Chapitre 1- Courir.

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PDV Céleste Prince- Los angeles-

Je cours, je cours. Toujours plus vite, ils vont me rattraper, je ne peux pas les laisser faire. Je ne peux même pas me transformer, c'est trop risqué ici. Je regarde en arrière et vois les deux hommes qui me suivent depuis ce matin et que j'essaye de semer depuis plus de 10 minutes de course à pied. Le problème qui se pose maintenant c'est que eux sont entraînés, et moi mise à part mes quelques heures de course à pied de 4ème - ce qui remonte à bien des années - , je ne suis pas entraînée à courir longtemps et vite. Encore moins dans une ville que je ne connais pas.

 Que faire face à des mecs qui vont plus vite que vous, sont plus endurants et qui connaissent la ville dans tous ses recoins? Bah moi j'essaye, j'ai bien dis j'essaye de courir pour les semer.

Je tourne à gauche pour m'engager dans une petite ruelle assez sombre, qui pourrait me permettre de couper pour rejoindre l'avenue principale et demander de l'aide.
Mais lorsque j'aperçois le bout de la ruelle, le sourire vainqueur que j'avais disparaît immédiatement.
Je suis dans un cul-de-sac.
Un fucking cul-de-sac.
Des pas rapides se rapprochent alors que je me stoppe face au mur qui me piège avec ces hommes qui me veulent je ne sait quoi. Mais rien de bon, je le sens.
Les deux hommes se stoppent à environ un mètre de moi.

- Je pensais qu'elle allait être plus difficile à maitriser que ça. Limite trop facile. Ricane un homme dont je ne peux observer le visage.

Je me retourne vivement et lui réponds sèchement.

- Vous me voulez quoi? Je rétorque, comme si ils ne m'impressionnent pas.

En face de moi se tiennent non plus deux hommes mais bien cinq. Ils sont dans l'ombre mais je vois que c'est l'ombre la plus imposante qui parle.

- Regardez moi ça... Ta maman ne t'a jamais parlé de nous? Enchaine ce même individu.

Je recherche dans ma mémoire des choses que mes parents aurait pu me dire à propos de ses mystérieux hommes vêtus de noir. Mais rien ne me revient.

- Non, vous ne deviez pas être très important. Je soupire, essayant de dissimuler mon ignorance.

- Nous, pas important? Si tu penses que les personnes qui vont mettre fin à tes jours ne sont pas importantes, pense ce que tu veux. Il glousse, et de violents frissons s'emparent de moi.

J'avale ma salive difficilement, ils ont prévu de me tuer, rassurant.
Je me souviens de cette phrase que mon père disait toujours "Montrer  à l'ennemie qu'il te fait peur, c'est comme lui prouver qu'il a gagné".
Je me ressaisis vite et me redresse vivement.

- C'est beau de rêver. Je grogne, sur la défensive.

- Si j'étais toi, je ne jouerais pas à ce jeu avec nous, Céleste Prince. Il lance, commençant à s'énerver alors que son rire se calme enfin.

Je les regarde et grimace légèrement. Comment connaissent-ils mon nom et mon prénom? Je viens juste d'arriver. Et même si je reviens sur un État dans lequel j'ai pas mal habité, comment arrivent t-ils à me suivre partout comme ils le font? Et puis pourquoi ma mère aurait du me parler d'eux? Je réfléchis. Peut être que ce n'est qu'une expression?

- Ne fais pas cette tête, depuis la mort de ta mère je ne fais que te chercher. Dommage pour elle d'avoir prononcé ton prénom dans son dernier souffle, j'ai tout de suite compris que tu lui étais importante. Il m'explique comme si il parlait de son dernier passage à la douche.

Il parle de ma mère. 

C'est un sujet tabou pour moi, dès qu'on en parle je ne peux plus me contrôler.

L'homme qui était dans l'ombre tout à l'heure est maintenant en train de tourner tout autour de moi en me touchant les cheveux, mais je ne bouge pas. Non, j'essaye de canaliser mes envies meurtrières. Et de lui prouver que ses paroles ne m'atteignent pas.

- Mais tu sais j'ai eu beaucoup de mal. C'est vrai tu changes si souvent de ville. Je parierais que ce sont tes parents qui t'ont toujours dit de faire ça. Il continue, avec dans la voix un faux air triste.

- Comment connaissez vous mes parents? Je demande sur la défensive.

- Donc tu ne sais vraiment pas qui je suis? Il s'étonne après quelques secondes de blanc.

- Bah sinon je ne vous poserais pas la question. Je soupire, jouant la fille rebelle.

- Je suis celui qui a tué ta famille et qui va dans quelques instants refaire la même chose avec toi. Il rétorque, un sourire fier caché dans sa voix en me le chuchotant à l'oreille.

Choquée. Voilà ce que je suis. C'est cette ordure qui a tué ma mère, mon père et Caramel, notre labrador de trois ans. Je ne réponds même pas sur le coup.

- C'est moi qui ai fait exploser la maison de tes parents. C'est moi qui ai pris le dernier souffle de ton père et de ta mère en leur enfonçant une épée en argent dans le cœur. C'est moi qui t'aie rendue orpheline. Et c'est moi qui vais te tuer. Il ricane, jouant sérieusement avec mes nerfs.

Dire que je vais arriver à mon contrôler est une chose mais y arriver en est une autre. Je sens une haine indescriptible m'envahir.
Comme si mon sang m'envoyait de la rage et de la haine dans tout le corps, secondes après secondes. Comme si une autre personne prenait ma place.
Une chose mauvaise, pleine d'intentions loin d'être bonnes.
J'ai l'impression d'être une bombe à retardement.
Et comme toutes les bombes.

J'explose.





Instable- À la découverte des mondesWhere stories live. Discover now