Rainy day

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Dimanche.
8:34. Pas mieux qu'hier.
Je me suis levée, tenant à peine debout, manquant de m'écrouler sur le sol de ma chambre au premier pas.
J'ai ouvert la fenêtre et les volets, et je me suis arrêtée un instant sur l'horizon fixe et calme. Au loin, les cheminées des usines crachant une tornade de feu donnaient un air apocalyptique au ciel encore endormi.
Penaud, le soleil se cachait derrière un brouillard de nuages. Je saisis mon téléphone de ma poche, la météo annonçait un orage aujourd'hui.
Parfait.
J'adorais les orages.
Les nuages si foncés qu'ils transforment le jour en une seconde nuit. Les éclairs qui foudroient le ciel de zigzags blancs, aveuglants, rayonnants. Le tonnerre qui gronde sa colère dans toute la ville, menaçant la lumière de la foudre.
J'ai toujours aimé ça, parce que ça m'a toujours intriguée, fascinée. Petite, j'avais l'impression que le ciel se mettait en rogne, et je ne pouvais me lasser de ce spectacle.
Regarder ça me détendait. Me faisait me sentir mieux, libérée.
Après ce qu'il s'était passé hier, c'était tout ce dont j'avais besoin, assise sur le rebord de ma haute fenêtre, enroulée dans un plaid et des vêtements confortables.
Une tasse de chocolat dans les mains, mon téléphone pas trop loin.
La pluie ruisselait sur les toits et son claquement infernal résonnait dans les gouttières.
Et en admirant la rage du ciel couvert, je pensais à lui.
Parce qu'il n'avait pas quitté mes pensées depuis notre rencontre. Je ne savais même pas son âge.

Louis Velrin.

Ce nom tournait en boucle dans ma tête, comme si mon âme cherchait désespérément à retrouver sa trace, le moindre signe de lui dans mes souvenirs, sa présence si infime ou quelconque soit-elle.
Sans aucun résultat.
Je commençais même à me demander s'il était réel. Si tout ça s'était vraiment passé. Si ce garçon existait vraiment.
Mille et une questions se bousculaient dans mon esprit, et moi, j'étais perdue. Il y avait tant de possibilités, tant d'explications à donner.
Demain, je devrais retourner au lycée, et le voir peut-être, ou sans doute.
Je crois que seulement l'apercevoir me suffirait, pour me convaincre que je ne suis pas folle à lier.
Juste, que nos regards se croisent. Peut-être un sourire.
Seulement ça.
Il voudra me parler, c'est sûr. Il se sera sûrement demandé pourquoi je suis partie comme ça, toute personne sensée se poserait la question, c'est évident. Il voudra une justification, une explication.
Je ne serais sûrement pas de taille... J'aurais du mal à trouver mes mots.
J'aurais l'air d'une conne.
Pour ne pas changer.
Une larme perle au coin de mon œil, puis à l'autre. Elles coulent lentement sur mes joues, et s'écrasent sur mes genoux recouverts de mes couvertures, laissant leur trace apparaître sur mes pommettes.
Je ne suis pas à la hauteur d'un gars comme lui.
Et ça me fait mal, de savoir que je me suis attachée à l'impossible, l'infranchissable.
Une fille comme moi, serait bien la dernière qui l'intéresserait.
Il méritait tellement mieux.
Et j'étais ridicule, de m'imaginer qu'il se passerait quelque chose entre nous, mais pourtant,
C'était l'impression que j'avais.

LOUNA - IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant