Devoir N*1: Nami Xu

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"- Rapplique Xu ! C'est pour toi, m'appela mon patron Jacques Richard le vieux combinais de téléphone à la main."

Je posai mon carnet de croquis par terre et me levai pour prendre l'appel bien que je sache déjà à quoi j'allais avoir à faire. Il était 17h passés et j'étais toujours au travail. Mon père allait me faire un sermon pour que je rentre avant que le bulletin des sélectionnées commence.
Je m'étais inscrite à La Sélection sans trop savoir pourquoi. Trouver l'amour était une idée bien utopique dans ce genre de programme.

Depuis que je travaillais pour M. Richard, j'avais perdu toute envie de peindre. Il m'imposait ces techniques et ne me laissait pas créer par moi-même. Dès lors que j'en ai parlé à mon père, celui-ci a répondu après un haussement de sourcils :

" - C'est pire que de devoir vendre tes toiles par toi-même ? Parce que M. Richard est le plus reconnu des galeristes et si tu travailles dur, il acceptera de t'exposer ! Et alors tu pourras choisir ta voie grâce à la renommée."

Mon père essayait toujours de me raisonner mais tous les grands discours ne me réconforteraient pas. Depuis que j'étais allée dans les contrais les plus éloignées de Nouvelle-Asie et que j'avais vu la misère ambiante, je n'avais qu'un but : remettre en question nos conditions de vie. Nous autre, qui ont les moyens de faire changer les choses, pouvons-nous ne rien faire pour les aider ?

Malheureusement je me suis vite rendue compte qu'une femme n'a pas beaucoup de poids dans la politique. Je me suis tournée vers l'art pour exposer mes croquis, mes peintures, mes sculptures pour espérer faire changer les consciences. Je suis descendue de deux castes en devenant artiste. Mon père était un scientifique, nous appartenions donc à la caste 3. Il ne l'a pas mal pris, il espérait seulement que ça marche pour moi. C'est alors que M. Richard a accepté de me prendre comme élève. Il en était en réalité autrement car il ne m'apprenait rien du tout. J'étais préposée à l'accueil, au bar, en salle, hôtesse lors de vernissage. Tout ce que je pouvais être dans une galerie sauf artiste. La chance d'être à ses côtés était trop importante pour m'emporter alors La Sélection m'a paru la seule échappatoire. Le seul moyen de faire passer mes messages au grand jour sur les failles de notre société.

M. Richard me fit son regard noir quand je raccrochais le téléphone sans même parler à l'interlocuteur.

"- A Lundi monsieur, dis-je en décrochant mon manteau dans la réserve."

Je regardai ma montre en sortant dans la rue où commençait à tomber la pénombre. Il était 17h30. J'accélérai le pas pour rentrer au plus vite chez moi. J'allai devoir faire face aux remontrances de mon père et de sa femme. Je marchais penchée en avant pour éviter que les premières gouttes d'eau tombent sur mon visage. Mon manteau noir était beaucoup trop long et ne se fermait plus, j'avais l'habitude de le bloquer en croisant les bras si bien que je percutai une jeune femme de mon âge de plein fouet. Je levai la tête et découvris la surprise dans ses yeux clairs de me voir.

"- Oh pardon, je suis désolée, dis-je confuse.

- Nami Xu ! C'est toi ? me demanda-t-elle.

- Euh... oui ? Est-ce qu'on se connait ?

- Oh j'y crois pas ! C'est Nami Xu, cria-t-elle. Félicitations ! Je peux avoir un autographe ? J'en rêvais de te rencontrer !

- Pourqu... Bégayai-je avant de comprendre."

Je regardai ma montre, il était 17h36. Des gens commençaient à sortir de chez eux pour se précipiter sur moi.
Je me mis alors à courir le plus vite possible vers chez moi. Certains avaient continué de me courser mais en arrivant devant ma porte, plus personne ne me suivait.
Je repris mon souffle avant d'entrer puis découvris mon père appuyé sur la table une main devant le visage avec le téléphone qui sonnait dans sa main. Mon petit frère me sauta au cou en me félicitant. Je profitai un instant du réconfort que ce câlin devait en principe m'accorder avant de mettre en bataille sa tignasse et lui demander de répondre au téléphone. Il obéit et j'observai mon père du coin de l'œil en enlevant mon manteau. Je me dirigeai vers la table de salon et m'assis à côté de lui tandis que mon frère flânait au téléphone en disant fièrement "Oui oui c'est ma sœur".

Je répondis au léger sourire de mon père.

"- Je suis désolée, je ne voulais pas que ça vous gêne, soufflai-je.

- Oh ne t'inquiète pas, s'il en faut passer par là pour que tu puisses accomplir ton destin, c'est mille fois supportable !

- Mon destin ?

- Oui ton destin, dit-il après un silence. J'ai toujours su que tu feras de grandes choses. Si je t'ai trouvé en Nouvelle-Asie au milieu de ce gymnase en train d'aider comme tu pouvais alors que tu n'étais haute que de trois pommes, c'est pas pour rien. Je sais que là est mon devoir de père de t'épauler dans toutes les décisions que tu prends, ajouta-t-il sereinement. Maintenant tu prends le large ! Mais sache que je serais toujours là pour toi, même si nous sommes loin, tu es présente dans mon cœur et je penserais chaque jour à toi. Demain est l'aube de ton règne alors va te coucher avant de faire face à tout ça !

Après ça, je me couchais en pleurant toutes les larmes de mon corps. Qu'avais-je fait ? Je regrettais de devoir quitter ma famille pour une cause qui me prendrait toute ma vie à défendre. Ensuite, j'eu honte d'être aussi égoïste et me promis de ne jamais abandonner par moi-même.

- Ponctualité 5/5
- Qualité du texte (Fluidité...) 10/10
- Dialogue 5/5
- Crédibilité 5/5
- Les mots 5/5
- Orthographe 10/10
- Respect du contexte 4/5

Total 49/50

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