XVI. Laisse-moi oublier.

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Ça faisait déjà une semaine que je n'étais pas sortie de l'appartement d'Hamza et Asma. Je ne voulais pas rentrer "chez nous". J'avais décidé de railler définitivement Fouad de ma vie. Certes ça allait être le père de mon bébé, certes c'était super égoïste de ma part, mais il m'avait prouvé qu'il ne ressentait vraiment rien à mon égard alors allait-il ressentir quelque chose pour le petit être dans mon ventre? De toutes manières je ne voulais plus rien savoir. Je comptais demander le divorce et m'en aller, partir loin, très loin d'ici. Les deux premiers jours, il était venu mais je ne voulais pas le voir. Il m'avait supplié de lui accorder quelques minutes mais je ne voulais plus rien entendre et il n'était plus revenu.

Je soupirai, je n'avais pas envie de me lever mais il le fallait bien si je voulais que les choses bougent. Je me devais d'être forte pour mon bébé. J'allai alors prendre un bon bain pour relâcher la pression. Lorsque je finis de m'habiller, j'allai au salon pour avertir Asma.

Moi -en lui faisant un bisou- je vais faire un tour.

Asma - enfin tu sors hbiba. Voilà pour ton bébé tu dois être forte.

Moi -en lui souriant- ne t'inquiètes pas.

Asma - fais attention.

Je sortis de l'appartement.

***

Maître Fabien - Oui Mme Hassen, je comprends en effet. Seulement, il faut absolument que M. Hassen soit informé et pour cela il faut qu'il signe les papiers.

Je soupirai, Fouad n'allait jamais accepter de signer les papiers.

Moi - Maître, mon mari n'acceptera jamais de signer les papiers. Plus que je vous dis que ce sera une perte de temps.

Maître Fabien - ne vous en faites pas, nous allons lui envoyer les papiers par courrier et si dans un mois il n'a toujours pas signé, nous le ferons sans sa signature.

Moi - 1 mois ! Mais c'est trop. Je dois quitter Paris avant.

Maître Fabien - Je suis vraiment désolé mais nous devons suivre la procédure Mme Hassen.

Décidément, ça s'avérait plus compliqué que je ne l'avais pensé.

PDV Fouad.

Ça faisait déjà une semaine qu'Anaïs ne dormait plus à la maison et je ne m'imaginais vraiment pas dire ça mais Dieu qu'est-ce qu'elle me manquait. Je voulais juste ma femme. En plus elle attendait notre bébé. Je m'en voulais affreusement. J'étais parti la voir les deux premiers jours mais elle m'avait salement recalé et avec cette même fierté qui m'avait foutu dans ce merdier je n'y étais pas reparti. Cette fierté qui allait me tuer à petit feu. Pour apaiser cette douleur qui avant m'était complètement inconnue, je m'étais réfugié comme la plupart des hommes, que dis-je, comme la plupart des lâches, dans l'alcool. Je sortais juste pour aller au boulot.

J'avalai d'une traite le fond de mon cocktail.

Hamza - Vous êtes tous les deux malheureux Fouad!

Moi - J'ai tout essayé et elle ne veut rien entendre Hamza! Tu veux que je fasse quoi là?!

Hamza -en riant nerveusement- tout essayé? Mais big lol! Tu es venu les deux premiers jours Fouad. Elle était encore super en colère.

Khader - Wallah kho, si tu aimes ta femme n'abandonnes pas.

Moi - Écoutez les gars, elle m'a recalé salement alors elle ne veut plus rien. Je vais pas courir après elle toute ma vie aussi.

Hamza - Fouad, toujours et encore ta fierté mais frère, je te promets que tu t'en mordras les doigts.

***

J'entrai le digicode et la porte s'ouvrit. J'ouvris ma boîte au lettre et il y avait du courrier. Je le pris en prenant soin de bien refermer la boîte au lettre. Une fois dans l'appartement, je déposai le courrier sur la table basse et j'allai prendre une douche. Lorsque je finis, j'enfilai juste un short. J'avais déjà dîner au boulot alors je pris une bouteille de vodka et j'allai me poser devant la télé. Je mis une chaîne de sport, y avait un match: Réal Madrid 1 - 0 FC Barcelone. En regardant le score je pensai à nos "cap ou pas cap" avec Ana. Non ce soir je ne devais pas penser! Je me penchai pour prendre la bouteille de vodka sur la table mais à la vue du courrier, je le pris au lieu de la bouteille.

Je l'ouvris...

Boum! Ça c'était le bruit de mon cœur. Anaïs avait demandé le divorce. Je n'avais jamais eu aussi mal de toute ma vie je pense. Je ne pouvais pas signer ces papiers, il était hors de questions. Oui, j'étais fou amoureux d'Anaïs, je l'avais réalisé, accepté et j'étais aussi prêt à l'assumer. Maintenant qu'elle portait notre bébé je ne pouvais la laisser me filer entre les doigts. Cette fois-ci, je saisis la bouteille de vodka que je bus au goulot. Dieu qu'est-ce que j'avais mal!

PDV Anaïs.

Moi -en riant- ouais c'est sûr qu'Hamza il ne se plaint pas. On se demande bien pourquoi.

Elle me poussa la tête.

Elle -en riant- arrêtes Ana!

Moi - bon ok petite timide. Mais je te prom...

Je fus interrompue par le retentissement de la sonnerie.

Asma - wallah vas-y s'il te plaît Ana. Ce bébé me fatigue.

Je levai les yeux au ciel et j'allai ouvrir et refermer aussitôt la porte lorsque je vis Fouad mais il la bloqua avec son pied.

Fouad - Anaïs s'il te plaît! Nous devons parler.

Moi - Nous n'avons plus rien à se dire.

Fouad - Anaïs...je t'en prie...

Moi - Tu as deux minutes et pas plus.

J'ouvris la porte en grand pour qu'il rentre. Il entra et à sa vue Asma se leva.

Asma - Ah Fouad tu es là. Tiens je devais justement aller faire un tour.

Moi - ouais c'est ça! Et le bébé il ne te fatigue plus?

Asma - Non merci, ça va mieux.

Je levai à nouveau les yeux au ciel.

Elle s'en alla et nous nous assîmes sur le canapé mais il ne dit mot.

Moi - il te reste une minute.

Fouad - tu veux vraiment divorcer?

Moi - oui Fouad.

Il me regarda mais son regard avait changé, il était tellement triste. Mon cœur se déchirait encore plus.

Fouad - Anaïs je t'en prie ne me laisses pas.

Moi - c'est trop tard Fouad. As-tu signé les papiers du divorce?

Lui - Non.

Moi - mais pourquoi? A quoi tu joues?

Il se plaça à genoux devant moi. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il faisait.

Lui - Anaïs je t'en prie, ne me laisses pas. Dit-il en m'enlaçant.

Moi- Fouad...

Et là je fus plus que choquée lorsque la tête dans mon ventre, les bras m'enlaçant comme si j'allais m'enfuir, il renifla. Fouad était entrain de pleurer.

Lui - Bébé je t'aime wallah. Me laisses pas tomber s'il te plaît.

Je ne pus m'empêcher de pleurer aussi. A l'entente de ses pleurs mon cœur se brisait encore plus, il était meurtri.

Moi, mariée de force.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora