RPG: La Sélection

Devoir N*1: Elena Delores

Un petit sourire m'effleure les lèvres. Je dépose une pincée de sel sur mon plat. Le chef m'a répété tellement de fois de ne pas en mettre que je n'ai pas pu m'en empêcher.

Elliot est à côté de moi. Un simple commis de cuisine qui à l'air de m'apprécier. Moi, je le trouve sympa. Sans plus.

Par contre, il a tout vu.

- Elena ? fait-il d'un air entendu.

- Chut, je marmonne.

- C'est bon, je ne te dénoncerais pas. En échange, tu trouve un moyen de me faire goûter ta " soupe miracle ".

Ma " soupe miracle " est un plat que j'ai inventé moi-même. Il a fait fureur dans notre restaurant.

Je lève les yeux au ciel.

- Entendu, je soupire.

- Yes ! s'exclame-t-il.

On continue à travailler sans un mot.

J'ai conscience d'être un peu jeune pour travailler, et en plus dans une cuisine. Mais, sans vouloir me vanter, je suis un prodige. Je fais ça depuis toute petite. Je lâche un petit rire quand je me rappelle de ma tête de ma mère quand je lui ai dis que je voulais être cuisinière. Elle a toujours rêvé que je sois couturière, comme elle.

Je vient de finir un rôti de veau. Un serveur arrive précipitamment et le prend doucement. Je m'apprête à commencer un nouveau plat, lorsque le chef déboule en plein milieu de la cuisine et hurle :

- Fin du service !

J'écarquille les yeux.

- Mais... je m'écrit encore plus fort que lui. Il est à peine seize heures trente !

- C'est la sélection, aujourd'hui, maugré-t-il. J'en suis obligé.

- Ah oui, je répond. Pour être franche, ça m'était totalement sortie de la tête.

- Mademoiselle Delores, je devrais vous rappeler que vous êtes éligible, et donc que vous...

- Mais non, je coupe, je serais jamais élue !

Les autres cuisiniers ont l'habitude de ce genre de scène. Ils ne suivent même plus notre discussion et on commencé à enlever leurs tabliers.

- C'est tout dire l'intention que vous portez à votre prince, grogne-t-il en haussant les sourcils. Je vous souhaite une bonne soirée, Mademoiselle Delores.

Sans même prendre le temps de me déshabiller, je sort aussi vite que je le peux. Qui sait ? Peut-être qu'une personne de ma connaissance sera élue. J'en doute, mais pourquoi pas ?

J'arrive rapidement chez moi. Le bus n'a pas trop tardé, aujourd'hui. J'enfonce ma clé dans la serrure pour déboucher sur la petite maison à deux étages dans laquelle nous vivons. Dans notre famille, nous sommes plutôt aisé par rapport à d'autres. Mes deux parents travaillent, ma mère est particulièrement bien payée et mon père a reçu une promotion il y a quelques mois. Ma sœur n'a pas encore de travail, mais tout la porte à suivre les traces de notre mère.

Mon père ne rentrera pas avant vingt-deux heures au moins. Par contre, ma mère et Géraldine, ma sœur, sont déjà devant la télé.

Je jette un coup d'œil à ma montre. Seize heure cinquante-huit. Je suis pile à l'heure.

Après deux minutes d'attente, le Prince arrive enfin.

Je l'observe sur toutes les coutures. Il est mignon, quoique un peu gringalet, mais je ne peux pas m'empêcher de lui trouver beaucoup de charme. Par contre, il paraît très nerveux et gêné.