LOUNA - II

Run.

La lumière des étoiles se reflétait dans ses yeux de la plus belle façon qui soit.
Je ne pouvais m'empêcher de frémir lorsque nos regards se croisaient.

Moi - Donc on ne se connaît pas alors ? Je ne délire pas ?
Lui - Non, enfin jusqu'à aujourd'hui je pense.
Moi - Je ne connais même pas ton nom !

Il rit, et poussa un petit soupir.

Lui - Louis Velrin. Enchanté, mademoiselle Louna Grivens.
Moi - Enchantée. Tu en sais beaucoup sur moi, pour quelqu'un qui ne me connaît pas, non ?
Louis - Peut-être, oui. Mais maintenant, on se connaît, non ?
Moi - Sans doute... J'apprécie ce caractère!

On rit tous deux.
Je crois bien que je le dévorais du regard. Je scrutais chaque détail, je mémorisais chaque parcelle de son être, je voulais pouvoir me rappeler cette scène dans les moindres actes, même ceux qui me sembleraient sur le coup inutiles.
On ne sait jamais, on voit toujours les choses d'une manière différente avec le recul. Peut-être qu'un petit quelque chose pourrait tout changer. Et le son de son rire mêlé au mien constituait une mélodie que j'aurais voulue inoubliable.
Ses yeux étincelaient à la lueur des étoiles, son sourire semblait collé à son visage. Je ne pouvais me détacher de son regard, ça m'était impossible. Il était sublime, et moi ridicule, j'en devenais niaise.
Pourquoi me faisait-il cet effet là ?
J'aurais tout donné pour le savoir.
Et le fait de craquer pour lui, me donnait l'impression d'être singulièrement idiote et ignorante.
Les larmes me piquaient les yeux et la honte me brûlait les joues, pour une raison que j'ignore partiellement.
J'aurais voulu partir, et en même temps rester. Mais j'aurais tout donné pour qu'il ne me voie pas comme ça.
J'ai baissé la tête, malgré moi. J'avais l'impression d'être là depuis des heures, alors que je devais avoir prononcé mon dernier mot à peine deux minutes plus tôt.
J'étais sur le point d'exploser. C'était trop d'un coup pour moi. J'étais trop faible, trop sensible.

Louis - Louna ?

Je frissonnais. Sa voix me surprenait. Mot après mot. Tout chez lui me surprenait. Et pourtant je ne savais encore rien de lui. J'avais l'impression de tomber du haut d'un immeuble de cinquante étages.
Mais qu'est-ce qu'il m'arrive, putain ?
Il posa alors sa main sur mon épaule.

Louis - Louna ?! Ça va ?

J'ai relevé doucement la tête, emplie de honte et de désespoir.
Et tout ce que je suis parvenue à faire, c'est hocher la tête faiblement.
Et partir.
Partir sans même avoir eu le temps de le connaître un peu plus, sans même avoir un moyen de le recontacter.
Courir.
Foncer, de toute la force que mes jambes puissent contenir.
M'enfuir.
Accélérer.
Un peu plus à chaque pas.
Ne jamais ralentir.
Et surtout pas s'arrêter.
Courir,
Ou mourir.