Poussière d'étoile

Partie 4

« Si tu n'étais pas celle (choisie par mon cœur), alors pourquoi est-ce que je sens mon âme joyeuse aujourd'hui?
Si tu n'étais pas celle (choisie par mon cœur), alors pourquoi est-ce que ta main correspond si bien à la mienne?
Si tu n'étais pas mienne, alors pourquoi est-ce que ton cœur répond à l'appel (de mon fort intérieur)?
Si tu n'étais pas mienne, aurais-je la moindre force d'être debout?
Je ne veux pas m'enfuir, mais je n'en peux plus, je ne comprends pas,
Si je ne suis pas fait pour toi, alors pourquoi est-ce que mon cœur me dit que oui, je le suis?
Y a-t-il un moyen pour que je puisse rester toujours serré dans tes bras?
Si je n'ai pas besoin de toi, alors pourquoi est-ce que je pleure continuellement (toutes les nuits) dans mon lit?
Si je n'ai pas besoin de toi, alors pourquoi est-ce que ton nom résonne dans ma tête?
Si tu n'es pas pour moi, pourquoi est-ce que cette distance (entre nous) mutile ma vie?
Si tu n'es pas pour moi, pourquoi est-ce que je rêve de toi étant ma femme? » Chantonna Moïse.

Il écoutait le cover fait par Ella Henderson sur "If you're not the one" de Daniel Bringfield.
Les paroles de cette chanson rappelaient à mon grand-père ce fameux jour où il avait affronté Jessica, jour qui commença comme suit :

- Salut je voudrai trente à quarante minutes de ton temps. Comment l'obtenir ?
- Facile, offres moi de l'or et des diamants.
- Tu mérites ni or ni diamant. Je veux te montrer mon endroit secret.
- Hahaha c'est ce que tu crois! Endroit secret ?
- Retrouves moi vers 18h au niveau de la supérette au nom bizarre sur la corniche en face de la trampoline.
- Tu parles de « Chez Hoballah » ?
- Oui, je crois.

- Ne t'inquiètes pas j'y serai.

Ce fameux jour fini par un « NON » qui résonna dans la tête de Moïse pendant des mois, pas un « Demi-Non » qui ne demandait à l'intéressé que d'insister pour obtenir un "OUI", mais plutôt un "NON" définitif parce qu'elle avait ajouté : "IL MANQUE QUELQUE CHOSE, IL MANQUE L'ETINCELLE."

- L'étincelle ? Dit Moïse, à haute voix sans faire exprès.
- Étincelle ? Rétorqua Fatima Sène.

Il n'était pas seul, tous les membres de Blood Chaos étaient réunis pour la première fois depuis presqu'un an, tous avec leur diplôme de Master 1 en poche.
Fatima Sène était le seul membre de sexe féminin de cette légion, elle était une femme à teint clair - chose rare chez les Sérères - ayant des courbes défiants les lois de la géométrie. Elle était la touche féminine du groupe, elle incarnait la délicatesse.

- Je me parlais à moi-même, mais peut être toi qui est une femme tu pourras me faire comprendre qu'est-ce qu'une étincelle ? Il y a longtemps je me suis pris un râteau tout simplement parce qu'une femme se disait que notre relation manquait d'étincelle?
- Hahaha, Moïse s'attriste de sa défaite. Blague appart, je l'ignore, personne n'arrive vraiment pas à l'expliquer, tout ce dont je suis sûre, c'est qu'elle a une certaine relation avec l'amour pure et dure.
- La philosophe a encore parlé, enchaîna Moïse. Mais dit moi, avant que ces trois idiots là-bas qui chassent des crabes et des oursins, nous reviennent, penses-tu que l'amour existe ?
- Moïse ne m'étonne pas hein ! Qu'est ce qui te prend pour que tu me parles d'amour aujourd'hui? Serais tu en train de changer?
- Non, pourquoi changer alors que je suscite l'envie ?
- Continues de rêver. Oui j'y crois, et toi? Mais dis-moi, l'amour est ce que ça te parles? Supposons que tu doives me rendre une dissertation sur L'amour, que mettrais- tu sur ta copie ?
- J'y mettrai : L'amour, quand une personne entend ce groupe de mots, tout de suite son rythme cardiaque s'accélère, toute son énergie reste figée sur une autre personne qui a, d'une façon ou d'une autre, marqué sa vie, une personne qui a rempli son cœur, de sourires, de baisers, de joie, d'un bonheur inimaginable. Ce groupe de mots, qui relate la passion, les cadeaux, le chocolat, l'intimité et des mots doux allant d'une bouche à une autre, a un sens, puisqu'elle rappelle à ce monde sombre et béni, qu'il existe toujours une chose que tous les êtres sains et malsains partagent en commun. Mais qu'est-ce que l'amour? Je ne peux pas y répondre, tout ce que je sais, c'est qu'elle nous procure un tel bonheur que l'on pense que le malheur n'existe plus. Je me dis que c'est une utopie réalisable, une utopie vraie, décrite de la plus belle des manières durant plusieurs courants littéraires et par les plus grands auteurs. Je ne le vis pas en ce moment mais dire qu'il n'existe pas serait me renier moi-même puisque la plupart de nous sont fruit de cet amour qu'ont vécu nos parents respectifs, amour qui nous a donné frère et sœur, cousin et cousine, ami et amie, donc je dirai que l'amour égale vie et vie égale l'amour. Répondit mon grand-père après quelques secondes de réflexion.
- Intéressant et digne de quelqu'un qui a remporté le premier prix du concours général de philosophie, d'il y a quatre ans.
- Merci, répliqua Moïse.
- Tu as raté ta vocation tu aurais dû faire de la philosophie comme moi.

- Peut-être, mais je préfère le management, c'est plus distrayant, il y a toujours des défis à relever.

Il avait raison, mais en prononçant ces mots, il ne savait pas que le restaurant dans lequel il faisait son stage comptait l'envoyer en mission d'ici une quinzaine de jours pour qu'il relève un défi : aller faire une étude sur la gestion de la maison mère à New York City. Ville dans laquelle il allait retrouver une amie de longue date, Aïcha Ly.

Fin partie 4