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Le joueur numéro un est autorisé à sortir de sa cellule de pause.

Après que cette phrase ait été dite, j'entends la porte se déverrouiller.

Je suis libre.

Je lève la tête et regarde ma cellule de pause. Je n'ai pas envie d'y sortir, sachant qu'en sortant d'ici, le jeu reprendra.

Ce jeu sordide et incompréhensible.. Je me demande combien de joueurs sont piégés dans ce jeu. Je suis le joueur numéro un, il doit y avoir au moins un numéro deux.

Et si c'était Dylan qui était le joueur numéro deux? Il doit sûrement se trouver dans sa cellule de pause à cet instant.

Je me lève d'un coup et cours vers la sortie. Je dois le trouver.

Les courbatures ralentissent ma course mais Dylan me fait accélérer et réussit à me pousser loin de ma cellule, dans les couloirs semblables des couloirs de mon lycée.

Le joueur numéro un doit se diriger vers le réfectoire.

Je lâche un rire nerveux et m'arrête en posant mes mains sur ma taille. Je reprends ma respiration en retenant des larmes naissantes.

Je n'ai pas envie d'y aller. Je vais y aller, je vais trouver une autre énigme, je vais pas donner la bonne réponse, je vais me retrouver dans ma cellule de pause et ça va devenir un cercle vicieux sans fin.

Je suis piégée. Trouver Dylan ne servira à rien. On est tous les deux piéger. On va mourir.

Pourquoi jouer alors que la partie est déjà terminée? Nous avons perdu.

Je m'allonge sur le sol, recevant des frissons promptement dû à la froideur de celui-ci.

Je regarde le plafond. Ce n'est pas le plafond du lycée mais je ne m'attarde pas là-dessus.

Je ne m'attarde sur rien.

Je suis aussi vide que cet endroit.

Aussi morte que cet endroit.


   ***

-Summer, me chuchote une voix douce qui m'ait familière. Réveille toi, ma chérie.

J'ouvre les yeux lentement, n'y croyant pas. Mais c'est bien vrai. Au-dessus de moi, se trouve la personne qui représente tout pour moi.

-Maman?Demandais-je, la voix tremblante et les yeux aveuglés par cette eau salée.

Elle sourit légèrement avant de se redresser. Elle me tourne le dos en se retournant.

-Ne te laisse pas vaincre aussi facilement. Peut-être que tu vas perdre mais perds avec fierté, perds en te battant. Parce qu'on se souvient que des guerriers, pas des lâches. Bats-toi et joue à 100% ma fille.

-Je t'aime maman. Tu me manques,Dis-je en me redressant rapidement.

Alors que je marchais vers elle afin de la serrer dans mes bras, elle tombe au sol. En voyant la personne masquée avec un couteau ensanglanté dans la main, je lâche un cri et accours vers ma mère.

Je la retourne pour voir son visage une dernière fois. Elle a les yeux clos et un sourire sur le visage.

Je pleure à chaudes larmes et tente d'appuyer sur la blessure afin d'empêcher le sang de couler.

Je ne peux pas la perdre. Pas une deuxième fois.

-Maman? Maman! Réponds moi s'il te plait! Tu ne peux pas partir, Criais-je, le coeur percé et la voix brisée.

-Moi aussi... Je t'aime Summer, lâcha-t-elle avant de laisser sortir son dernier souffle de sa bouche.


***


J'ouvre les yeux, les joues trempées mais le sourire lumineux.

Elle ne m'a jamais quitté. Elle a raison. Je dois me battre. Trouver Dylan. Sortir d'ici. La rendre fière.

Je me redresse difficilement. Sentir mes os craqués et ma tête aussi lourde qu'une boule de bowling me donne juste envie de laisser tomber et mourir sur ce sol froid.

Mais je ne suis pas une lâche. Je vais jouer à son jeu et même, le battre à son propre jeu.

Il voulait un joueur. Moi, je vais lui donner un gagnant. Ou plutôt une gagnante.


¨¨¨


Le joueur numéro un se trouve au point de rendez-vous. Le jeu peut reprendre.

Je regarde autour de moi attendant ce qu'il va se passer maintenant. Mais il ne se passe rien.

Je marche, le ventre gargouillant et la gorge sèche. J'arrive à la zone des réserves. J'y pénètre.

C'est bizarre. Presque tout est comme le lycée. Je sais que nous sommes pas au lycée mais j'ai vraiment l'impression d'y être.

Je marche dans la zone vide. Je finis par trouver une boite de chocolat. Je me précipite vers celle-ci, contente d'avoir enfin trouver de la nourriture.

J'ouvre la boite. Il reste qu'une seule tablette de chocolat. Une tablette de chocolat au lait. Je la prends, la déballe et la mange.

Je la savoure passionnément et lâche plusieurs gémissements de bonheur. C'est tellement bon.

Alors que je dévorais mon chocolat, je vois un papier blanc collé à l'emballage.

Je l'arrache et lis.

Savoure bien ce chocolat. Tu auras besoin de force pour ta prochaine épreuve.


C'est tout? Il m'a ramené ici juste pour me faire plaisir en me donnant ce chocolat?

Cette personne est encore plus incompréhensible que je le pensais.

Trapped || HS Where stories live. Discover now