Nox

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Victor se réveilla bien évidemment plus tard que prévu, abandonnant une majorité de ses projets pour laisser place à son besoin de ne pas être en retard, telle était son étique. Il attrapa ses lunettes avec véhémence afin de pouvoir remarquer s'il oubliait quoi que ce soit car cela aussi faisait partie de ses règles quotidiennes qu'il trouvait idiotes certes, mais utiles pour ne pas avoir à subir une pression supplémentaire le reste de sa journée scolaire. Il se leva et remit correctement son haut de pyjama blanc à cause de sa pudeur. En avançant vers la porte de sa chambre, il attrapa un vêtement accroché à un cintre et arracha son pantalon bleu passe-partout de sa chaise. Il s'en alla alors vers la salle de bain avec nonchalance malgré la pression temporelle évidente.

J'ai envie de thé.

Victor se dit qu'il devrait bien patienter avant de pouvoir ne serait-ce que toucher des lèvres ce délicieux breuvage apaisant aux couleurs du pays où la pluie ne s'arrête jamais. Il s'habillerait en premier, ne prendrait pas la peine de se brosser les dents et de se coiffer mais étalerait soigneusement sa pommade anti acné blanche. Évidemment, c'est encore un de ses rituels originaux malgré son âge. Il descendra seulement après être sorti de la pièce habillé de manière convenable.

J'ai envie que tu te dépêches.

Rien ne presse. Du moins, rien ne presse réellement grâce à la conjoncture actuelle, malgré les rouages du temps insaisissables et inséparables continuant leur mécanique infinie traversant l'âge et la mort afin de créer un fin tissu nommé espace temps. Et pendant que vous lisiez ces paroles ineptes et probablement faussées, Victor à réellement fini de s'habiller et commençait à descendre les escaliers à la recherche de délicieux croissants et de sa boisson favorite importée directement d'Angleterre diminuant le stress. Il descendait les marches une par une, faisant bien attention à ne pas trébucher car si cela avait le malheur d'arriver, les côtes du garçon se verraient probablement brisées à cause de son corps fragile et léger comme un mouchoir en tissu. Lorsqu'il arriva en bas de sa descente ardue il s'arrêta et reprit sa respiration. Il n'avait pas beaucoup de force et chacune de ses actions lui coûtaient un effort incommensurable, ce qui faisait de lui la personne à viser, celle a pousser dans les couloirs, à faire tomber dans les escaliers, à faire tomber de sa chaise et à battre dans les coins perdus de l'école où même la moindre araignée craint de devoir y aller tisser sa toile.

J'ai envie que le temps s'accélère.

Heureusement, Victor eut rapidement fini de déjeuner, sa mère obèse enfumant entièrement la pièce l'empêchant de respirer à plein poumons et de regarder droit devant lui. Il s'équipa rapidement de son sac et salua timidement sa mère qui lui répondit par un grognement et il partit à l'arrêt le plus proche. Il haïssait le bus et le fait que l'Âme Desséchée, l'Esprit Désespéré, le Monstre Monticule, la Créature Cauchemardesque ou plus simplement la Bête Noire, n'arrangeait en aucun cas cette haine ardue. Celle-ci le suivait partout où il allait. Contrairement à ceux dont James parlait souvent, la Bête était plutôt facilement descriptible. Tout d'abord, elle son corps était uniquement noir, à l'exception de ses yeux, des halos blancs ovales. L'Esprit était gigantesque ; si Victor mesurait un mètre et quelques, la Créature en faisait probablement trois. De géantes cornes rappelant les bois d'un cerf ornait le haut de sa tête en forme de crâne humain difforme finie par une rangée de dents de requin. Son dos n'était qu'un amas de branches, d'os et de champignons ; le Monstre rappelait étrangement la forêt au garçon à lunettes. Le corps de l'Âme ressemblait fortement à celui d'un bodybuilder extrême ; même extrême ne pourrait définir la carrure impressionnante de la Bête Noire. Ses mains étaient des fines branches suintantes exactement comme ses pieds. Le Monstre Monticule possédait une longue queue ressemblant fortement à un amas de bras et d'ossements humais collés les uns aux autres afin de donner cette impression. Autrement dit, la Bête n'était qu'une créature hideuse presque indéfinissable car la terreur qu'elle engendre, seul Victor pouvait la supporter, habitué à voir cette chose atroce le suivre tous les jours.

J'ai envie que le soleil tombe.

Victor aimerait aussi pouvoir rentrer chez lui et arrêter d'aller à l'école et de rencontrer tous ces gens qui ne comprennent pas son lourd fléau ; celui de se faire poursuivre par un monstre affreux et qui terrifierait quiconque le verrait. Ce poids si lourd...

Ad BaneTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang