Chapitre 3

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Au palais royal

Décembre 1788

Durant cinq mois, Marinette apprit à vivre avec Adrien. Elle avait l'impression de savoir tout de lui, malgré son côté mystérieux, et de le connaître par coeur, sans savoir qu'il lui mentait. Pour elle, il était son meilleur ami, son sauveur. Celui qui l'avait sortie, sans même le savoir et sans l'avoir compris, de la pire des misères. Et il fallait bien qu'elle l'avoue, le fait que ce nouvel ami tombé du ciel soit exagérément beau ne l'affectait pas qu'un peu. Sa personnalité ne la laissait pas de marbre non plus. Elle aurait pu passer le restant de ses jours à ses côtés, quitte à ne jamais tomber amoureuse, à ne jamais se marier et à ne jamais avoir d'enfant, mais elle savait que cela la rendrait tout de même heureuse.

Il la faisait rire, avec ses jeux de mots et ses airs parfois fanfarons qu'elle ne prenait absolument pas au sérieux. Il la consolait quand elle repensait à son passé, à sa mère, sa tante, à son funeste destin, même si elle ne lui avait rien raconté. Il était là pour elle, comme personne, à part sa tante, ne l'avait jamais été. Elle se sentait considérée comme une personne importante, et une véritable habitante de cet appartement qu'ils partageaient ensemble, pas seulement comme une domestique. Elle adorait ça. Se sentir attachante aux yeux de quelqu'un était la plus belle chose qu'on pouvait lui offrir et c'était exactement ce que faisait Adrien.

Marinette avait notamment découvert son côté généreux. Que ce soit pour porter des choses lourdes pour les personnes âgées, ou pour aider un enfant à retrouver ses parents, Adrien se portait toujours volontaire. Il avait dit à Marinette que c'était ce que sa mère aimait faire de ses journées : aider les plus démunis et tous ceux qui sont dans un quelconque besoin.

Même les chats. Marinette avait compris que son ami avait un goût prononcé pour les félins, mais cela se confirma le jour où il en avait ramené deux chez eux.

"...chez nous..." avait-il dit en ce jour de décembre.

Alors qu'Adrien venait de rentrer avec les deux bébés félins dans ses bras, Marinette était restée bloqué à l'écoute de cette phrase.

"J'ai trouvé ces deux petits chatons dehors, alors je me suis dit qu'on pourrait les accueillir chez nous, au moins pour l'hiver..."

Le reste n'avait pas atteint le cerveau de la bleutée, trop concentrée sur ces deux mots extrêmement significatifs et sur le visage adorable d'Adrien qui lui racontait avec entrain sa découverte en jouant avec le petit chat noir.

A l'instant même où il avait laissé les chatons marcher tout seuls, les petits êtres poilus avaient montrés des attitudes très différentes. Le chaton noir aux yeux d'un vert éclatant s'était mis à courir dans toute la pièce avant de s'arrêter sur le fauteuil qu'Adrien utilisait comme lit et de s'endormir dessus. L'autre chaton, qui semblait être une femelle, avança directement vers Marinette pour se frotter contre ses pieds et émis un petit son affectueux quand la jeune femme la prit dans ses bras. Son pelage était d'un roux si prononcé qu'on pouvait apercevoir des reflets rouges à la lumière. Elle avait également des tâches noires sur l'ensemble de son petit corps dont une placée sur le haut de sa tête.

Adrien avait attrapé le chaton endormi et se mis à proposer une multitude de prénom pour le nouvel habitant. Il avait commencé par lui donner des noms d'humains, comme Arthur ou Félix, pour ensuite se rabattre sur des noms plus banals comme Moustache, Grisou ou encore Lucky. Mais Marinette était loin d'apprécier ses propositions.

"Si tu continues de lui donner des noms comme ça, moi je vais finir par juste l'appeler Chat Noir !" lui dit-elle en riant du nom qu'elle venait de proposer, elle n'était pas sérieuse.

1789 - Les Miracles de la BastilleDonde viven las historias. Descúbrelo ahora