Ultimum [FIN]

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Trois mois s'étaient écoulés depuis l'accident où le car avait glissé et s'était écrasé, occasionnant un nombre de morts plus que sinistre. James était allé à l'enterrement de son amie, le chagrin pesant sur sa poitrine ne voulant s'échapper. Simon avait essayé de se reconstruire en s'adonnant à un passe-temps auquel il ne se serait jamais cru, la peinture. Victor, quant à lui, avait cessé de parler avec sa mère, cette dernière lui rendant la pareille. En écrivant, il réussit à canaliser ses ardeurs et sa haine, oubliant presque la présence glauque de la Bête. Sophie s'était remise du suicide impromptu d'Éthan et avait décidé de sceller à jamais son journal intime dans lequel s'imprégnaient ses visions et ses terreurs. Elle l'avait enterré sous les racines d'un arbre, dans la forêt qui faisait le contour de la ville afin de s'assurer que personne ne puisse le retrouver. 

En trois, beaucoup de choses avait été démontrées et expliquées. L'Hôte, l'Héritier, le Voyant et la Réparatrice, un poids certain s'étant enlevé, une relation trop compliquée à entretenir, une haine apaisée, une envie trouvée et un secret enterré, toutes les conditions de la malédiction s'étaient finalement réunies pour leur donner la chance de battre ce fléau astral qui existait depuis des années dans Marcart, petite ville ayant connu les pires supplices. Si la Terre était un réceptacle pour une apocalypse cosmique, Marcart était le sujet de test de choses venues d'un endroit inaccessible. Forêt basée sur la peur, brume épaisse agissant comme une drogue, pluie animant une souffrance dans le cœur de tous ceux qui se faisaient toucher par les gouttes, animaux aux effets toxiques,... si seulement le royaume de la science-fiction s'était décidé à être le seul élément perturbateur. Mais malheureusement, les implications qui dépassent l'esprit humain rejoignant ces créateurs astraux ont amené la mort, d'autres conceptions abstraites et surtout une rupture entre le monde de la lumière et des ténèbres, impliquant une guerre d'idéologies. 

Mais tout cela n'avait aucune importance, ces étrangers cosmiques provenaient tous du monde de la lumière, et les Anges provenaient tous du monde des ténèbres. La Bête, contrairement à eux, était le démon parfait. Aucune implication militaire, aucun antécédent divin, juste une accumulation de sentiments horribles qui dépassaient l'esprit des créatures de la lumière et des ténèbres. Si de nombreuses choses dépassaient notre simple esprit humain, des choses comme les sentiments, improbabilités utilisées dans la littérature afin de corroborer avec nos actions et nos états d'esprit. 

Lorsque les quatre adolescents furent enfin réunis dans l'interstice, leur rêve idyllique dans lequel chantonnait les oiseaux et les cours d'eau ruisselaient calmement, s'était immédiatement effacé pour les amener tous dans les eaux froides de la mer où étoiles lumineuses et l'aspect apaisant était de mise. Seul Victor n'y ayant jamais mis les pieds, dû apprendre à se servir des cadeaux donnés par la mer, permettant de communiquer avec le néant, encore un concept au-delà de l'interstice et voire de la réalité. Les trois habitués lui expliquèrent certains enjeux, comme la véracité de la malédiction. 

Ils lui dirent que la malédiction était composée non de seulement quatre adolescents, mais de cinq. Le cinquième maudit était une jeune fille qui naîtrait des années plus tard dans le futur et qui vivrait tout le bonheur qu'aucun d'eux n'avait jamais atteint. Cette fille vivrait cependant tout le fardeau qu'ils avaient subi à cause de la règle des anges, autrement dit leur malédiction. 

Victor était tout d'abord sonné, mais s'accoutuma et comprit que leur unique chance de vaincre ces fantômes à l'esprit vengeur était de se réunir dans ces lieux oniriques. Il apprit également que le simple fait de détruire la Bête romprait ses rangs, tous les corps qu'elle avait fait revivre reviendraient de droit à Thanatos. Dans la lignée des moyens d'éradiquer le nuisible cyclopéen, ils eurent appris que le feu était capable de le brûler et qu'ainsi, le Monstre perdrait un peu de sa puissance et devrait être détruit à l'aide des quatre adolescents au même instant. 

Ad BaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant