tout ce que je pouvais faire c'était d'accepter ce foutu mariage. Je pensais à divorcer après les deux mois qui suivraient le mariage. 

Le matin, maman vint me réveiller et bizarrement elle était souriante. Ce qui n'était pourtant pas le cas la veille. Naturellement je répondis à son sourire même si je n'étais vraiment pas d'humeur.

- Qu'est-ce qui te fait sourire?

- Cette journée ma chérie, cette journée. Dit-elle dans un soupire.

- Maman, es-tu consciente que c'est un mariage forcé ? Ne l'as-tu quand même pas oublié. Dis-je un peu confuse. Elle prit mes mains dans les siennes.

- Oui mon bébé, je le sais. Mais chérie, tu es ma première fille. Le mariage c'est sacré alors si moi ta maman je suis triste le jour de ton mariage, c'est comme te condamner à l'être toute ta vie. Je suis encore en vie et je vais assister à ça. Najma est encore si petite, elle n'a que 12 ans et seul Allah sait si j'assisterais à son mariage. Ton idiot de frère, je ne sais même pas s'il a une copine.

Nous éclations de rire. Ses mots arrivèrent quand même à me toucher. Je n'étais toujours pas contente mais au moins j'avais décidé de bien me comporter pour ma maman.

- Alors benthi lèves-toi et vas prendre une douche.

Après ces mots je m'exécutai. Lorsque je terminai, j'enfilai le magnifique caftan que maman m'avait acheté. Je me trouvai vraiment belle mais je n'avais pas la tête à ça. J'étais bien trop occupée à penser à mon futur époux, puis qu'il fallait l'appeler comme ça, et à comment il était. Alors je l'avais imaginé de trois façons. Selon moi, soit c'était un homme complètement bizarre, tout moche avec un accent fort, soit un vieillard et Dieu seul sait à quel point je détestais les hommes vraiment plus âgés ou alors c'était un Apollon. Bien évidement, pour moi la beauté était un critère important et non nécessaire mais bien-sûr, juste dans l'optique où je l'aurais choisi.

J'avais juste une envie et c'était de pleurer mais je savais que cela ne mènerait à rien.

***

J'entendis du bruit et des acclamations dans le salon, je conclus qu'ils étaient arrivés. Je commençai à stresser. Najma rentra dans la chambre en criant.

- Anana, ils sont là ! Devines avec qui tu te maries.

Elle était complètement surexcitée et je ne comprenais pas pourquoi. 

- Comment ça? Il n'est pas moche? Qui est-ce ?

J'étais bien plus curieuse que je ne le pensais et en même temps je ne connaissais absolument pas l'homme avec qui je devais vivre dans les jours à venir.

- Non, il n'est pas extrêmement beau mais il est mignon. Elle hocha ses petites épaules. C'est Fouad, le grand frère de ma copine Mina. Dit-elle toute contente.

- Mina? Elle a des frères, je ne le savais pas. Je l'ai déjà vu? 

Elle hocha de nouveau ses épaules puis prit ma main afin de me tirer hors de la pièce.

- Trop de questions Ana, je suis sûre que tu vas être contente. Puis Mina et moi on sera de la même famille. Viens on doit rejoindre tout le monde, maman a dit que c'est ton tour.

On se dirigea vers le salon. Il y avait mes tantes, oncles, cousins, mon frère, mes parents, sa famille et lui. Ma tante me donna un plateau qui contenait des gâteaux tandis qu'elle prit celui contenant le thé et les couverts. J'ai dû servir sa famille. Lorsque j'arrivai devant ses parents, je déposai le plateau je les saluai.