2.1

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J'entends mes pas précipités, ma respiration haletante, les battements de mon coeur, mes appels au secours mais aucune réponse de sa part, aucunes traces de sa présence.

Où est-il?

-DYLAN! Je hurle lâchant tout mon désespoir dans ce cri.

Des larmes de frustration viennent brouiller ma vue et ma gorge se noue petit à petit.

Comment se fait-il qu'il ne se montre pas? Il ne m'entend pas?

Je finis par m'arrêter de courir et pose mes deux mains, les bras tendus, sur deux casiers.

Il s'est encore joué de moi. Il m'a fait espérer en me faisant croire que je n'étais pas seule. Mais je suis bien seule. Face à lui et ses complices.

Le joueur numéro deux est autorisé à sortir de sa cellule de pause.

Je lève la tête, en soufflant.

Je regarde autour de moi, la peur se lisant dans mes yeux.

Aucunes traces de lumière. Que de l'obscurité. Un lieu aussi obscur que son propriétaire.

J'attrape mon nouveau téléphone et m'éclaire grâce à la lampe de poche de ce dernier.

Un sourire se dessine sur mon visage lorsque je la remarque en face de moi.

La porte en acier. Sa cellule de pause.

Je me précipite vers celle-ci en hurlant son nom. Des larmes de joie inondent mes joues maintenant trempées, mon coeur tente de sortir de ma cage thoracique tandis que mes mains, elles, tentent d'ouvrir cette fichue porte. En vain.

Je donne un coup de pied à la porte avant de grogner de douleur, ayant senti une douleur traverser mon pied.

Je finis par tomber à terre, le corps fatigué. Je la dévisage, réfléchissant à une solution.

-Dylan? Tu m'entends?Me mettais-je à crier sans trop de puissance dans la voix. Juste, si tu m'entends, toque à la porte pour que je puisse t'entendre moi aussi.

Je colle mon oreille à la porte afin de pouvoir l'entendre. Mais je n'entends rien. Aucune réponse.

Je laisse à nouveau un souffle tremblant s'échapper de ma bouche. Je tourne ma tête et regarde cette noirceur.

Je prends peur, ne sachant pas ce qui se cachait sous cette couche d'obscurité.

J'attrape à nouveau mon téléphone,que j'avais laissé à terre, pour m'éclairer. Je me lève dans le but de mieux analyser ce bloc en acier. Aucun résultat.

Je bascule ma tête en arrière, fermant en même temps mes yeux, avant d'apporter la main qui tient mon téléphone sur mon front et l'autre à ma bouche pour mordre mes doigts afin de m'empêcher de crier et libérer toute la frustration que contient mon corps à cet instant.

Je sursaute de frayeur en sentant une chose sur mon visage. J'ouvre les yeux et aperçois un cercle sur le plafond qui rejette des rayons laser. Je le fixe, les yeux plissés. D'un coup, ils analysent mes yeux puis plus rien. Ils ont disparu. Alors que je continuais à dévisager ce cercle, j'entends un clique. Je baisse la tête brusquement et regarde la porte.

J'empoigne la poignée et l'incline. La porte est ouverte.

A présent, cette lumière est mon objectif. Sa disparition sera ma récompense.

Il est doué. Il m'a manipulé. Il a fait dire cette annonce pour que j'espère que Dylan soit avec moi mais je suis certainement la seule qui ai entendu l'annonce. La personne à l'intérieur n'a rien entendu, c'est pour cela qu'elle n'est pas sortie. Moi, croyant m'être fait encore une fois piégée, j'ai perdu espoir. Puis il savait sûrement que personne n'allait me répondre. Mes yeux ne reflétaient plus l'espoir mais la peur et l'abandon. Cette lumière avait en effet disparue.

Waouw. Cela doit être une personne dotée d'une intelligence démesurée pour réussir à prévoir toutes mes réactions et à manipuler les gens aussi facilement.

Je suis aussi impressionnée qu'effrayer. Je ne m'attendais pas à ça. Savoir que mon adversaire est aussi doué pour les pièges et les manipulations m'effraient énormément. Comment vais-je faire pour survivre?

Je finis par ouvir la porte, toute tremblante. Ce n'est pas Dylan, j'en suis sure.

La cellule s'illumine. Je fronce des sourcils en voyant une fille toute maigre recroquevillée sur elle même, assise au coin du lit.

Elle lève la tête en plissant des yeux, s'habituant sûrement à la lumière.

Mes yeux s'arrondissent et mon coeur rate un battement en voyant son visage.

Delphine. Delphine Demogrez.

Je comprends pourquoi elle ne répondait pas. C'est parce qu'elle ne m'entendait pas.

Elle est sourde.

¨¨¨

Delphine est la première fille qu'on a trouvé à la Whitechapel Street. La première victime du tueur en série.

Je n'arrive pas y croire. Elle est toujours vivante. Comment?

-Delphine?L'appelais-je lentement et en articulant pour qu'elle puisse lire sur mes lèvres.

Mais aucuns mots ne sortaient de sa bouche. Elle ne regardait même pas mes lèvres. Elle me fixait, le regard vide. Elle ressemblait à une mort vivante.

Elle avait les joues très creuses, ses pommettes étaient beaucoup trop remarquables dû aux manque de graisse. Habillée d'un combi-short jaune très sale, je pouvais voir ses os. C'était effrayant.

Mais le plus effrayant était son regard... Il était vide, dépourvu de toutes émotions.

L'ayant assez analysée, je m'avance vers elle, lentement. Je tente de ne pas faire de gestes brusques pour ne pas l'effrayer. Elle me fait tellement de peine. Elle a l'air tellement détruite et fragile.

A son niveau, je tente de la toucher. Elle lève sa tête vers moi et me regarde droit dans les yeux.

Après un long moment d'échange de regard, elle finit par ouvrir la bouche.

-Qui es-tu?

Trapped || HS Where stories live. Discover now