Épilogue

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« La force, c'est de pouvoir regarder la douleur en face, lui sourire, et continuer, malgré ses coups, de se tenir debout », ainsi furent les derniers mots inscrits par Moussa Mouhamed Kane dans son journal intime, mots empruntés à un proverbe africain. 
"La douleur" fut son choix, pour que la femme qu'il aime, leur enfant, et leur descendance, puissent vivre dans la joie.
Cela en valait-il la peine ? Sachant que les « coups » reçus ont été deux : l’exil et la mort d’Aicha donnant la vie à Salimata qui fut élevé par Fatima à la place de ses vrais parents.
Je suis mal placé pour répondre à cette question. Tout ce que je sais, c'est que mon grand-père a sacrifié sa vie d'ici-bas et celle de l'au-delà en défiant les lois du Seigneur au nom de « l'étincelle », au nom de l'Amour.
Il a été l'un des pires hommes, car il a ôté la vie, mais il a aussi été l'un des plus vaillants, car il s'est sacrifié pour le futur de sa descendance, pour le futur de sa femme. Et j’en suis sûr que Aicha l’a compris en rendant son dernier souffle pour que sa fille puisse en avoir un premier. 

L'obvilion, pousse chaque être humain à entrer dans l'histoire de l'humanité, marquer sa trace dans ce bas monde. Cependant ceci n'est possible qu'en utilisant soit le bien ou le mal, la vertu comme la lumière ou son contraire comme Lucifer.
Mon grand-père, marqua à jamais un médecin, qui a consenti à le déclarer mort au nom de l'amour, pour sauver une vie. Il marqua à jamais les membres du Blood Chaos, légion avec laquelle il a partagé vie et secrets. Il marqua à jamais une femme à qui, il a offert son seul enfant. Il marqua une fille qui ne put jamais savoir ce que c'est que l'amour d'un père ni d’une mère. Il donna à tout ce petit monde une leçon : la notion de sacrifice. Et il balaya de leur esprit un vice : la notion d'égoïsme.
Il apprit à ceux d'entre eux qui avaient lu son journal, un bonus : assumer ses erreurs.

Je suis à Kazemizu. Là où tout a pris fin, là où l'après Moïse, vu jour. Je suis assis sur une roche, attendant que la mort approche, attendant que la faucheuse me fauche ma douleur. Cette dernière arriva puis les images de ma vie passée défilèrent devant moi à grande vitesse. J’entendis encore une voix dans ma tête :

- Voici ce que fut ta vie, la regrettes-tu?
- Non.
- Qu'as-tu laissé à ce monde?
- L'histoire d'un homme, d’un homme comme tous les hommes.
- Une histoire?
- Oui, une histoire qui scintille comme une étoile, étoile dont je suis dérivée, étoile dont je suis poussière. Une histoire qui se résume en cette citation célèbre : le sourire ajoute de la valeur à ton visage, l'amour ajoute de la valeur à ton cœur, le respect ajoute de la valeur à ton attitude et les amis ajoutent de la valeur à ta vie.
- Très Intéressant, alors tu peux quitter ce monde en paix.

Il est le 24 Avril 2036. Il est 7h51 du matin, je viens de mourir.

Fin

Poussière d'étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant