11 - Les Fils de la Lumière

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Iriko m'interrogea sur le curseur bleu qui s'affichait au-dessus de mon nom.

— Tu es dans un groupe ?

Il était surprit ; moi de même, mais pour des raisons différentes.

— Oui, pourquoi ?

— Parce que tes coéquipiers n'étaient pas là pour t'aider quand tu as failli mourir.

Je compris aussitôt que, pour lui, c'était très important, comme si une faute très grave venait d'être commise et qu'il ne pourrait ni la pardonner ni l'autoriser. Je le tempérais aussitôt, tandis que nous arrivions au transporteur d'Imril.

— Shaïn et moi sommes devenus amis dès le début du jeu, mais il nous arrive de mener nos petites affaires chacun de notre côté. Je ne lui ai pas dit que je partais battre la campagne, sinon il serait certainement venu m'aider.

Je m'interrompis un moment avant de poursuivre, plus grave et plus sérieux.

— Je ne veux entraîner personne dans mes aventures. Je ne veux pas que quelqu'un meure par ma faute. De plus, je ne peux pas me reposer sur quelqu'un à chaque fois que je mets un pied dehors.

Mon compagnon d'aventure cligna des yeux.

— Pourtant, moi, tu m'as laissé t'accompagner.

Je lui donnais une tape amicale dans le dos. On nous téléporta à Bellal.

— C'est parce que toi tu ne craignais presque rien.

Il me sourit en retour, conscient de notre différence de niveaux.

La soirée était belle et promettait une belle journée pour le lendemain. La ville était tranquille et toujours aussi animée. Les joueurs, même les plus expérimentés comme Iriko, aimaient revenir à la première ville du jeu car elle était particulièrement agréable à vivre et on y trouvait quantité de services et de joueurs.

Nous gagnâmes la forge et je ne perdis pas de temps, déséquipant mon armure et mon arme pour endosser mon tablier et mon marteau de forgeron. Il me présenta à nouveau son épée que je posais sur l'enclume pour l'étudier avec plus d'attention.

La matière n'était totalement inconnue. L'épée aussi. La matière était si claire qu'elle me semblait blanche et luminescente. Des runes noires étaient gravées tout le long de la lame, d'un noir d'encre, et émettait une sensation de pouvoir et de magie.

Etais-je seulement capable de réparer une telle œuvre ? Je ne pouvais pas voir qui l'avait forgée, ni les matériaux utilisés, ce qui m'embêta quelque peu. Comment pouvais-je être certain d'avoir de quoi la réparer si j'ignorais de quoi elle était faite ?

— Iriko, dis-moi, d'où vient cette épée ?

Il croisa les bras, embarrassé.

— C'est un objet bonus de l'édition collector de SE, dit-il finalement. Elle est unique. Je ne veux pas la perdre.

Et je comprenais pourquoi. Cette arme semblait capable de tout trancher sans effort. Si elle était unique, elle devait être d'une puissance incroyable.

— Ah, il y avait des éditions collector, spéciales, deluxe et tout le tralala ? Je ne savais même pas.

Il se contenta d'opiner.

Je soupirais, sincèrement désolé.

— Je suis désolé, Iriko. Je ne peux pas la réparer.

Il me regarda, surpris.

— Pourquoi ça ?

— Je n'en connais pas la matière, et je n'en ai certainement pas.

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