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*** POINT DE VUE DE DYLAN***

J'entre dans la salle de piscine, la respiration irrégulière. Je regarde un point invisible face à moi.

Je n'aurais pas dû la laisser seule.

Je me mords la lèvre inférieure, baisse légèrement ma tête avant de poser ma main sur mon front.

1 secondes.

Mes paupières se resserrent et mon visage se déforme en grimace lorsque j'entends un long son sonore.

Un poids lourd vient se poser sur mon cœur.

Non, je ne peux pas.

Je me retourne rapidement puis tente d'ouvrir la porte. Elle est verrouillée.

-Fais chier.

Je pose mon front sur la porte.

J'aurais dû insister.

-Tu comptes rester combien de temps devant cette porte?

Je roule des yeux, en entendant sa voix.

Elle m'agace réellement.

Cette fille, je ne la sens tellement pas. Je ne sens aucune once de sincérité dans chacun de ces mots.

Au départ, elle s'est montré fragile et perdue puis d'un coup, elle s'est montré autoritaire et insensible.

-Eh je te parle. On a une épreuve à débuter.

Comme maintenant, elle se montre insolente. La fille que j'ai rencontré au départ n'aurait pas pu parler comme ça. Normalement, elle devrait bégayer juste en voyant une silhouette à ses côtés.

Elle n'est pas nette.

Je me tourne et lui lance un sourire mauvais.

-Je te déconseille de me parler ainsi. Je ne suis pas Summer moi, Lui répondis-je sèchement.

Je m'avance en analysant la salle. Il y a une énorme piscine divisée en trois parties , des gradins et un écran géant fixé au mur face aux gradins.

Je regarde l'écran et lis ce qu'il y a sur l'écran.

Placez-vous face à un des trois plongeoirs 

Je marche en direction d'un des plongeoirs et reste face à lui. Pour l'instant, tout est simple. 

Montez sur votre plongeoir

J'exécute. Je fixe l'écran devant moi, sentant le stress monter en moi. Je me mords la lèvre inférieur nerveusement. Je me triture les doigts les sourcils froncés et j'attends l'instruction suivante en pensant à Summer.


Et sautez


Directement j'entends le bruit que fait le corps de Delphine lorsqu'elle saute dans l'eau. Je tourne ma tête et vois une couverture automatique se développer. J'écarquille des yeux et déglutis en voyant que la couverture est au niveau exact de l'eau, c'est-à-dire qu'à présent Delphine est coincée dans l'eau. Elle n'a aucun accès à  l'air.

Là je panique mais je laisse pas ce sentiment destructeur monter en moi et saute sans réfléchir. Mon corps est chargé d'adrénaline. Je nage jusqu'au fond de la piscine avant de regarder les alentours, ne sachant pas en quoi consiste l'épreuve. 

L'eau commence petit à petit à se noircir. Je lève instantanément la tête et vois que je suis presque enclorer. Sentant l'air quitter mes poumons, je nage rapidement vers la surface. Je ralentis de plus en plus et deviens de plus en plus faible. Mes bronches et ma gorge me brulent de l'intérieur et je contrôle de moins en moins mes mouvements mais pourtant, je m'évertue à aller jusqu'au bout et à ne pas baisser les bras. 

J'arrive finalement à la surface mais je n'ai le temps de prendre qu'une seule et grosse bouffée d'oxygène avant d'être enfoncé à nouveau. Ayant cogné la couverture, j'ouvre la bouche par mégarde et bois la tasse. Mes mains entourent ma gorge, mon buste se penche involontairement en avant, mes yeux s'agrandissent et ce corps pur surnommé or bleu commence à détériorer mon intérieur. Je gesticule dans tous les sens en me tenant la gorge, controlé par la panique. 

Plongé dans le noir, une lumière au fin fond de la bassine m'interpelle. Je ne me pose à nouveau pas de questions et me précipite vers le bas. 

Je sens des spasmes, des contractions et des tiraillements affreux qui m'empêche d'accélérer. Je sens l'eau salée de mes yeux se mélanger à l'eau emplie de chlore qui m'entoure. Je ferme fermement les yeux et pousse. Je pousse. Je pousse. Je ne m'arrête pas. Je me bats. Je continue. J'avance en tentant d'oublier le feu trempant qui consume mes poches d'air. 

Mon corps est à deux doigts de lâcher et j'ai encore du chemin à faire. Je cligne des yeux plusieurs fois et des tâches noires m'aveuglent doucement. Mes mouvements ont de moins en moins d'effet.

À 10 si je n'ai pas atteint la lumière, je me laisse tomber dans les bras de Poseidon. Je ne vais pas tenir plus longtemps.

1

2

3

4

J'arrive à déceler la lumière. C'est une clé en or sur un carré blanc comparés aux autres qui sont noirs.

8

9

Avant de pouvoir dire 10, je sens mes yeux se clôturer, mon corps lâcher et ma main qui tient fragilement la clé dorée.



Trapped || HS Where stories live. Discover now